Blonde Redhead dans la métropole c’est à chaque fois un événement magique. L’importance du trio pour le mouvement Indie-Rock des années 2000 est catégorique et foncièrement transmuable d’une époque charnière de la culture musicale Post-Grunge. Une certaine intellectualisation de la musique qui, à l’époque se voulait de plus en plus festive et dansante en réaction à l’époque précédente, aura séduit toute une génération de cégépiens en quête de saveur suave et d’un peu de mélancolie sans la hargne du grunge.

Le duo montréalais Nous Deux, encore totalement inconnu du public puisque aucune chanson n’a encore été dévoilée, a réussi à créer une ambiance feutrée et romantique digne des grands avec une musique à l’approche cinématographique. Tout en douceur et tout en longueur, les boucles sonores incluant la harpe et une multitude de couches vocales sont toujours calmes et tendres mais finissent par devenir une sorte de mur de son imposant et enveloppant. Une chanson fut interprétée avec Simone Pace, batteur de Blonde Redhead. Groupe à surveiller, et qui au fil des apparitions peaufinera assurément son sens du spectacle.

Bibi Club allait suivre avec un spectacle d’aussi grande qualité mais un peu plus énergique. Le duo a le vent dans les voiles depuis la sortie de son premier album complet en 2022 intitulé Le soleil et la mer. Un album de grande qualité mais un peu à l’opposé de mes propres goûts musicaux. Le spectacle m’aura donné tort puisque leur performance fut convaincante et brillante. À voir le 30 novembre du côté de la Sala Rossa.

L’ambiance pour Blonde Redhead était déjà survoltée avant même qu’une seule note ne soit jouée. L’arrière-scène aux couleurs volontairement kitsch semblait vouloir nous replonger dans un contexte de disco-mobile d’école secondaire des années 80. Le son, tout au long du concert, fut sans reproche. Toujours clair, sans aucune fréquence envahissante et encore moins agressante, les voix de Kazu Makino et Amedeo Pace se marient dans une synergie aussi précise que sur les plus réussis de leurs albums. Même si de nombreux succès n’ont pas été interprétés, d’autres l’ont été avec beaucoup d’entrain comme Doll is mine et Melody X. Aucun mot n’aura été prononcé entre les pièces, outre un « thank you very much » avant le rappel, nada, ça aura eu comme effet de rendre certaines pauses un peu malaisantes, le public sur la corde raide ne sachant trop s’il devait être bruyant ou rester silencieux. J’ajouterais tout de même que je ne suis toutefois pas absolument convaincu que le TD était la salle à privilégier pour cet événement et cela même si techniquement la soirée fut parfaite. Le cachet hyper moderne et bétonné de la salle tendait à jurer avec l’ambiance qui y régnait. Mais somme toute, la performance fut magistrale et convaincante.

Texte: David Atman

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