Si tu as un peu de temps, il y a Nena qui voulait bien te chanter une ou carrément 25 chansons ce mercredi 6 septembre 2023 aux Docks.

C’est le concert de la rentrée pour la salle lausannoise après sa traditionnelle fermeture estivale. Une poignée de billets sont encore dispos à la caisse et selon toute vraisemblance, la soirée est sold out au moment où démarre le premier concert, ce qui laisse augurer d’une belle saison. Les alentours des Docks sont remplis de véhicules immatriculés outre-Sarine, un peu perdus dans le quartier de Sévelin. Comme la date des Docks est une exclusivité suisse, il y a clairement pas mal de germanophones qui ont fait le déplacement.

Initialement prévus en première partie, les Moonpools ont dû se désister suite à un souci de santé de leur batteur. Ils ont été remplacés au pied levé par Mary Middlefield, une jeune chanteuse lausannoise qui n’a pas hésité longtemps avant d’accepter cette proposition. Comme un pro, j’avais fait mes devoirs et écouté son disque «  »Thank You, Alexander » quelques jours avant. Même si j’avais trouvé cela sympa, j’avais quand même craint de me retrouver avec une chanteuse seule sur scène accompagnée par sa guitare acoustique pour jouer des morceaux trop tranquilles. Clairement j’étais à côté de la plaque car il y a un groupe complet sur scène et le set est bien plus énergique que sur disque. On a même droit à une nouvelle chanson jouée pour la première fois en public. Cela finit avec la présentation du groupe et un dernier morceau (« Heart’s Desire ») méconnaissable par rapport à la version studio . Les applaudissements sont nombreux et le groupe ressort de scène avec un grand sourire après une quarantaine de minutes. Belle prestation.

A 21.30 heures, c’est un événement que l’on est nombreux à attendre, avec le retour sur scène de Nena, la chanteuse allemande très rare en Suisse romande. Star dans les années 80 avec son tube 99 Luftballons (qui fête ses 40 ans cette année) et figure du mouvement Neue Deutsche Welle (la nouvelle vague/new wave allemande), Nena a pas mal d’autres classiques dans son répertoire et la soirée s’annonce donc aussi attendue que prometteuse.

J’avoue ne pas connaître plus que cela Nena. Bien sûr, ses hits font partie de la culture musicale de tout fan de postpunk, coldwave ou new wave, mais je ne me suis jamais vraiment penché attentivement sur son répertoire. J’aime bien l’idée de la découvrir vraiment en concert.

Dès les premières notes de « Liebe Ist », cela chante en chœur. Et ce sera comme cela tout du long du concert, avec Nena qui n’hésite pas à tendre son micro pour nous faire participer. A l’évidence, ce ne sont pas les anciens écoliers locaux qui chantent aussi bien en allemand. mais nos amis d’outre-Sarine ou quelques expatriés. Pour le coup, on regrette presque, moi le premier, de ne pas mieux connaître l’allemand (remerciements au passage à la famille Schaudi et au programme scolaire vaudois d’apprentissage des langues).

Je suis totalement bluffé par ce que je vois ce soir. Nena chante, joue de la guitare et tient la scène avec maestria. Il faut se pincer pour croire qu’elle a dépassé la soixantaine. Elle est entourée par 7 autres musiciens tous très complices sur scène, dont son fils et sa fille qui l’accompagnent à la voix.

Musicalement, il y en a pour tous les goûts. Les sonorités des années 80’s sont atténuées par des arrangements plus modernes. Cela passe du hard rock à trois guitares à quelques couplets de rap, ou à une reprise bien tapée du « Blitzkrieg Pop » des Ramones sans que cela ne paraisse étrange. Et malgré l’obstacle de la langue, la communication est très aisée, cela cause en allemand, switche sur l’anglais, s’essaie un peu au français, et surtout cela plaisante beaucoup. La communion avec le public est totale. Après quelques morceaux déjà, Nena est descendue dans les premiers rangs pour chanter, puis fait monter quelques fans sur scène pour danser avec elle.

La présentation du groupe vaut le détour. C’est à la fois touchant et drôle. Il faut dire que Nena a un rire contagieux et cela met une super ambiance. Il y en a pratiquement pour 10 minutes de présentation, avec de multiples anecdotes, que ce soit sur les musiciens ou leur soirée de la veille.

La foule est conquise depuis longtemps quand démarre l’intro de « 99 Luftballons. Un grand ballon blanc se balade dans le public pendant toute la chanson. C’est le feu et le mode full karaoké est enclenché, surtout quand cela s’enchaîne sur Hey Jude de qui vous savez.

Au moment de sortir de scène, cela fait pratiquement deux heures que le concert a commencé. Et elle en garde sous le pied pour jouer encore quelques morceaux dont son autre classique « Irgendwie, Irgenwo, Irgendwann » en rappel.

J’étais venu pour découvrir une artiste en me disant, comme cela je l’aurais vue une fois, c’est bon je peux passer à autre chose, mais je ressors de là, après 2h30 de concert, en me disant que j’ai pris une bonne claque et que maintenant je veux la revoir plusieurs fois !

Merci Les Docks pour l’accueil ! (Et si vous aimez le postpunk, revenez en octobre et novembre pour PIL et Peter Hook & The Light).

Note : à la demande de l’artiste, un maximum de 4 photos du concert peuvent être publiées et pendant une durée de 3 mois uniquement.

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