Une belle époque renaît finalement de ses cendres. Le groupe Les Chiens célébrait ce soir — mardi le 29 mars 2016 — au merveilleux Lion d’Or, la sortie d’un EP de cinq nouveaux titres, et la réédition de tout leur matériel devenu introuvable. Le groupe qui avait stoppé ses activités autour de 2005, joue pour plusieurs le rôle de patriarche et de modèle d’intégrité. Leur plus grand succès commercial et populaire est plutôt redevable à leur tout début sous le nom de Possession Simple, qui au tournant des années 90 produisait un rock tout à fait de son époque dans la veine des Vilains Pingouins, Zébulon et des Colocs. Sans jamais toutefois réussir à sortir de l’ombre et à obtenir le succès pourtant si mérité, Possession Simple devient alors Les Chiens un peu avant le tournant du millénaire. Les compositions d’Éric Goulet ont alors pris en maturité, et sont devenues pour les mélomanes averties des pièces d’anthologie ayant marqué une époque pourtant pas si lointaine.

Entre-temps, Éric Goulet, leader de la formation, s’est «amusé» avec la déprime et le lo-fi avec son projet Monsieur Mono, mais plus récemment s’est plutôt avec un chapeau de cowboys que nous avons pu l’apercevoir ayant décidé de chevaucher la route du country.

Il s’agit donc bel et bien d’un retour aux sources avec le rock, la sueur et la distorsion. Monsieur Mono est très en forme, sa voix porte et son groupe est solide. Les nouvelles pièces sont particulièrement réussies et s’imbriquent tout à fait naturellement parmi les classiques du groupe qui ont pour la plupart été réarrangées et peaufinées pour l’occasion. Nous avons droit ici tout simplement à ce que nous pouvons nommer de la musique alternative, pas très loin des Pixies, de R.E.M., avec des sonorités rappelant The Cure ou la belle époque des premiers albums de Radiohead et des Smashing Pumpkins. De la musique sincère. Tout simplement.

À voir à l’Anti de Québec le 12 mai présenté par les Productions District 7.

Texte: David Atman

Photo: Manuel Laroche