Ça avait été annoncé en grande pompe, il y a de ça des lunes et lunes, dans une autre réalité, qu’un tome deux en spectacle, du fabuleux trio montréalais The Steady Swagger, était pour voir le jour. Le médium de l’album en concert est précisément efficace lorsque l’on a affaire à un groupe dont l’énergie sur scène était assurément la marque de commerce. Alors que le trio n’a annoncé qu’une pause indéterminée pour se concentrer sur différents projets chacun de leur côté, – à écouter d’ailleurs, le premier E.P. de Dunum Dunum- l’espoir d’un éventuel retour plane toujours, mais en réalité, depuis mars 2020 du moins, il n’y avait pas meilleur moment pour prendre une pause bien méritée.

Avec ce tome deux, toujours enregistré lors de cinq spectacles, dans un Café Campus déchainé entre 2014 et 2019, on sent un groupe en pleine possession de ses moyens et en parfaite symbiose. Comme chacune de leur parution, on a droit à un niveau de professionnalisme impressionnant en ce qui a trait à la performance mais aussi à la production. Ce tome deux, tout comme le premier d’ailleurs, est loin de l’image que l’on pourrait se faire d’un groupe en pandémie qui cherche à tout prix à se faire voir sur la toile en ressassant le passé uniquement pour tenter de garder le cap. On a plutôt droit à une compilation des meilleurs succès du groupe dans une ambiance survoltée où l’on crie comme des loups et chantonne chacun des refrains avec verve et passion. Les Steady Swagger se présentent sur scène comme fiers ambassadeurs d’une musique festive pour punks dévergondés où chacune des notes est réfléchie et mathématiquement calculée afin de créer un son si distinctif se rapprochant par momenta des Chants de pirates, du Ragtime ou même des Beach Boys du Nord qui se seraient métamorphosés en bûcherons. Leurs trois voix se marient dans des harmonies justes et riches, plus souvent qu’autrement dans des tonalités très basses. La performance se déroule sans faux mouvement perceptible même à la suite de nombreuses écoutes. Mentionnons aussi la présence du groupe Les Royal Pickels sur le morceau « One More Shot ».

Une autre pièce de collection qui saura exprimer l’ampleur historique sur notre territoire d’un mouvement musical dit alternatif mais qui sut rejoindre et garder fidèle un vaste auditoire sur plus d’une décennie. Chapeau!

Les nuits sur le Whiskeybillie ne se termineront jamais.

Credit Martin Lacombe

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