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Øya Festival 2024: Jour 2, le retour gagnant

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Jour 2 jeudi 8 août 2024 : retour gagnant  

Après l’excellente review de Sandra sur nos premiers jours passés à Oslo, je vais me charger de vous présenter la seconde soirée du Øya qui a vu défiler : The National, André 3000, Raye, Overmono, Alvvays, Joy Orbison, Holly Humberstone, Andreas Røysum, Yunè Pinku, Slowdive, English Teacher, Saksa, DJ Kojo, Swank Mami, Ella Marie, Jorja Smith, Orions Belte, Jessie Ware, Kristi Brud, Janelle Monáe… Rassurez-vous, je ne vais pas vous faire un topo sur tous ces artistes. Déjà du fait qu’au Øya au minium 3 ou 4 groupes jouent simultanément (je n’ai pas de don d’ubiquité) et qu’ensuite cette soirée faisait la part belle à la pop funky… ce qui, chers lecteurs du Daily Rock, ne constitue pas forcément notre pôle d’attraction principal. Je pense donc que vous voyez assez vite de qui nous allons parler en survolant d’un œil d’aigle ledit programme. Attention ne confondez pas Joy Orbison, avec Roy Orbison qui n’a toujours pas ressuscité. Reste alors pour le bon vieux rock The National et Slowdive.  

De The National je tire un sentiment mitigé, je l’avoue. Certes le leader Matt Berninger a troqué sa timidité légendaire et le jeu de scène statique de son début de carrière pour une énergie virevoltante et communicative (notamment un passage dans la foule micro en main juste à côté de moi, que vous ne verrez pas, car mon téléphone était dans mon sac). Bref une énergie communicative disais-je, malheureusement impulsée par un titillage de bibine des plus appliqué. Sauf que l’art de chanter bourré n’est pas donné à tout le monde, ni ne sied à tous les styles musicaux. Les vocalises subtiles de Monsieur Berninger s’en sont trouvées amoindries et le sentiment qu’il pouvait se casser la gueule à tout moment de la scène m’a rendu aussi tendu que lors du visionnage télévisuel d’un concours de patinage artistique amateur.  

Oya Festival 2024 The National (Stephanie Meylan)

Bref The National n’est pas encore le grand groupe de rock qu’il pourrait être, mais il ne tient qu’à lui de le devenir. 

Passons maintenant à Slowdive, digne représentant du Shoegaze, qui comme ces comparses des 90’s (Ride, My Bloody Valentine, Stone Roses, etc.) a la particularité de concentrer toute sa production musicale dans un, voire deux albums maximums, avant de disparaitre du monde des vivants pour rejoindre les contrées douces-amères du silence discographique. Et voilà qu’en 2017 Slowdive sort de sa retraite avec un album sans titre, mais éclatant d’une magnificence électrisante propre à transpercer les hautes couches de l’atmosphère de la vague new-new-wave du moment. Et bis repetita en 2024, nouveau coup de maître sonore et nouvelle tournée des festivals, celle-là même dont nous parlons en ce moment même.  

Slowdive, Oya Festival 2024 (Stephanie Meylan)

Bref, à l’unanimité du jury, composé de moi-même principalement (car Sandra eut un gros coup de cœur pour le norvégien Sivert Hoyem, dont elle vous parlera), nous leur attribuons haut la main l’Oscar du meilleur concert du Øya 2024. Et pour la route, on y ajoute l’Oscar du meilleur son, l’Oscar de la plus haute densité dramatique et enfin l’Oscar de la plus belle moustache associée à la plus belle casquette pour le guitariste. 

Oya Festival 2024
Slowdive (Stephanie Meylan)

A mon sens ce retour de Slowdive est d’autant plus remarquable que bon nombre de formations ont ressorti des albums après une longue pause dans leur carrière afin de propulser des tournées rémunératrices. Mais là, après une courte réflexion, je ne vois pas d’autres groupes ayant effectué un come-back basé sur une galette encore meilleure que leur disque culte d’origine. Cependant, j’aime la contradiction, alors si vous avez d’autres exemples, écrivez au Daily Rock et si vous vous montrez convainquant, je vous offre 2 billets pour la soirée de Noël du For Noise le 25 décembre prochain au D ! Club. Que cela soit dit ! 

Avant de conclure ma review, je tiens à revenir un peu en arrière, bien avant l’ouverture des portes. Déjà le festival nous avait gâté, nous les médias de l’étranger, avec l’organisation de la balade en kayak le jour précédent, que rebelotte ce matin-là, nous voici embarqués au saut du lit sur un antique chalutier claudiquant sur les flots, transformé en disco-mobile de luxe.  

photo Sandra Henny

La balade avait pour objectif de nous faire découvrir les îles de la baie d’Oslo et de nous offrir une paella géante copieusement garnie de crustacés pêchés dans les eaux environnantes. Mais chemin faisant une autre surprise nous attendait. Ella Marie (Hætta Isaksen), je précise. Vous comprendrez pourquoi si vous tapez son nom dans google. Je reprends : Ella Marie nous a gratifié d’un show-case surprise sur le bateau au moment de l’apéro.  

Nouvelle attention du festival et nouvelle démonstration de l’application du Øya pour chouchouter ses invités. Cette jeune pop star est très appréciée en Norvège pour ses engagements écolo et pour sa défense de la langue Samis, une langue ancienne du grand nord dans laquelle elle chante un certain nombre de titres en alternance avec l’anglais. 

photo Sandra Henny

Nous voilà déjà à la moitié du festival, je suis certain que vous en redemandez encore.

Texte : Olivier Meylan

Photos : Stephanie Meylan

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