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Je ne suis pas un gros gros fan de Téléphone, pour tout vous dire. J’apprécie pas mal de leurs chansons mais je ne suis pas fan hardcore. Pourtant l’annonce de leur reformation m’a enthousiasmé, et les vidéos de leurs concerts en clubs fin 2015 ont achevé de me mettre l’eau à la bouche !

C’est donc après une étude attentive des dates de la tournée (environ 60 tout de même !) que moi et mon acolyte GrosT nous tournons vers la date de Rouen, pour des raisons pratiques et parce que c’est un vendredi…Bon, par contre, un petit mot sur la mise en vente : j’ai vu pas mal de gros concerts (« d’événements à forte demande » comme dirait Ticketnet, vous la connaissez cette phrase hein ?), en France et à l’étranger, mais là c’était pour moi du jamais vu. Vraiment. Quel bordel ! Tous les ans, il y a la saison de la mise en vente des concerts en stades et c’est à chaque fois la même galère, on a l’habitude, mais là c’était apocalyptique… On arrive tout de même à avoir 6 places, et quelques mois après, c’est donc dans un contexte bien normand (comprendre qu’il fait froid et qu’il pleut, second degré) qu’on se retrouve au Zénith de Rouen. J’ai raté la première partie mais on m’a dit que c’était à la fois bizarre et pas super marquant, bref pas grave.

L’attente avant le concert passe assez vite, le changement de plateau semble assez rapide, ce qui s’expliquera par le fait que le setup des Insus est très simple: juste une toile blanche derrière eux pour faire des jeux d’ombres, mais aucun écran, aucune déco, rien. Je trouve ça bien, rien ne détourne l’attention du spectateur, et ça montre l’esprit des musiciens : tout pour la musique !

Le Zénith (8000 places dixit Wikipedia, ça me semble cohérent) est plein comme un œuf, et l’entrée sur Crache ton Venin donne le ton : le son est incisif, les musiciens sont impliqués et l’ambiance est bonne. Aubert et Bertignac semblent faire preuve de complicité, ce dernier headbangant comme un hardeux ! L’enchaînement rapide avec Hygiaphone fait son petit effet, ça sonne, c’est rock, qu’est ce que c’est bon ! Je vais être honnête, je pourrais dire ça pour chacune des chansons et je vous épargnerai le track by track, tant le catalogue de tubes de Téléphone est dense et grandiose : Fait Divers, Argent Trop Cher (mais quelle baffe celle-là !), La Bombe Humaine, Au Coeur de La Nuit (superbe)…

Les gens réagissent bien dans la fosse, les gradins sont calmes, mais tous les refrains sont repris en cœur par un public qui mange dans la main du groupe. La communication, si elle est finalement assez réduite (pour la même setlist, la présence sur scène a été réduite d’environ 20 minutes par rapport à la date d’Amiens), est assez amusante. Bertignac souligne qu’ils sont très fiers de la bonne chronique qui leur a été donnée dans Paris Match après la première date, et notamment de ce qui a été dit de Kolinka, un « véritable métronome », avant de préciser, hilare, que « bon, un métronome ça coûte 15 balles mais c’est déjà ça ». Bertignac, parlons-en d’ailleurs : pour moi, LE grand monsieur de la soirée. Ses collègues sont tous excellents, mais, lui, donne un supplément d’âme. Il adore ça et torture sa fameuse « SG pourrie » (second degré, deuxième édition, qu’est-ce qu’elle est belle ! et ce son… !) relevant délicieusement les compos du groupe de petits licks leads toujours bien sentis, quand il n’est pas occupé à assurer une rythmique tout bonnement parfaite. Ainsi, quand Jean-Louis Aubert parle de jolie petite histoire dans Cendrillon, Bertignac enchaîne sur son solo et raconte lui aussi une de ces petites histoires dont il a le secret. Il lâchera quelques (petits) pains en fin de concert, mais on le pardonne sans problème ! Quant à Aubert, lui aussi est au niveau. Sa voix, reconnaissable entre mille, n’a a aucun moment trahi les années qui passent, et son jeu de guitare est solide. Sur les quelques solos qu’il a joué, je me suis souvent surpris à me dire que je ne pensais pas qu’il était si bon instrumentiste.

S’en suit Flipper, un super morceau rock qui sonne parfaitement, avant, de mon humble avis, le seul « temps mort » de la soirée, avec l’enchaînement Le Temps/Seul/Le Silence, mais l’interprétation fabuleuse de Le Jour s’est Levé remet tout le monde dans le bain, le mariage de la voix de Jean-Louis Aubert et de ces quelques notes de piano faisant mouche. Ca lance la dernière partie du concert avec notamment Dure Limite, « vraiment bien » dixit GrosT, et une fin de set avec New York Avec Toi, encore un tube interplanétaire, et Un Autre Monde, que le trio aura le bon goût de ne pas étirer à l’infini. Après environ 1h40 de show, franchement, rien à dire : grosse prestation du trio (et de son bassiste, bien intégré et on son impeccable), grosse ambiance, et, pour moi le plus important, un plaisir évident d’être là : Kolinka se levait souvent pour haranguer la foule, échangeait beaucoup de sourires avec le bassiste, pendant que Aubert et Bertignac se rejoignaient souvent en milieu de scène pour chanter les refrains à deux sur le même micro.

Le premier rappel sera constitué de Téléphomme (pas forcément le moment le plus fort du show), et de Ca (C’est Vraiment Toi), le x-ième tube de la soirée, qui, comme beaucoup d’autres avant, fait un carton (grosse surprise !). Les Insus se retirent encore une fois pour quelques secondes, avant de revenir conclure leur show sur Tu Vas Me Manquer, un beau final pour un concert vraiment au dessus de mes espérances.

Alors que dire ? Déjà, que si vous aimez Téléphone, vous adorerez. Et que si vous n’êtes pas un inconditionnel mais que vous n’êtes pas allergiques au groupe, vous aimerez aussi. Tout était vraiment bon et authentique, et ça fait plaisir de voir simplement ces musiciens prendre du plaisir sur scène et en donner au public. Une brève discussion fortuite avec le manager de Aubert me confirmera d’ailleurs que les musiciens sont super excités par cette tournée (il allait pas dire le contraire, c’est sûr…), mais également que les prix raisonnables en fosse découlaient d’une volonté du groupe, ce qui est la marque des grands (Springsteen ou Iron Maiden le font également) et est fort appréciable, mais aussi que d’autres dates tomberont.

Pour un groupe absent aussi longtemps, les voir dans cette forme, avec autant de fraîcheur, fait en tout cas bien plaisir. Si vous n’avez pas encore votre ticket pour cette tournée, ne la ratez sous aucun prétexte, allez les voir en salle ou en festival, vous le ne regretterez pas !

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