Hotel Mira était de passage au Petit Campus le 23 octobre dernier dans le cadre de sa tournée nord-américaine mettant de l’avant son plus récent album Pity Party. Mené par le charismatique frontman Charlie Kerr, le groupe a livré une performance solide, sans compromis, fidèle à sa réputation.
OLIVER FOREST
La soirée s’est ouverte avec le groupe montréalais Oliver Forest, qui a offert une entrée en matière douce et sincère devant un public encore un peu timide. Leur pop alternative, portée par des refrains mélodieux, lumineux et accrocheurs, a su instaurer une ambiance décontractée. Des morceaux comme Trouble et Best Friends (Wanted 2 Say), issus de leur plus récent EP, ont ajouté une touche de douceur et d’authenticité.
BLEEKER
Puis est arrivé Bleeker, dont l’énergie contrastante a rapidement conquis la salle. Leur rock alternatif, teinté d’influences multiples — notamment Led Zeppelin —, a électrisé le public. Leur setlist, aux accents de rock garage et de hard rock, donnait envie d’en découvrir davantage. Habiles sur scène, les musiciens ont livré une prestation vive et généreuse. Sur Walken et Cool, la foule s’est prêtée au jeu, reprenant les chœurs à l’unisson. Mention spéciale à leur entrée fulgurante : le lien avec le public s’est créé instantanément.
HOTEL MIRA
Puis vint le moment attendu : Hotel Mira monta sur scène. Certains spectateurs en étaient déjà à leur troisième, voire quatrième concert, selon Charlie Kerr, visiblement ému de retrouver un public aussi fidèle. Sur scène, il se livre totalement : charismatique, un brin provocateur, jouant d’une sensualité assumée sans jamais tomber dans l’excès. Sa présence scénique oscille entre intensité émotionnelle et désinvolture, fidèle à l’esprit du rock and roll, créant une tension captivante.
Les nouveaux morceaux — America’s Favourite Pastime, Making Progress, Runner et Cowboy — s’intégraient parfaitement à une setlist maîtrisée, cohérente et calibrée pour la tournée, ponctuée de classiques comme Dancing with the Moonlight, Alone in America et Speaking Off the Record — l’un des points culminants de la soirée. Ce dernier titre, tiré de Perfectionism (2020), est à la fois douloureux et puissant, empreint d’une vulnérabilité désarmante.
Souriant, Kerr est descendu dans le parterre rejoindre la foule, qui anticipait ce moment devenu emblématique pour ceux et celles qui le suivent sur les réseaux sociaux. Micro à la main, il le leva au-dessus de lui, rappel visuel des luttes qu’il évoque dans Speaking Off the Record (un clin d’œil réussi au vidéoclip). Le geste, lourd de sens, a trouvé un écho évocateur chez ses fans, conscients du message derrière la mise en scène réfléchie. Les voix des spectateurs se sont alors mêlées à la sienne dans un élan collectif, créant un instant suspendu, vibrant d’émotion.
Enfin, le groupe a salué la diversité des identités présentes dans la salle, transformant le concert en un moment profondément humain et rassembleur. Chaque spectateur s’est senti reconnu et accueilli — un geste simple, mais d’une grande portée, ajoutant une dimension sincère et inclusive à l’image du groupe.
Une soirée à la fois authentique et puissante, où les succès se sont enchaînés sans répit — à la hauteur des attentes, et même un peu plus.
Photo cellulaire: Sarah Rudge



