Une pochette d’album intrigante, un clip sobre et très pro (Obey !), un label qui monte (overpowered records), Volker se donne les moyens d’une conquête qui lui semble être promise. Le groupe ne s’est pas assagi depuis la sortie de leur EP 4 titres sorti en 2015. Au contraire, il a grandi musicalement et propose maintenant à son public une musique plus mature, plus adulte, mélangeant agressivité et influences multiples. Si vous vous attendiez à des mélodies simplistes et des riffs en carton, passez votre chemin !
En constante progression depuis leurs débuts, Dead Doll nous dévoile un quatuor plus concerné, plus grave dans son propos et dans son approche. Volker prouve ainsi être capable de faire varié en maintenant la qualité, et ce grâce à des compositions plus charpentées, plus élaborées qui font exploser le simple cadre du dark metal auquel ils se sont rattachés. Ils font du coup taire les détracteurs ne voulant voir en eux qu’un combo devant tout à la plastique avantageuse de sa chanteuse (Maria Brink / In This Moment en sait quelque chose).
Ce premier album se révèle être un très bon disque, calibré, qui confirme tout le bien que l’on pensait de ses géniteurs, et notamment de sa chanteuse, pour laquelle on ne peut qu’avoir une profonde empathie. Son chant versatile pouvant autant séduire que repousser, elle finit tout de même par triompher, dominant sa proie telle une mante religieuse. « Suicide Love Addict » qui la voit s’accoupler avec un organe masculin (Arno Strobl / Carnival in Coal, 6:33 …) en est un parfait exemple. Il est naturellement impossible de chroniquer Volker sans parler de Jen Nyx. La figure de proue de la formation aura fait beaucoup de progrès quant au placement de sa voix torturée, qui a le don de convaincre de plus en plus. Principalement axée sur une interprétation larmoyante et enragée, elle donne du poids à des refrains hypnotiques.
Derrière l’apparence dark/gothic, on se rend vite compte que Dead Doll est bien plus complexe qu’il n’y parait, et qu’il s’acoquine même parfois avec l’univers de Rob Zombie (Voodoo Baby), même s’il est imprégné d’une totale liberté artistique. Les titres quant à eux sont recouverts pour la plupart d’une couche sombre, laquelle bien que déjà présente sur leur EP, s’exprime ici avec plus de désespoir et de désenchantement. S’inscrivant originellement dans un courant froid et lugubre, le groupe flirte aussi avec une tendance rock et industrielle, et Volker est de cette façon assez inqualifiable. 
L’essai est donc transformé pour quiconque saura aller plus loin que l’imagerie. Et à l’arrivée, on ne voit pas trop ce qui pourrait les empêcher de goûter à un plus large succès, et ce grâce à un contenu solide, et l’appui d’une distribution digne de ce nom. Il ne reste plus qu’aux médias et au public de les suivre.
 

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