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© Promethee

 

A l’occasion de la sortie de leur deuxième album, Unrest, Ludovic et Elric, guitaristes de Promethee, nous parlent en long en large et en travers de leur bébé. Un grand merci à Josh, chanteur du groupe, qui nous a fait parvenir des réponses en différé pour parler des textes des chansons !


Our Common Fall

L : Cette compo, on l’a basée sur quelques parties que Nils, le batteur, avait composées à la guitare.

E : Je crois qu’il nous avait proposé ça en 2012, voire 2011. On a toujours trouvé bien ce machin mais on a jamais réussi à en faire quelque chose. Après avoir eu plusieurs réflexions dessus, tout à coup, Ludo et Mathieu ont jamé et de là ont fleuris d’autres riffs et en 2014, la chanson était complètement composée.

L : C’est une des dernières chansons de l’album qu’on a composées. Y a un refrain très catchy, presque un peu bouncy pop et un super solo à la fin basé sur un accompagnement que Nils avait composé. Personnellement je suis très fier de cette chanson.

E : Pareil. Moi je la vois un peu comme un tube.

L : Ouais, pis elle fini sur une touche très positive qui est «Love will conquer all» : l’amour conquerra tout. J’pense qu’on oublie que c’est beau l’amour.

J : L’album commence sur une note relativement positive. Il est important de se rappeler qu’il n’y a rien d’unique dans notre mal être, tout le monde vit avec ses propres démons, on réalise qu’on est pas seul. Petit à petit on peur trouver une certaine paix intérieure et se diriger vers l’amour pour son prochain et également l’amour de soi.

Unspoken

E : Aaah ! Très vieille chanson ! C’est une des premières qui a été composées.

L : Je pense que j’ai composé la moitié chez moi. C’est plus une composition « à l’ancienne », très rentre dedans, très metal.

E : Plein de parties, ça part dans tous les sens. Avec une fin plus calme.

L : Plus calme, mais très chaotique à la fois.

E : Là on sent la sept cordes justement.

L : Ça tape dans des sonorités très basses, un peu malsaines, on sait pas trop ce qu’il se passe.

E : La plus violente de l’album je dirais.

L : Peut-être même la plus violente qu’on ait jamais composée. Et si je peux revenir en arrière pour ce que je dirais en tant que chroniqueur, je pense que dans cet album, il y a autant les chansons les plus violentes que les chansons les plus calmes qu’on ait jamais composées. Donc y a un panel vraiment très large.

E : Rentre dedans, sans concession.

J : Cette chanson parle de qui est vraiment derrière tout le mal qui se passe dans le monde. On a tendance à pointer du doigt les politiciens, qui ne sont maintenant que des célébrités, et croire qu’a travers ces personnes, nous pouvons arriver à quelque chose de bien ; c’est un mensonge. J’ai été inspiré par une citation du film Network sorti en 1976 où un personnage explique l’état actuel de notre monde. «Nous ne vivons plus dans un monde de nations et d’idéologies, M. Beale. Le monde est un collège de sociétés, inexorablement déterminées par les règlements immuables de l’entreprise. Le monde est une entreprise.» Nous ne connaissons ni leurs noms ou leurs visages. Ils sont ce dont on ne parle pas.

Dark Souls

E : Même registre que Unspoken, très vieille chanson. J’pense que ce sont des chansons qui ont été composées alors que notre album précédent n’était pas encore sorti.

L : Pas beaucoup de surprises pour Dark Souls vu qu’on l’avait déjà sortie y a un peu plus d’un an. C’est une chanson très rentre dedans, qui a une base très très hardcore, qui est un style qu’on apprécie tous beaucoup.

E : On peut foutre la merde sur scène.

L : C’est une chanson qui a vraiment une histoire, une âme. Une âme plutôt sombre d’ailleurs.

E : Y a ce leitmotiv et la mélodie derrière qui évolue tout le temps, mais qui est toujours présente.

L : J’pense que cette chanson à marqué le tournant pour la composition de cet album vu que c’était la première chanson qu’on composait après Nothing Happens, Nobody Comes, Nobody Goes.

J : Trop souvent une partie de la population est marginalisée pour être différente de la norme de l’époque. Ces personnes sont diabolisées et poussées à rester dans un endroit sombre de leur vie et de la société. On peut le voir dans la communauté LGBT, notamment chez les jeunes personnes qui n’ont pas souvent eu d’environnement sain et sauf dans lequel grandir. Autour d’eux il n’y a que de la haine incitée par ceux qui ont réellement de quoi se reprocher.

Frostbite

E : Là on parle de rock !

L : Là on parle plus de rock ouais. Frostbite, pour la petite histoire, c’est basé sur tout un thème, comme pour Dark Souls, que j’avais composé à la guitare sèche, en vacances au bord de la plage. [en chantant] Tinininin… [rires]. J’pense qu’il y a un côté surf aussi parce que… non, non [rires] ! Mais voilà, c’était au bord de la mer quoi ! Donc j’sais pas, c’est peut-être l’iode qui m’a inspiré ce thème et après forcément, dans l’alchimie de cette petite ambiance, on a construit énormément de choses.

E : Le passage au centre, qui ne fait que monter, monter, avec un petit côté un peu djent aussi, c’est typiquement une belle jam en répète. C’était complètement improvisé parce qu’il y avait ce thème, et après ça monte, ça monte, on évolue dans tous les sens et à la fin, y a le calme avec la petite saccade.

L : Une chanson extrêmement progressive, tout le temps sur les mêmes accords, avec des paroles de Josh extrêmement personnelles.

J : Frostbite en français est une gelure, donc une brûlure par le froid. Trop souvent dans mes relations et amitiés j’ai eu de la peine à réellement m’ouvrir à la personne. Au début on ressent quelque chose de chaud, de bon et qui paraît authentique ; puis, on réalise que, de nouveau, on reste froid envers la personne et soi-même.

Age Of Unrest

E : D’où vient le titre de l’album.

L : Age Of Unrest, c’est une chanson qu’on a d’abord appelé «la bouncy» parce qu’elle bounce un peu et avant de la composer, on s’est dit qu’on allait la composer tout droit, sans se poser de question et que c’était une jouée pour le live, pour que les gens sautent dans tous les sens. C’étaient les maîtres mots de la composition de cette chanson. Et c’est ce qu’on a fait et je pense que ça donne assez bien.

J : La chanson qui m’a donné l’idée pour le titre de cet album. Après avoir commencé à éliminer la plupart des institutions autour de nos vies, il me semble que l’indifférence est devenue une norme, une règle. Et c’est à cause de cette indifférence que l’on commence au fur et à mesure à mal comprendre et accepter certains phénomènes autour de nous. Ceci amène un sentiment d’inquiétude et d’agitation, nourri bien sûr par les médias, qui ont pour but de pousser un certain agenda sur nous.

The Sour Taste

L : Comme Dark Souls, elle était déjà sortie. Bien sûr, y a quelques petites modifications parce qu’elles ont été réenregistrées ces chansons.

E : C’est trois accords qui se courent après et on en a fait quelque chose quoi !

L : Une jam aussi.

E : C’est un truc que j’avais trouvé chez moi. Un peu comme Dark Souls, juste des petites idées. C’est ma façon de composer, j’ai ça, un petit machin, je l’amène, on se dit « bon, on fait quoi là-dessus ? » et boum. Contrairement à Ludo qui a beaucoup plus de facilité à venir avec 2min30-3min de chanson bien ficelées où y a rien à redire, on modifie un peu entre nous, on arrange et c’est fait. Moi j’ai ça, on fait quelque chose avec et on y va ! The Sour Taste c’est exactement ce procédé. Avec un très bon riff de Mouta, notre bassiste, sur le centre de la chanson ; un truc un peu hardcore.

L : C’est une chanson très très hardcore, à l’ancienne. Y a pas du tout de sept cordes, on est vraiment dans un truc plus rock’n’roll.

E : Ce qu’on a voulu faire un maximum avec cette chanson, c’est faire chanter le public avec le refrain. Catchy !

J : Très souvent je me demande si le mal-être que je ressens est un phénomène que j’invente dans ma tête ; que je fais au mieux pour rendre tout plus compliqué dans la vie. Cette chanson parle de l’attitude autodestructrice que j’ai chaque fois qu’il m’arrive quelque chose de nouveau dans ma vie.

Broken Structures

L : Ce sera la première chanson tirée de l’album avec un clip, qu’on a déjà tourné. On va pas trop en dire plus, mais c’est la première chanson qu’on a pris pour en faire la promotion. Une chanson assez metal…

E : Plus headbang !

L : Ouais, c’est vraiment un truc pour faire bouger les têtes, très simple…

E : C’était une petite idée et tactactac, on a jamé et ficelé tout ça assez rapidement. Très récente aussi. Je pense que c’est une chanson qu’on a composée en deux ou trois répètes. En fait, à un moment donné, il nous fallait encore 4-5 compos pour entrer en studio. C’était en férvrier/mars et on voulait entrer en studio en juin (2014), alors on s’est fixé une deadline pour le studio…

L : …et on compose quatre chansons !

E : Ça aussi, c’était un riff qui traînait par ci par là, on essaie de faire quelque chose, on a pondu une saccade en répète, un refrain catchy, contrairement à avant où on se creusait la tête genre « qu’est-ce qu’on ferait ? ». Là, c’est simple, ça sonne bien, on a envie d’y aller et voilà. Bon, on met quand même pas tout et n’importe quoi !

L : C’est une chanson très rentre dedans, comme Unspoken, sans concession, vraiment axé live. C’est vraiment pour la jouer en live, pour ressentir des vibrations.

J : Dans la même lignée que The Sour Taste, cette chanson parle de trouver confort dans son propre mal être et du cercle vicieux que ça peut devenir. On se sent à la maison malgré le fait que la structure de base soit cassée.

Vacant

E : Très belle suite. C’est deux chansons qui se suivent mais qui n’ont pas du tout été composées pour l’être. Parce que Vacant est la suite de Broken Structure mais à été composée deux ans avant, d’un loop de Ludo. En fait elle tourne en rond cette chanson.

L : Cette chanson c’est une atmosphère, avec des paroles de Josh très explicites. C’est vraiment un message, c’est une couleur qui est proposée et qui est vraiment très large. C’est une atmosphère, une ambiance réconfortante.

E : Une conclusion.

L : C’est une toute petite chanson, c’est très court et c’est un message qui est glissé comme ça au milieu de l’album. Elle est très prenante émotionnellement, on en est très fier et on aura beaucoup de plaisir à la jouer en live parce qu’on est tous très impliqués dans cette chanson.

E : Ouais, y a beaucoup de chœurs. C’est un truc dont on a pas assez parlé : on chante beaucoup plus en live.

L : Tous les membres, même sur l’album, on a tous mis nos voix dessus. On a tous vraiment plus participé à la performance vocale en criant, en chantant… [rires] Non, on chante pas, y a pas une seule voix claire dedans mais on a tous un peu suppléé cette tâche vocale, pour que ça ait plus d’impact en live. Et on a tout de suite commencé à travailler dans ce sens là.

J : Celle-ci est très simple. Très franche et honnête au niveau des paroles. C’est pour tout ceux qui luttent avec l’envie et l’idée d’en finir.

Inert and Bound

L : La sorcière ! [rires] Cette chanson s’appelle à la base « la sorcière ». C’est une chanson que j’ai composé pratiquement en entier dans ma chambre. Petit retour en arrière, plus dans l’atmosphère et dans les structures de l’album précédent.

E : Du bon riff assez compliqué ! J’pense que c’est la chanson la plus compliquée à jouer pour tous les instruments confondus, avec des riffs qui sont assez endiablés.

L : C’est une chanson qui est très longue aussi, faut s’accrocher, elle est assez prenante. J’veux dire, y a beaucoup d’émotion je pense. Je la qualifierais de poétique.

J : Une jeunesse née dans l’endettement dès le départ, à assumer les torts de leurs parents, sans repères. Cette chanson parle un peu de cette prochaine vague de jeunes qui entrent dans ce monde prônant et subissant toutes les répercussions causées par le capitalisme.

Dead Motion

E : Ça c’est un long trip, enfermé dans le garage d’un ami. En fait, ça reprend complètement Dark Souls, c’est la suite. Pis après j’avais trouvé un petit accord et une fois avec Nils, on était les deux au local et on a essayé de mettre un peu au point cette histoire. J’crois qu’on l’a même jamais jouée avant d’aller en studio.

L : Avant ça. c’était juste des idées.

E : Moi j’étais pas trop confiant au moment de l’enregistrer. J’me suis dit « allez, on essaie, si c’est bien, on garde, si c’est pas bien, on aura perdu une heure ou deux sur la session studio ». Mais finalement le résultat est vraiment cool ! Surtout quand on l’a jouée en live dans ce magnifique parc, c’était une superbe expérience !

L : C’est la seule chanson instrumentale de l’album, qui reprend le thème de Dark Souls.

E : On aime bien faire des petits clins d’œil par ci par là.

L : C’est vraiment une jam… progressive.

Lost Body

L : C’est la grunge celle-là ! Au niveau des paroles, moi ça me tient vraiment à cœur, par rapport à ce pote qu’on avait en commun, qui est parti trop tôt, comme d’autres personnes dont on a croisé le chemin. Elle a vraiment été faite dans un esprit beaucoup plus punk/grunge. Très improvisée, c’est des idées qui ont fleuri comme ça, qu’on a mis à plat tous ensemble. Donc je suis très très fier aussi. J’pense qu’elle parle vraiment d’elle même.

E : C’est aussi un challenge parce qu’on a jamais fait de chansons dans ce genre là. Vraiment que des accords, très rock, avec des solos endiablés, vraiment rock’n’roll. Avec la sauce Promethee quoi. Moi perso, j’adore cette chanson, on verra comment notre public l’appréciera, mais voilà, elle est bien !

Echoes Of The Universe

E : La ballade !

L : La ballade. C’est une ballade ! La première qu’on fait. Disons que c’est une chanson qui a une grosse base instrumentale. On a derrière un speech vocal de Jiddu Krishnamurti qui… voilà. J’pense que c’est un voyage cette chanson. Ce qui est drôle et ce qu’on a réussi à faire c’est de partir d’un truc très serein, très doux, mais quand même un peu torturé, pour faire une immense descente aux enfers pour finir cet album. C’est une chanson qui est longue, elle dure genre sept minutes. C’était aussi un challenge. On a pas vraiment su si ça avait sa place ou pas, pis on s’est dit qu’on la faisait aussi parce que, au final, ce que les gens peuvent penser, on s’en fout pas mal ; nous on fait notre musique et on en est fiers. Mais c’est vrai que c’est quand même un peu l’OVNI de l’album qui, je pense, montre une autre facette de ce qu’on peut faire. Y a beaucoup plus d’influences post-rock, rock, pour finir dans quelque chose qui est beaucoup plus doom.

E : Avec une rédemption à la fin.

L : Une rédemption totale qui nous emmène vers la sérénité du silence. C’est une chanson qu’on a mis un peu de temps à composer, déjà parce que elle est longue et parce qu’on a une première partie qui est très très calme, et une deuxième partie absolument chaotique. Et c’est ce qu’on a vraiment voulu faire et je pense qu’on a réussi et c’est hyper cool ! Elle est bien cette chanson !

J : Cette dernière touche le sujet de l’inquiétude au niveau de la santé mentale. Encore un sujet qu’on a de la peine à aborder dans nos vies personnelles et publiques. Avoir l’impression de perdre petit à petit la santé mentale, via l’angoisse, le stress, la dépression etc… La peinture A la porte de l’éternité à été mon inspiration principale pour écrire les paroles de cette dernière chanson.

Votre chanson préférée ?

E : Moi c’est Poker Face de Lady Gaga.

L : Ah mais de l’album tu dis ?

E : Aaaaaah bordel ! Je me suis grillé ! [rires]

L : Ah j’sais pas, c’est dur ! On a tous des relations différentes avec chacune des chansons je pense, c’est une approche différente, mais je pense que la première, Our Common Fall, elle me plaît bien ! Je dirais celle là et Lost Body, mais plutôt la première.

E : Celle là, pour la première fois, j’arrive à me mettre comme si j’étais dans le public. Donc je suis du même avis que Ludovic.

www.prometheemusic.com

promethee_unrest_daily_rock_interviewFiche CD

Titre : Unrest

Label : Lifeforce Records

tournée prometh BTMLe groupe sera en tournée du 14 au 17 octobre en Allemagne avec Betraying The Martyrs, The World Alive et To the Rats and Wolves.

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