‘Hey Stella ! Hey Stellaaaaaa ! I tell what ought to be truth’

Cri dans la nuit, sincère et déchirant. Ici susurré par Yellow Teeth.
C’est aussi le troisième album de ceux qui auraient pu être des enfants dans les années 60, vu Marlon et Roy, chapardant des instruments pour nous confectionner des nouvelles douces-amères, mises en musique.
Ou quand un fan de Cohen, Dylan, Cash et Bukowski rencontre les musiciens qui lui permettent de développer un univers onirique et sec à la fois.
L’Americana suisse. Une écriture à la Steinbeck (oui, j’exagère un peu, mais quand même), qui dépeint avec panache les destins cabossés, une voix chaude et grave sur de la folk parfois amplifiée, rustique et élégante. On les voit mal écouter de la musique contemporaine, des gens de goût, vous dis-je. Des gens debout.
À écouter un soir de questionnement en sillonnant les plaines et montagnes valaisannes. Ou peu importe d’ailleurs, ce qui compte est de tracer la route en songeant à l’histoire de Stella et Yellow Teeth, emporté par leur blues folk simple et lumineux.

C’est par souci justement de simplicité et d’instinct que je vous livre mes courtes premières impressions du rendez-vous pris avec ‘Stella’.
Disque court, moins de 29 minutes. À remettre sur la platine à la nuit tombée.

  1. ‘Hanging with you’
    Beau début d’album. Léger, agréable. Guitare bluesy twang. Mark Knopfler adorerait sûrement l’avoir sur l’un des siens. Mention spéciale aux voix masculines et féminines qui s’entremêlent avec grâce. Ce petit bonheur pourrait durer un peu plus longtemps.
  2. ‘You’re a rock’
    La voix de Tiziano Zandonella semble plus assurée que sur les précédents opus. Comme si Springsteen lui avait conseillé de donner un peu plus de coffre. Ça lui va bien. Et donne l’impression d’une chanson presque pop avec refrain de petit stade. Premier single sans doute. Très courte aussi. Chanson à dédier à celles et ceux qui comptent.
  3. ‘Make it shine’
    Comme pour l’ensemble de ‘Stella’, la voix est très en avant, à l’ancienne. Idéal pour s’imprégner du terreau soyeux du groupe. Cette délicate valse des prairies donne envie de la danser avec la personne aimée.
  4. ‘Glitters of gold’
    Des potes qui jouent pour les leurs au coin du feu, avec douceur, cuillère en bois dans la gamelle, Terence Hill et Henry Fonda venus en voisins.
  5. ‘House of Love’
    ‘I want you to listen, I want you to care’, prière à l’auditeur, qui lâche son verre pour écouter cette voix chancelante par endroits et la sensibilité de l’instrumentation. Pris aux tripes.
    Stratégie de la frustration, ce titre est encore une fois trop court.
    En live, on peut l’imaginer dévier crescendo sur l’électricité.
  6. ‘I’ll never close my eyes’
    Rêverie éveillée qui fait penser à un Bertrand Belin anglo-saxon. Superbe accompagnement musical. C’est fin, prenant et même dansant.
  7. ‘Hold your tears’
    On se retrouve en terrain familier, elle aurait pu figurer sur Night Birds. Fausse légèreté, section rythmique toute en feutre. Et Luke Doucet aux aguets.
  8. ‘Gone with the morning breeze’
    À l’image de son titre. Une petite brise plus anecdotique, histoire de respirer, reprendre ses esprits et la réécouter un peu plus tard.
  9. ‘A quiet man’
    Pas besoin d’en étaler des tonnes, il faut juste prêter attention aux paroles et les lire (dommage que le cd n’ait pas de livret, mais superbe pochette de Cécile Giovanni). Comme pour certains de ses maîtres, la musique semble simple pour laisser toute la place au verbe.
  10. ‘I’m new here’
    La chanson de 6h du matin. La soirée fut intense, on a discuté de tout et de rien. Surtout de tout ce qui nous importe et nous touche. Pas tellement envie d’aller nous coucher. Mais il le faut, une petite dernière pour la route. Avec cette belle luminosité des matins d’été indien. Merci Yellow Teeth.

Stella, l’étoile, la guitare. Un groupe nommé désir, que nous aimerions parfois entendre explorer des sentiers plus sauvages.

www.Yellowteethmusic.com

Note : 4/5

Auteur : Frédéric Saenger

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