Bien que pas mal de monde soit encore au stand de merch pour se faire gentiment dépouiller de leur argent, l’Olympia se remplit tranquillement lorsque Thrown Into Exile monte sur scène. Le quintette de Los Angeles met ses tripes sur la table pour marquer une soirée où trois autres groupes allaient défiler après eux. Avec deux albums au compteur, le groupe propose un metal résolument moderne, porté par d’excellents riffs de guitare, ce qui fait que, rapidement, le public présent se met à secouer la tête dans la joie et la bonne humeur.
C’est ensuite au tour de Baest, venu du pays du batteur préféré des haters — j’ai nommé Lars Ulrich. Les gars avaient clairement hâte d’en découdre : pendant l’installation, le chanteur — qui, comme on le sait, n’a que son micro à préparer — chauffait déjà la salle. Ça promettait.
Changement radical d’ambiance : les Danois livrent un death metal mélodique, pur et dur. Pour être honnête, les morceaux étaient excellents, mais j’ai eu l’impression qu’ils n’en ont joué que trois ou quatre au maximum — ou alors, c’était tellement bon que je n’ai pas vu le temps passer. On va retenir cette hypothèse. C’est clairement un groupe à réécouter sur album pour s’en faire une meilleure idée.
J’avais entendu parler de Martyr comme d’une vieille légende québécoise, donc j’étais plutôt impatient de les voir, et surtout, de les écouter. La foule aussi trépignait. Vingt-cinq ans d’existence, plusieurs albums à leur actif… et pourtant, je ne les avais jamais vus en concert. Peut-être à cause de l’agenda chargé de Chewy, le guitariste — pour ceux qui ne le sauraient pas, il joue aussi avec Voivod —, ce qui a sans doute limité leurs apparitions sur scène. Mais peu importe : ils sont là, et moi aussi.
Étant néophyte en ce qui concerne leur musique, j’ai eu l’impression de retrouver le Gojira des débuts, avec un death metal ultra technique, comme le groupe le pratiquait à ses origines. Mais revenons à Martyr. Dan Mongrain est comme un fou : il ne tient pas en place, allant à gauche, à droite, puis revenant derrière son micro. Les titres s’enchaînent avec toute la violence propre à leur style, mais surtout avec la bonne humeur communicative et les grands sourires des musiciens. Ils étaient manifestement heureux de retrouver les fans montréalais, et ça se voyait.
Est-ce que j’ai aimé me faire Martyr-iser les oreilles ? C’est certain que oui ! J’ai été très impressionné par leur fraîcheur et leur énergie, même après toutes ces années d’existence. Et non, ils ne sont pas vieux !
La soirée se termine avec Arch Enemy. Le groupe passe régulièrement par le Québec, et avait d’ailleurs laissé un excellent souvenir l’an passé au Rock La Cauze de Victoriaville. La tournée Blood Dynasty Tour, qui accompagne la sortie de leur nouvel album, débute ici à Montréal, chez Alissa. Ça commence avec Deceiver, Deceiver, et on voit tout de suite que le groupe est en forme et prêt pour cette nouvelle série de concerts. Les titres du nouvel album — A Million Suns, Dream Stealer ou encore Liars & Thieves — passent aisément l’épreuve du live.
La setlist est assez variée, comportant des titres de toutes les époques du groupe, notamment celle où Angela Gossow officiait derrière le micro, avec des morceaux tirés de Wages of Sin ou encore Anthems of Rebellion, et même de Black Earth avec Fields of Desolation, tirée de leur tout premier album, chantée à l’époque — si mes infos sont bonnes — par Johan Liiva.
N’étant pas un fin connaisseur d’Arch Enemy, j’ai eu l’impression que les occasions d’entendre Alissa chanter avec sa voix « clean » sont plutôt rares. Et là, surprise : le groupe nous gratifie d’une reprise du groupe français Blasphème, avec le titre Vivre Libre (1985), chanté en français. Pour moi, c’était le moment fort de la soirée — et un vrai plaisir d’entendre la chanteuse dans ce registre.
Finalement, un excellent concert, pour un excellent public, qui a pu profiter de quatre groupes de très haut niveau.
