Si Londres a sa célèbre Abbey Road, le village bas-valaisan peut être fier de sa salle de L’Abeille – Riddes. Entièrement rénovée après la pandémie, elle accueillait un groupe mythique issu du glam metal des 80’s, les redoutables Californiens de W.A.S.P. Impossible… pas valaisan, la faute à ces fans fous furieux de l’association « Rockin’ Valais » (Metal Rendez-Vous) et du service arts et culture de Riddes sous la houlette d’Arnaud Favre. Ce combo gagnant a brillamment réussi son pari de faire venir la horde de Blackie Lawless dans le Vieux Pays entre deux concerts à Nottingham et Zurich, rien que ça !

Après avoir écumé le Mexique, l’Amérique du sud, W.A.S.P. est en pleine tournée (Album One Alive) européenne et anglaise qui s’étendra jusqu’à mi-octobre. C’est l’occasion de rendre hommage à son premier disque (‘W.A.S.P.’, Capitol Records, 1984) joué en intégralité et dans l’ordre des titres. La salle se remplit rapidement – tous les billets ont été vendus en quelques jours – et les fans apprécient la scène dont les murs sont tapissés d’affiches ou tentures rappelant l’Electric Circus. Le célèbre trône – micro dont H.R. Giger n’aurait pas été peu fier – à la colonne vertébrale métallique coiffée d’un crâne enchaîné occupe le centre, attendant son maître.

La salle bascule dans le noir aux accords de ‘The End’ de The Doors puis d’un patchwork sonore d’interviews / concerts / titres du groupe pendant que les artistes s’installent. On entre tout de suite dans le vif du sujet avec les premiers riffs de ‘I Wanna Be Somebody’. Gros son et soulagement de voir Blackie Lawless sur ses jambes et bien en voix – la tournée précédente il chantait souvent assis suite à une intervention chirurgicale à la colonne vertébrale. Le public multigénérationnel paré de t-shirts aux couleurs du groupe est au taquet et reprend en chœur le refrain à tue-tête.

Aux côtés de Blackie, on retrouve Doug Blair à la guitare, Mike Duda à la guitare basse et Aquiles Priester à la batterie. Efficaces et impeccables, ils servent fort bien la musique de W.A.S.P. et surtout ne font pas d’ombre à leur leader. On prend notre pied à l’écoute en live de ce premier album qui nous a tant émoustillés il y a plus de 40 ans, au début des années MTV. Les titres défilent et l’intensité monte d’un cran pour des titres très attendus comme ‘The Flame’, ‘B.A.D.’, ‘On Your Knees’ (version incroyable !) ou ‘The Torture Never Stops’. En 45 minutes et sans blabla inutile, W.A.S.P. nous a asséné son premier opus. Tous les fans de la Salle de l’Abeille sont montés dans la DeLorean de Marty pour un bain de jouvence métallique jouissif.

Le temps d’un petit passage en coulisses avant de revenir pour une salve de rappels. On débute avec le bien nommé ‘The Big Welcome’ puis deux medleys comprenant plusieurs hymnes dont ‘I Don’t Need No Doctor’, ‘Scream Until You Like It’, ‘The Real Me’ ou ‘The Headless Children’. On finit vraiment en beauté avec deux titres majeurs, ‘Wild Child’ (intro solo par Blackie) et feu d’artifice musical pour ‘Blind in Texas’. Bien sûr, gourmands que nous sommes, nous aurions souhaité que la fête se prolonge au-delà de l’heure et demie, mais l’intensité de la prestation et l’ambiance chaleureuse à la valaisanne ont largement compensé ce léger bémol. La setlist est d’ailleurs la même pour toute la tournée ‘Album One Alive’. Quelle belle soirée mes ami-e-s, on en redemande et on salive d’avance aux nouveaux projets de « Rockin’ Valais ».

