Le festival Antigel a toujours eu le chic pour faire venir des pointures, tous styles musicaux confondus, comme pour dénicher des pépites en plein essor. C’était une fois de plus le cas à l’occasion de la venue de Slowdive et Pale Blue Eyes dans le magnifique écrin de la salle de l’Alhambra pour une somptueuse soirée shoegazing / dream pop / rock indie.

Pale Blue Eyes tout d’abord, un deuxième album sous le bras paru en septembre 2023 (« This House » / Full Time Hobby Records), des rythmes soutenus, des mélodies éthérées et soignées, comme si Cocteau Twins avait pris du speed… j’exagère, à peine. Le résultat est très intéressant et le timbre de voix de Matt Board (chant et guitare) nous rappelle Morrissey en moins affecté. On retiendra les très beaux « Chelsea » et « Sister » en fin de set qui ont obtenu un beau succès d’estime auprès du nombreux public.

Place à Slowdive, légende shoegaze et dream pop, 35 ans de carrière, contemporains de Chapterhouse, Ride, House of Love, Lush et j’en passe. Le quintette a eu son heure de gloire à l’aube des 90’s mais après trois albums prometteurs parus sur Creation Records, le groupe splitte peu après la fin de son contrat avec le fameux label. Les musiciens partent alors dans divers projets, solos ou avec d’autres musiciens. Tel un phénix renaissant de ses cendres, Slowdive se reforme en 2014, un retour un peu timide, avant la sortie d’un quatrième album (« Slowdive » / Dead Oceans Records).

Il y avait donc beaucoup d’attente parmi les fans, mélange de curiosité, d’excitation et de nostalgie. On est tout de suite agréablement surpris en voyant le mélange des générations dans le public, quinquas fans de la première heure côtoyant un nouveau public, plus jeune, sans doute séduit par le très beau nouvel album sorti l’automne dernier (« Everything Is Alive » / Dead Oceans Records). Beaucoup de plaisir à retrouver des petits bijoux comme le puissant « Star Roving », l’aérien « Crazy for You », « Souvlaki Space Station » psychédélique à souhait, le délicat « Alison » et le sublime « Sugar for the Pill » en rappel. Les voix de Rachel Goswell et Neil Halstead, conjuguées ou en solo, sont des merveilles de douceur, du miel pour nos oreilles. Le dernier album n’est pas en reste avec notamment l’imposant « Shanty » en ouverture de concert, « Chained to a Cloud » qui ne déplairait pas à Archive ou encore l’imparable et sautillant « Kisses » aux accents de « Just like Heaven » de The Cure. D’ailleurs, Nick Chaplin (bassiste de Slowdive) porte son instrument bas et adopte les poses de Simon Gallup, son homologue de The Cure… tout un symbole. Le concert se termine avec « Golden Hair », cover de Syd Barrett, intro incantatoire de Rachel Goswell avant que les guitares de Neil Halstead et Christian Savill ne prennent le relais dans un tourbillon psychédélique. En un mot comme en cent, une soirée jubilatoire dont le Festival Antigel a le secret.

Texte : Jean-Blaise Betrisey

Photos : Alex Pradervand

www.slowdiveoffical.com

www.paleblueyes.co.uk

www.antigel.ch

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