Home Live Reports Live reports Québec PUSCIFER – Olympia , Montreal – 7 novembre 2022

PUSCIFER – Olympia , Montreal – 7 novembre 2022

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Le grand Maynard James Keenan, vocaliste de la formation de Métal-Progressif Tool, était en ville avec ses comparses du collectif Puscifer pour y donner un spectacle tout aussi déjanté que ce à quoi l’on s’attendait.

En première partie, la formation Night Club, duo électronique de Los Angeles, se présente remplie d’énergie et d’entrain mais sans jamais réussir à faire valoir leur style au public présent. Les chansons du groupe s’inscrivent dans un mélange d’esthétiques des plus opposés. Le public a, à la fois, droit à des rythmiques lourdes et saturées rappelant Ministry, Skinny Puppy ou Nine Inch Nails, et à des mélodies vocales et des structures de chansons copiées d’une Pop rose-bonbon non loin de Britney Spears et autres émules. Alors que les textes semblent plutôt s’inspirer des groupes de musique Industriel cités plus haut avec des refrains comme « California killed me », la musique et la prestance scénique hyper (trop) dynamique – et plutôt sexualisée- n’attire ni mon oreille ni mes yeux.

Dès les premiers instants, Puscifer a instauré une ambiance survoltée digne des plus grands moments artistiques. Un beau foutoir plongé dans un jeu de lumière hallucinant et précis. Toujours avec un brin de sarcasme et de désinvolture, Maynard nous dit que « C’est juste correct d’être ici // It’s OK to be here», il fait ensuite mine d’oublier le nom des musiciens qu’il souhaite nous présenter et, si j’ai bien compris, en profite pour traiter son batteur « de tête de gland // dickhead » au passage. La performance est solide et le son d’une grande qualité. La voix de Maynard est en forme. Son phrasé si distinctif nous rappelle pourquoi Tool est l’un des plus grands groupes de l’histoire et pourquoi, sans avoir le même succès populaire, Puscifer ne donne pas sa place. Les voix sont d’une précision déroutante. On s’en aperçoit doublement au moment où Maynard et Carina Round sont installés sur une structure au-dessus du batteur et chantent, en même temps, des mots et des notes différentes. C’est d’une prouesse infinie que de rester audible, sans cacophonie, lors de tels passages à deux voix.

Les étranges danses qu’on lui connaît font aussi partie intégrante du spectacle et prennent une dimension nouvelle lorsque Carina Round l’accompagne dans toute sa folie en suivant tous ses mouvements avec synchronicité. Plus qu’un spectacle, c’est un grand moment musical auquel les spectateurs sont conviés…Avec un côté burlesque plus qu’exacerbé, se dit-on, alors que des danseurs au masque d’extraterrestre investissent la scène avec leur sabre laser. L’esthétique est résolument et volontairement kitsch et sert de critique du star-système. L’on gagerait sur l’influence de Devo ou des Talking Heads dans leur virtuosité robotique et leur style vestimentaire. L’aspect progressif n’est jamais bien loin non plus même si l’on tend avec Puscifer à s’éloigner autant que possible de Tool. Puscifer livre une solide performance de Rock-Électronique des plus captivantes et impressionnantes.

Texte: David Atman

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