Si vous avez cliqué sur ce lien, soit vous êtes un gars curieux, félicitations, soit vous êtes une des quelques rares personnes qui connaissent Brad Paisley en France, félicitations également.

Statistiquement, il y a plus de chances que vous fassiez partie de la première catégorie, donc je vais faire la présentation de l’artiste du soir. Pour faire court, Brad Paisley est une superstar de la country music. De la même manière que des joueurs de Baseball, les musiciens country sont des stars adulées aux Etats-Unis, mais relativement inconnues chez nous, et si leurs noms ne vous disent rien, beaucoup de ces artistes remplissent des arenas ou des stades dans leur pays. Citons ainsi Kenny Chesney, Eric Church, Jason Aldean, Brantley Gilbert, Dierks Bentley, Luke Bryan…

Cette scène est très riche, et les sous genres (un peu comme pour le metal par exemple) sont assez nombreux et variés, faisant que la plupart des artistes que j’ai cité ici – volontairement – sont relativement éloignés des clichés que nous avons en tête. Quant aux thèmes abordés dans les chansons, là par contre on est en plein dedans : les filles, les bières, la chasse, la nostalgie, les voitures, et l’amour inconditionnel envers les états sudistes… Ecoutez donc Huntin’, Fishin ‘, Lovin’ Everyday de Luke Bryan ou encore Fly Over States de Jason Aldean si vous n’êtes pas convaincu !

Je précise que je ne suis pas à spécialiste du genre ou un die hard, mais j’en écoute juste régulièrement.

Venons-en à Brad Paisley… Une des plus grandes stars de la scène actuelle ! Son style est électrique (Telecaster Crooks et amplis Dr Z sont ses armes favorites) et va de chansons assez calmes à des titres clairement plus rock avec des gros riffs de guitare. En plus d’être un bon songwriter, il est à noter qu’il excelle à la six cordes, et particulièrement à la fameuse technique du chicken picking, si caractéristique de la country.

Enfin, si la scène country se divise facilement entre les chanteurs à chapeau et les chanteurs à casquette, Brad Paisley est un chanteur à chapeau pur et dur. C’est important de le préciser.

Le truc, c’est que comme ces gars sont des célébrités aux USA, ils n’ont aucun intérêt à venir en Europe jouer devant trois tondus quand ils peuvent faire des tournées énormes chez eux… Jusqu’au C2C ! Littéralement Country to Country, ce festival qui existe depuis quelques années permet de ramener pour un week end quelques gros noms du genre en Europe. La formule a changé depuis la première édition en 2013, avec des passages par Oslo et Stockholm notamment, mais est pour la seconde année consécutive confinée à la Grande Bretagne, avec un festival ayant lieu sur trois jours, simultanément à Dublin, Glasgow, et Londres.

Je me rends donc à Londres, à l’O2 Arena, pour assister à la soirée du vendredi, les samedi et dimanche accueillant eux Reba McEntire et le Zac Brown Band en headliners. Première impression sur l’O2 Arena, que je découvre : WOW ! Quelle salle !!! Faisant partie d’un complexe (sobrement nommé « The O2 »…), l’arena est très grande mais bien agencée, avec des gradins assez verticaux. L’acoustique est excellente, et les services autour de la salle sont complets (et relativement abordables, même si ça reste Londres). On y trouve une vingtaine de restaurants, des espaces pour des scènes annexes, des espaces libres ici utilisés pour mettre du merch et permettre aux fans d’acheter des cowboy boots ou des chapeaux, mais aussi des salles de cinéma et des bars pour l’after.

J’ai eu la chance d’attraper un excellent ticket, en gradin, à quelques rangs du bas, plutôt proche de la scène, et j’arrive dans la salle quand Chase Bryant rentre sur la Yamaha Stage, sorte de scène centrale accueillant des shows d’une vingtaine de minutes pendant les roulements sur la scène principale. Il parle un peu trop, ce qui fait que son concert se résume à deux (!) chansons, dont son tube Take it On Back, qui passe bien. On aurait aimé en entendre plus mais c’est le format…

Chris Young rentre ensuite sur la Main Stage. Clairement, il a l’air super content d’être là, et va livrer un show énorme. Accompagné d’un backing band exceptionnel (notamment son guitariste lead, son Pedal Steel, ainsi que son batteur, apparemment malade comme un chien). Le set est divisé entre chansons assez rock avec des gros riffs, des balades, et des chansons de country plus traditionnelles. Il échange pas mal avec le public mais bénéficie d’une heure et quart qui passent à une vitesse assez folle. Je ne connaissais pas mais j’ai clairement envie de creuser.

Je zappe le show de CAM, pour aller me « désaltérer » avant le main event.

Brad Paisley rentre sur scène pile à l’heure, sur Crushin’ It, comme c’est la tradition sur ce Life Amplified world tour. On notera que le world tour consiste en trois dates du C2C, une palanquée aux USA, quelques shows au Canada, bref une vraie vision américaine du monde ! Chanson assez sautillante et facile à reprendre, elle fait un carton dans cet O2 Arena plein à craquer, suivie par American Saturday Night, qui pâtit un peu d’un son moyen, qui s’améliorera nettement après un petit quart d’heure de show. S’en suit Water, une de mes chansons préférées, parlant de la « love affair » de Brad avec l’eau. La partie solo de guitare puis de violon est vraiment béton.

Les highlights s’enchaînent dans ce show sans temps mort, avec notamment la chanson This Is Country Music, sur laquelle Brad joue l’intro sur une guitare folk, s’arrête, la dédicace, et l’offre à une gamine du premier rang (« C’est comme ça qu’on créé une Taylor Swift, je suis certain qu’elle écrira plein de chansons sur des garçons qui lui auront brisé le cœur »), I’m Still A Guy avec Chris Young qui le rejoint sur scène, Celebrity avec certaines des images les plus grotesques des 20 saisons de South Park sur l’écran géant («Can’t wait to date a supermodel, can’t wait to sue my dad, can’t wait to wreck a Ferrari, on my way to rehab […] no matter what you do, people think you’re cool, just ’cause you’re on TV »), Ticks avec son intro énorme… Beaucoup de moments marquants, dans une ambiance très festive !

Brad Paisley communique pas mal avec le public, s’amuse des différences culturelles entre les anglais et les américains, et l’audience réagit bien. Passer de ce côté de l’Atlantique et y jouer dans des grosses salles semble être quelque chose d’assez unique pour un musicien country, même s’il avait déjà headliné le premier C2C.

Brad profite également de la présence de la Yamaha Stage pour aller faire un tour dans le public et jouer quelques chansons en acoustique, dont un inédit, Ashamed of Your Selfie, à paraître sur le prochain album et se moquant de cette manie de faire des selfies pour tout et pour rien, et Southern Comfort Zone, une vraie déclaration d’amour à son Tennessee natal.

Niveau chansons de Bogoss, on a bien sûr le droit à Then, sorte de plaisir coupable ultra niais mais très efficace (« Now you’re my whole world, now you’re my whole life, I just can’t believe the way I feel about you girl »… no comment), She’s Everything, et la bouleversante Whiskey Lullaby, un petit peu écourtée, puisque initialement chantée en duo avec Alison Krauss.

Néanmoins, Brad n’en oublie pas ses hits plus dansants, avec en point d’orgue Old Alabama, en hommage au groupe du même nom, qu’il écoutait en voiture quand il conduisait à travers le Tennessee, ou encore le méga tube Mud On The Tire, dans lequel il invite sa copine à aller essayer son nouveau 4×4 Chevrolet, lors d’une douce nuit étoilée, et mettre un peu de boue sur les pneus. Si vous êtes coincés dans un bureau à faire du excel toute la journée, évasion garantie !

Le show se termine avec un des derniers singles, Today, qui monte magnifiquement en puissance et marche très fort auprès du public, avant un rappel composé de The Mona Lisa, et du méga tube Alcohol, chanson à la gloire des bêtises faites après avoir trop bu, l’occasion pour l’O2 de crier une dernière fois, sur le « helping white people dance » du refrain.

En résumé, une super soirée, très festive, avec des artistes rares en Europe et heureux d’être là. Brad Paisley a fait honneur à son statut de tête d’affiche, en donnant un show ultra rodé et efficace, mais tout en décontraction, le sourire aux lèvres pendant 1h45, alors laissons lui le mot de la fin pour conclure ce live-report : 

« So turn it on, turn it up, and sing along
This is real; this is your life in a song
Yeah this is country music »

 

Photo tirée du Facebook de Brad Paisley, galerie entière ici :  

https://www.facebook.com/bradpaisley/posts/10155860344833098

 

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