Leprous avait sorti un album miraculeux en 2019, révolutionnant leur metal prog en une créature magique et orgasmique suintant de subtilité et de puissance. Comment donner suite à cette huitième merveille du monde? La voix haute perchée d’Einar Solberg se pose et s’impose sur ce ‘Running Low’ d’ouverture pour un morceau twisté entre guitares puissantes et violons tortueux. Son organe est toujours au centre de l’histoire, en proie à de grandes envolées enthousiasmantes. Peut-être un poil trop évident, mais finalement rassurant. Les structures des morceaux sont dans la même lignée que celles de ‘Pitfalls’ et l’impression lors de l’écoute du premier single ‘Castaway Angels’ se confirme. L’intensité est toujours présente, mais les mélodies sont moins aventureuses, ou peut-être est-ce la recette qui surprend moins. Leprous nous offre pourtant toujours des fulgurances (‘Out of Here’, ‘Silhouette’, ‘The Silent Revelation’). Solberg reprend son schéma préféré, des couplets courts et une montée en puissance pour les refrains sur lesquels il lâche sa voix à pleine puissance, souvent dans des répétitions de paroles. Enregistré dans trois studios différents, ‘Aphelion’ n’en reste pas moins cohérent. Le niveau technique est toujours très haut et dans les moments émotionnels comme dans les moments plus heavy, Leprous met son savoir-faire au service du morceau. Les ambiances multiples nous gardent attentifs. ‘Aphelion’ est globalement plus aéré que ses prédécesseurs (ce presque pop ‘The Shadow Side’). ‘Nighttime Disguise’ en final épique de sept minutes aux relents jazzy ou comme l’étincelle géante qui maintient la flamme.

note 4/5

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