Insming (Moselle – France)
Edition numéro 2 en terre Mosellanes, nous voici ! Après une grande première très réussie en 2024, nous avions envie de refaire un tour dans l’est de la France pour assister au MozHell Open Air. L’affiche est une nouvelle fois très alléchante et on sait l’ambiance très cosy tout en étant festive. Malgré un temps incertain et quelques gouttes à notre arrivée, la motivation reste intacte et nous sommes ravies de franchir les portes de l’enfer de l’Est. La cadre est toujours aussi bucolique, au milieu d’un petit village, dans les infrastructures communales mais au milieu des champs. Et dès le début, nous sommes attirées par les notes heavy de Kamisol-K. Les lyonnais sont déjà en place et se déchainent sur la scène principale devant un public déjà conséquent. Les metalleux déversent leurs morceaux les plus hardcore. Les riffs sont puissants, les sonorités très lourdes, la voix très rageuse. Bref un excellent cocktail trash, plutôt bien servi à un public déjà emballé. La Mainstage, après une petite pause, accueille les toulousains de Psykup. Psykup c’est un joyeux mélange de styles avec du metal teinté de groove, de pop etc, bref un metal alternatif avec du gros son saturé. Déjà depuis plus de 20 ans sur les routes, le groupe est très efficace en live, et la voix mise en avant, est d’une précision incroyable. On appréciera les titres de leur dernier album ‘The Joke of Tomorrow’ sorti en avril dernier. Pour aujourd’hui, nous restons sur la Mainstage mais la ‘Slash Stage’ a été aussi très efficace avec des groupes comme Syderal, Blooming Discord, Massive Self Killing et Inward.
S’en suit donc en Mainstage des francais, mis à l’honneur ce samedi : Resolve. Les lyonnais, plutôt Hardcore, surfe sur la vague du succès depuis plusieurs années et sont très attendu à Insming. La foule est de plus en plus compacte et conquise dès les premiers morceaux du groupe. Beaucoup ont croisé leur route au Hellfest en 2023 ou sur les concerts de While She Sleeps ou Rise of the Northstar et ont déjà apprécié les mélodies de ce groupe. La voix d’Anthony Dilberto est impressionnante, et prend aux tripes, quant à la musique, elle est tout bonnement planante. Les musiciens s’en donnent à cœur joie sur scène, emportés par le public qui s’ambiance et en redemande. Un show simple, mais très efficace et qui laisse la foule conquise. Place à des ténors du style, des poids lourds du metal : Fear Factory. Les plus expérimentés de la scène metal de ce week-end, un groupe qui a marqué l’histoire du style, un groupe que tout le monde attend en ce samedi. Et c’est l’explosion de joie quand les membres arrivent sur scène et notamment l’emblématique et membre fondateur du groupe : Dino Cazares. Les américains n’ont plus rien à prouver juste à se faire plaisir sur scène encore et encore et à montrer au public leur énergie. Et puis, outre la légence, beaucoup ont hâte de voir évoluer le chanteur Milo Silvestro au sein de cette formation qui a maintes fois changer de line-up. Plutôt une réussite a première vue, car Milo a une voix qui se marie très bien avec les sonorités du groupe et il semble à l’aise sur scène, pour en mettre plein la vue au public. Fear Factory enchaine les morceaux tous plus efficaces les uns que les autres : Demanufacture, Self Bias Resistor, Zero Signal, Replica, Body Hammer, Flashpoint, PissChrist, A Therapy for pain ou encore Archetype. Une heure de show pour célébrer les 30 ans de l’album ‘Demanufacture’ et pour célébrer le metal à Insming. Les fans exhultent, en redemandent, sont plus que ravis de cette prestation sous le signe du bon gros son bien saturé. Fear Factory joue avec une efficacité redoutable, enchaine, survole et donne du plaisir encore et toujours après 35 ans de carrière.
En parlant d’efficacité, il est l’heure d’accueillir les français de Novelists. Le groupe, qui accumule les succès ces derniers temps, a vraiment le vent en poupe et transforme en or tout ce qu’il touche. Après un Hellfest très réussi, les voici au MozHell pour montrer qu’ils savent aussi retourner un festival plus petit, plus proche, surement plus scrutateur. Entre Paris et Marseille, entre harcore et heavy, entre mélodie et growl, Novelists sait faire voyager son public à travers sa musique depuis plus de 10 ans. L’arrivé de leur chanteuse Camille Contreras est aussi un évènement en soit, qui redonne un second souffle au groupe. Est-ce une nouvelle touche féminine, une nouvelle sensibilité qui attire tant les fans ? Quoi qu’il en soit le show est vraiment à la hauteur de leur réputation. Les rythmes s’enchainent, les mélodies s’envolent, la voix de Camille résonne tout cela dans une parfaite harmonie que le public surkiffe. Coda, Prisoner, Terrorist, Heretic font trembler Insming. Say my Name scotche tout le monde de par sa puissance et sa profondeur quant à Smoke Signals ou Turn it up, ils retournent le festival. Quel show ! Quelle fin pour ce premier jour de festival. Les francais de Novelists sont au sommet et prêts à conquérir le monde ! Nous, ainsi que quelques 2000 personnes avons été envoutés !
Le jour 2 s’annonce… pluvieux mais heureux ! Après une bonne averse et des festivaliers trempés jusqu’aux os, rien de tel qu’un bon groupe pour vous remettre les idées en place. Et nous on démarre avec les frenchy de Pogo Car Crash Control ! quasi 10 années d’existence, une pêche d’enfer pour un punk rock aux petits oignons ! Mis en avant depuis leur première prestation au Hellfest, le groupe ne cesse d’avancer et de se frayer son chemin sur la scène rock française. Et sur scène, c’est d’une énergie folle. On adore des titres come Déprime Hostile, Tète Blême ou Tourne pas rond. On enchaine avec la Slash Scène ou jouent maintenant Bad Tripes. Encore des frenchy, des marseillais qui laissent entrer quelques rayons de soleil. Fort d’un métal plutôt déjanté qui mêle des sonorités de divers horizons : electro, punk, guinguette et j’en passe. Un joyeux bordel de styles, de jeux de scène mais terriblement bon ! On rit, on flippe, on se pose des questions : personne ne reste indifférent et c’est exactement là ou veut en venir Bad Tripes. Alors on en prend plein les mirettes et on apprécie la folie ambiante !
Pro Pain entre en scène. Inutile de vous présenter et de vous dire que ça va être du lourd… Vous êtes prévenus. Du Punk Hardcore made in USA, biberonné par le rap US des années 80-90, Pro Pain se nourri de la scène et puise son énergie auprès de son public qui le lui rends bien. Beaucoup d’albums enchainés, puis un break pour enchainer de multiples tournées à travers le monde. Un honneur donc de les accueillir en Moselle. Pas de blabla mais des riffs bien trash, et des titres emblématiques de leur savoir-faire comme Kings ou Far Beyond. Ça pogote, ça slame, ça bouge et ça retourne le site du MozHell. C’est bon et c’est terriblement percutant. Bon après ca, la pause s’impose avant de remettre le couvert pour Soulfly. Un petit tour du fest pour découvrir les stands de restaurations diverses et variés avec des commerçants du cru. C’est aussi ça les festivals : faire vivre et faire connaitre, le temps d’un week-end, tout un secteur. Et puis les traditionnels shops avec au choix, fringues, artisanat, bijoux et même : du lancer de haches histoire de vider le peu d’énergie qu’il nous reste !
Aller, retour aux affaires avec l’arrivé sur scène du grand, de l’immense : Max Cavalera et son groupe Soulfly. Prophecy, Back to Primitive, Tribe, Superstition, Nihilist… Evidemment Max nous sert ses plus gros morceaux et ça envoie du pâté ! Une énergie folle, une envie de partager c’est vraiment ce qu’on retiendra de ce concert ici au MozHell. Mais l’envie est partagée car on sent clairement que le public était là pour eux aujourd’hui. Une foule immense, qui remue la terre d’Insming ! Petit cadeau pour ces fans acharnés : une apparition de Dino Cazares de Fear Factory aux côtés de Max pour un featuring d’enfer ! Un show parfaitement rodé, et une ambiance de folie. On n’en attendait pas moins pour le grand Max Cavalera, qui lui aussi fait partie de l’histoire du Metal.
Mais, contrairement aux apparences, la tête d’affiche du jour n’est pas Soulfly mais le très énigmatique Carpenter Brut. Énigmatique de par son style, qui mêle metal et electro mais aussi de par le peu d’interviews accordées. Sa notoriété a cependant plus que passé les frontières et il jouit d’un franc succès à l’étranger. Le projet est franchement réussi sûrement grâce à ces connaissances en matière de son puisque Franck Hueso (de son vrai nom) a été ingénieur du son avant de démarrer ce projet fou. Accompagné de musiciens sur scène, Carpenter Brut c’est surtout du mix, du son et ça ne s’explique pas ça se vit. Une expérience unique, hors du commun qui peut dérouter certains puristes du metal mais vraiment intéresser les fans d’expérimentation, de son et de bonnes vibes.
Le Mozhell Open Air se termine donc sur cette note particulière mais savoureuse. Deux jours de partage, de plaisir, de musique et d’ouverture sur divers styles proposé par le large spectre du metal. Un festival très bien organisé, à échelle humaine et bon enfant où la détente, et les bonnes vibrations sont de mises. Nous, on a vraiment aimé, et on compte revenir l’année prochaine… et vous ? [MD]
Photos : By CFK photographies
