Très bien. Parfait. La petite émoticône de la main qui fait ‘OK’ avec son pouce et son index, le reste des doigts fièrement en l’air. Tout va bien. C’est néanmoins le titre du cinquième album des Australiens qui sent le grunge et l’énergie pure. Michael Richards, batteur de la formation, revient sur cet album taillé sur mesure.


Vous êtes satisfaits du résultat de ‘Everything is A-OK’?
Michael Richards : C’est notre cinquième album, et probablement celui sur lequel nous avions le plus de contrôle, surtout en matière de production. Nous avions cet album bien préparé et savions dans quelle direction nous souhaitions nous lancer dès le début. Nous avions une liste des personnes avec qui nous aurions aimé travailler, et ceux tout en haut de cette liste ont participé à ‘Everything is A-OK’. Tout cela pour te dire que nous avons fait cet album avec un certain état d’esprit et que le résultat est exactement celui que nous recherchions. La façon dont les gens réagissent à ton travail est toujours très subjective, et cela ne devrait jamais définir ton succès, surtout si tu travailles de manière honnête.

La vidéo de ‘Pick It Up Again’ est vraiment drôle! Vous avez fait du porte à porte pour demander à des inconnus de faire des concerts chez eux?
Nous avons passé plus d’une journée à patrouiller dans les endroits où nous avions grandit afin de faire ce clip. L’idée, c’était d’avoir une satire sur l’industrie musicale. Et d’avoir ce truc très spontané, où on fait un concert dans le salon ou les toilettes de personnes complètement néophytes, dans une région où nous avons grandit, c’était assez détonant – de nous projeter comme si nous étions des rock star à l’égo démesuré, limite un produit de la société. J’espère que cette espèce de satire résonnera chez les gens, et qu’ils gardent cette ironie et cette façon de voir le monde dans leur quotidien.

Vous êtes amis avec Dune Rats et Tired Lion, il me semble que la scène australienne est très prolifique!
Absolument! La scène rock est en train de vivre un âge d’or en plein essor. Brisbane, où nous vivons, a une communauté très forte et très soudée. Beaucoup de groupes s’entraident et ne laissent personne leur marcher sur les pieds. Ils savent exactement où ils se situent en matière de carrière musicale et personne ne tarit d’éloges ou d’encouragements. Nous avons toujours en tête de ne pas nous transformer en machine à fric – et cela crée un environnement assez sain, où personne ne se prend la tête et créer un organisme qui est plus grand qu’un individu, plus grand qu’un groupe, et cet esprit communautaire est la clé de ce qui fait que la scène australienne est si vivante et saine. D’ailleurs, va écouter la chanson de Dune Rats : ‘Mountains Come And Go But Aussi Pub Rock Lives On Forever’. C’est un hymne!

Qu’est-ce qui a changé depuis votre premier album?
On est devenus de meilleurs musiciens.

Violent Soho était-il plus agressif à ses débuts?
D’une certaine façon. Je pense que le côté agressif est désormais plus contemplatif, et plus conscient du monde. On fait de la violence intelligente.

Comment vivez-vous le Covid-19 en tant que groupe?
Comme tout le monde. On prend ce qui vient chaque jour. Pas d’interactions avec qui que ce soit. Nous sommes juste isolés avec nos familles. C’est pas facile.
Le point positif d’après moi, c’est que cela a brisé ce mythe du confort de la classe moyenne, et que beaucoup de gens ont réalisé à quel point nous vivons dans une oligarchie. Si l’on peut se l’admettre, alors peut-être que nous pourrons désormais avoir une meilleure vue de la structure mise en place, afin de la rediriger vers quelque chose de plus humain, avec plus d’entraide, plus sociale. Si ce n’est pas le cas, alors je vois beaucoup plus de morts que prévus. Mais j’ai toujours de l’espoir. Toujours.

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