Étant défini comme un artiste blues, Ben Poole puise pourtant ses racines dans divers styles, des classiques de la guitare à.. Mudvayne et System Of A Down ! Rencontre avec ce guitar-héros qui remet le blues au goût du jour.

Il se dit que tu es la nouvelle sensation blues anglaise. Que penses-tu de ça ?

Ben Poole : Bien entendu, un compliment pareil, on le prend volontiers ! Un sentiment de… je ne sais pas trop… (sourire gêné). C’est marrant qu’on dise cela car on fait de la musique depuis quelques années déjà, on n’est pas vraiment des nouveaux venus. Mais cela reste sympa de récolter ce genre de compliments. Ça me fait plaisir que les gens aiment ce qu’on fait. On a travaillé dur pour cela. Ça montre qu’on va dans la bonne direction.

Photo : Michael Inns Photography

Quelle ambition as-tu pour le groupe ?

Ben Poole : Continuer à faire ce qu’on aime et écrire de mieux en mieux. Personnellement, améliorer ma façon de composer, mon jeu de guitare et mon chant. Continuer à tourner aussi, jouer autant que possible même si ça a été fou cette année.

J’aimerais bien reprendre là où nous en étions restés en 2019. Nous avions fait notre plus importante tournée européenne. On compte sur la réouverture ‘’post-covid’’

Quels sont tes héros du blues ?

Ben Poole : Quand j’ai vraiment commencé à en écouter, c’était Stevie Ray Vaughan, Jimi Hendrix, Gary Moore, Jeff Back, Clapton… rien de trop surprenant. Mais j’écoute aussi de la soul et même de la pop. J’essaie cependant de créer mon style, de faire en sorte qu’il soit unique.

Photo : Gernot Mangold

Pourquoi t’es-tu mis à la guitare ? Un musicien t’a-t-il inspiré particulièrement ?

Ben Poole : Il y avait beaucoup de musique autour de moi car mon père était musicien. Il jouait du piano et de la guitare. J’ai commencé les cours de guitare acoustique à neuf ans. Après quelques années, un ami m’a fait découvrir Metallica, Black Sabbath, des trucs de metal cool mais aussi du blues. C’est à ce moment-là que j’ai vraiment commencé à m’entraîner beaucoup. Jusque-là je n’avais pas trop envie et je n’étais pas très bon. Quand tu écoutes Metallica ou Guns, tu te dis que c’est super bon. Jimi Hendrix m’a vraiment inspiré et incité à acheter une guitare électrique. Ce moment a vraiment changé ma trajectoire de vie. Je ne pensais plus qu’à la guitare. Ensuite avec Stevie Vaughan et d’autres, ça m’a vraiment donné envie de créer mon groupe de blues. A partir de là, j’ai été inspiré par beaucoup d’artistes et de guitaristes. J’avais l’impression d’avoir découvert mon truc. Je me suis immergé dans ce back catalogue, j’ai été les voir jouer en live. Et à 18 ans, la famille a déménagé à Brighton et j’ai fait un diplôme de musique pendant trois ans dans une école où j’ai pu améliorer mon niveau de jeu car j’étais entouré de musique metal, jazz, rock, blues. J’ai pris le meilleur de tout ça. Je voulais faire ça de ma vie.

Tu as eu de bons retours de la part de Jeff Beck et John Mayall. Comment ont-ils entendu parler de toi ?

Ben Poole : Ça remonte à l’école justement. J’étais très impliqué dans mon truc. Le directeur faisait partie d’un groupe qui a fait les premières parties de Guns’n Roses, Bon Jovi. Il était guitariste de rock mais avait une grande passion pour le blues. Il m’a pris sous son aile, voyant que j’étais complètement dévoué à cette musique et que je jouais décemment. Lorsque Jeff Beck est venu faire une masterclass, il m’a donné l’opportunité de jouer son répertoire devant lui. Quand j’y repense, ça semble fou mais sur le moment, j’étais dans mon truc et très enthousiaste concernant toutes les opportunités qui s’offraient à moi. Nous avons joué trois ou quatre morceaux ensemble. Son clavier était aussi dans le coin, il est venu nous rejoindre. Je crois qu’il y a une trace de cela sur YouTube d’ailleurs. On a joué « Ended up as Lovers » qui est une chanson que j’adore. J’ai aussi chanté un morceau de la période avec Rod Stewart qui date de 1966 je crois avec le Jeff Beck Group. Ça a été vraiment une expérience incroyable. Dans le public, il y avait Gary Moore ce qui était très impressionnant pour moi car j’étais un énorme fan. Je suis allé droit sur lui et nous sommes allés au pub ensemble. Le soir, il y avait un concert dans le coin et j’y suis allé avec Lui, Jeff Beck. Il y avait aussi Jimmy Page. On était en backstage, c’était une incroyable soirée pour moi d’être entouré par tant de légendes. Quelques temps plus tard, Gary est venu me voir jouer dans une petite salle où j’avais une résidence, on a jammé ensemble. Je pense avoir été une des dernières personnes à jammer avec lui avant qu’il ne décède. C’était triste, c’était mon héros, il m’a tant inspiré… Je suis aussi devenu ami avec son frère, Cliff. Et sa famille. J’ai joué dans des Tribute Festivals à Budapest notamment ce qui est un honneur pour moi bien sûr. J’ai joué aussi en Amérique, au Canada, c’était de gros festivals avec cinq cents ou cent mille personnes.

Tu viens au MIGS (Montreux International Guitar Show), qu’attends-tu de cet événement ?

Ben Poole : Chaque fois que je viens en Suisse, j’ai beaucoup de plaisir ! Tout est si bien organisé, c’est très beau aussi. Je suis venu plein de fois pour des tournées, des festivals et aussi des vacances. Ces deux dernières années, je n’ai pas pu venir en Europe (la semaine dernière c’était ma première venue en France depuis fin 2019), ça fait plaisir ce retour à la normale. Je me réjouis de revenir à Montreux en tous cas.

Photo : Pascal Triponez

Parlons guitare, quel était ton premier modèle ?

Ben Poole : C’était une Stratocaster pas cher, je ne me souviens pas du modèle précis… Ah oui une Squier. Avant ça, j’avais donc des guitares acoustiques, mais celle-là est la première que je me suis acheté moi-même. J’ai eu ma période metal, j’écoutais Mudvayne, System of a Down, Tool, j’ai donc acheté une Les Paul Studio. To connais Mudvayne ? Le guitariste a cette guitare toute noire qui était justement une Les Paul Studio. Ensuite, je suis passé à autre chose, au blues et j’ai échangé cette Studio contre une Les Paul Standard. C’est toujours aujourd’hui la guitare avec laquelle je joue le plus. Je l’amènerai en Suisse. Je l’ai depuis des années, dix-sept ans je pense. Sinon j’ai des Telecaster car je suis un grand fan de Richie Kotzen.

La plupart des guitaristes ne s’arrêtent jamais d’en acheter. Quel serait ton prochain modèle ? Qu’en attends-tu ?

Ben Poole : Ça change tout le temps, mais j’y pensais l’autre jour. J’ai vu une magnifique Les Paul Gold Top. Je ne sais pas, je voudrais acheter beaucoup de guitares (rires).

Tu as dit que tu amènerais ta Les Paul en Suisse ? Avec combien de guitares différentes joues-tu sur scène ?

Ben Poole : J’en ai quatre en général sur scène quand je tourne avec le groupe. J’amènerai ma Les Paul et une de mes Telecaster. Je me sens bien avec. Simple mais solide.

Photo : Pascal Triponez

Que voudrais-tu dire aux fans suisses ?

Ben Poole : Je me réjouis de voir tout le monde. Ça va être super, je me réjouis de revenir dans ce magnifique endroit surtout après la folie de ces deux dernières années, pour passer un bon moment et jouer de la musique.

Site : Ben Poole // Concert : Samedi 30 avril – 21h00 – Salle de concert du MIGS