Très et trop rare en Europe, la chanteuse américaine Alela Diane nous faisait le plaisir de passer le weekend en Suisse. Après une date à Zurich, elle clôturait sa tournée européenne par une halte aux Docks de Lausanne.
Le parterre met du temps à se remplir mais il est plein à craquer quand Omar Velasco s’installe sur une chaise et empoigne une de ses guitares acoustiques pour un set intimiste seul face au public. Il chante et joue les yeux fermés parce que, de son propre aveu, il est un peu intimidé par le public, qu’il trouve d’ailleurs très beau.
Avant d’entamer « Forgiveness Song», il demande comment traduire ce terme en français, une information bien intégrée puisque qu’il termine le morceau en chantant « la chanson de la pardon » pour le plus grand plaisir de tous.
En annonçant que ce soir c’est la dernière date, il invite Alela Diane à chanter une chanson. Difficile de dire si cela a eu lieu sur chaque date, mais on apprécie le moment rare de complicité entre deux artistes qui partagent la scène lors d’une tournée. Le set se conclut avec quelques morceaux dans sa langue, c’est-à-dire en espagnol.
Pas de batterie, pas de musiciens, un piano déjà en place, autant dire que le changement de plateau se fait rapidement et revoilà Alela Diane, accompagnée cette fois d’Omar Velasco à la guitare ou au piano selon les morceaux.
Très complices, les deux musiciens piochent dans tout le répertoire de l’Américaine. Par moment, elle demande au public s’il y a des morceaux qu’ils souhaitent entendre. Sera ainsi joué « Tired Feet » dont elle admet qu’il n’est pas très différent de « The Pirate’s Gospel », avant d’enchaîner le second titre. Pour ma part, j’ai surtout beaucoup apprécié d’entendre « The Rifle » toujours aussi beau. Elle avait l’air de considérer cela comme un vieux morceau un peu obscur en l’annonçant, mais moi c’est ma chanson préférée d’Alela Diane.
Pratiquement 20 titres pour cette ultime date de la tournée, toutes avec un son cristallin. On entend distinctement chaque corde effleurée, tant le public écoute respectueusement, un vrai régal. Et surtout, on voudrait bien que cela ne s’arrête pas, mais, comme les weekends, tous les bons concerts ont une fin aussi.