Le toboggan vers l’éternité d’une mine de diamants

A la sortie de ‘Mindfucker’ il y a trois ans, nous avions parlé avec Dave Wyndorf de son adolescence à la fin des 60’s, pas si flower power que ça. Le trip hippie assassiné par la fusillade de Ken State, le drame du festival d’Altamont, la boucherie orchestrée par Charles Manson, la guerre du Vietnam, les tensions raciales, l’ombre de l’Armageddon nucléaire, le LSD à 50 cents…. De quoi rendre parano le petit Dave. Le remplir d’espoir aussi. L’imagination comme porte d’entrée vers de nouveaux univers plus colorés.
En 2021, la lumière au bout du chemin s’estompe méchamment, le cauchemar paranoïaque semble bien plus réel. Contrairement à la génération de nos parents, le monde est moins binaire dans ses menaces. Leur monde était fou, le nôtre l’est plus encore.
Alors pour rêver à une apocalypse moins effrayante, une meilleure dystopie, il leur fallait retrouver cette vibration hallucinatoire de quatrième dimension propre aux 60’s et 70’s.
Enfermés dans leur studio-bunker, Monster Magnet rend hommage à ses pairs moins illustres sur cet album de reprises dont les obscures pépites sauvages sonnent comme la bande-son ultime d’une fin du monde de série B.
Pied au plancher, ils défoncent les portes de l’abbaye de Thélème, époque Crowley avec ‘Born to Go’ de Hawkwind, ‘Epitaph for a Head’ de JD Blackfoot (qui inspira probablement White Zombie), ‘Solid Gold Hell’ des Scientists (Les Stooges fricotent avec Joy Division). Le seul moment d’accalmie survient avec la bien nommée ‘Death’ des Pretty Things. Un sitar, un buvard, certains ont cru la voir cette mort psychédélique et apaisée.
Les derniers titres se font plus garage (‘It’s Trash’, ‘Motorcycle Straight to Hell’). L’album se termine par le conte de fées psychotronique du groupe Morgen.
Elle était là, la lumière. Tout n’est pas perdu.
Le furieux single tiré de ‘A better Dystopia’ (et son clip animé) est de plus parfaitement choisi :’Mr Destroyer’ du groupe Poobah daté de 1972 ou comment détourner la paranoïa en l’assumant pleinement.
‘You stupid fool, you will never see, What it means to be free. Fight, fight, fight… ‘

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4/5