942571_528771090492470_1253512017_n

Bonjour, est-ce que tu peux nous dire qui tu es ??

Je m’appelle Christophe, mon surnom c’est Musclor et je suis cofondateur de la marque « Hyraw ».

 Quel est ton parcours jusqu’à « Hyraw » ?

Rien à voir avec le milieu de la fringue car mon parcours est plutôt dans la musique. J’ai eu une boutique rock où nous faisions de la vente en ligne (NB : La Boutique Metal) mais on était pas producteurs de fringues, on achetait et après on revendait. Ca a duré deux ans, d’où ce lien aux fringues. Mais j’ai avant tout travaillé 15 ans dans la musique ; j’étais manager des groupes tels que « Tripod » et « ETHS ».

 Tu manageais donc des groupes sous le label « Coriace ». Quelle est l’implication de « Coriace » dans « Hyraw Clothing » ?

 Plus aucune, car l’activité de « Coriace » s’est arrêtée en 2008 et « Hyraw » a commencé en 2010. Y’a pas vraiment de lien entre les deux identités.

Organiser des tournées, ça t’as gonflé ou alors tu avais trop d’enfants cachés à travers la France ? Tu as dû arrêter de te balader pour rester incognito ?

Des enfants cachés, peut-être, mais moi je les connais pas, c’est ça le problème. Non, j’ai travaillé 15 ans dans ce milieu là et je pense qu’après tant de temps il fallait se renouveler et puis les groupes avec qui j’ai travaillé étaient arrivés au bout, « Tripod », ça existe plus, « ETHS » ont maintenant un parcours plus chaotique. Non, je pense qu’on était arrivé au bout. Et puis moi, j’avais besoin de faire autre chose. J’aime initier des projets, j’aime quand c’est nouveau, voilà, au bout de 15 ans, j’avais envie de passer à autre chose.

Pourquoi avoir choisi de te lancer dans la production de vêtements ?

Déjà, à la base, j’avais pas la volonté de monter une marque de fringues. Avec « Coriace », on produisait déjà un peu de Merchandising pour essayer d’amener un peu plus d’argent dans les caisses ; c’était le but. Mais tout vient de la rencontre avec Jeremie, le graphiste, et Yann. Quand on s’est rencontré, on s’est dit que ce serait bien de travailler ensemble, de monter une marque de fringues, parce que tout le monde porte des fringues et tout le monde aime ça. Ca part de là.

Quel est la philosophie de « Hyraw » ?

Alors personnellement, notre philosophie à nous, c’est d’aller le plus loin possible, c’est de produire des choses qui nous font triper et de les emmener le plus loin possible, se donner les moyens de faire des choses intéressantes. On les propose aux gens et après c’est eux qui décident. C’est comme un groupe de musique. Le groupe fait ce qu’il aime et après il le donne aux gens et c’est eux qui décident si c’est bien ou non. Ben nous, c’est un peu pareil, on a décidé de monter une marque de fringues car finalement on s’est rencontré, on a pris les compétences de chacun et on s’est orienté de ce côté là. Jérémie venait plutôt du monde de la glisse, il était skater et il fait du Kite surf ; les deux, on avait en commun la musique. Du fait d’avoir eu la boutique, j’avais le réseau pour revendre des fringues et ça s’est monté comme ça. La vraie philosophie c’est « on fonce, on fait les choses qui nous plaisent et on les fait pour de bon ».

Hormis Jérémie, y a-t-il d’autres personnes participant à l’élaboration des design de vos vêtements ?

Non, on fait tout en interne, Jérémie et moi ; moi j’en fais de temps en temps car mon poste nécessite d’être plus présent ailleurs, faire du marketing ou de la stratégie de développement. J’ai fait les Beaux Arts donc je sais un peu toucher. On ne travaille donc pas avec des gens de l’extérieure.

 Comment choisis-tu les modèles qui vont mettre en valeur tes articles ?

Le premier critère c’est qu’elle soit jolie. Après, faut qu’elle soit dans le truc. On a travaillé avec « Makanie Terror » qui est allemande mais qui fait partie du milieu alternatif. On l’a pas prise parce que c’était un super modèle, on l’a pas prise parce qu’elle était tatouée, on l’a prise parce qu’elle représente aussi quelques chose, elle évolue dans un milieu qui nous intéresse. Elle est fan de Métal, elle va sur des concerts, etc. et c’est vraiment le plus important. Pour le mec, on a travaillé avec le chanteur de « Betraying the Martyrs », Aaron Matts, lui, est anglais ; mais après, on a préféré travailler avec un chanteur qui ait une vraie attitude plutôt que de travailler avec un modèle où cela aurait été peut-être plus fade.

Quels artistes se fournissent chez vous et vois-tu parfois des commandes spéciales pour des groupes ou des festivals ?

 On travaille avec beaucoup de groupes de la scène française et mondiale. Pour avoir la liste exhaustive, faut regarder sur le site, je les ai pas tous en tête. Les derniers en date, c’est « Sepultura » et « Walls Of Jericho ». Mais après, en France, on travaille avec « Lofofora », « Black Bomb A », « Mass Hysteria », « Headcharger », « Colossus », toute la clique. Dans les projets parallèles, notre plus gros truc, c’est d’être partenaire du Hellfest car on dessine des designs, comme le gobelet de cette année. On aime bien travailler avec les festivals parce qu’ils ont beaucoup d’idées, ils sont très créatifs et ça correspond tout à fait à ce que l’on propose et notre façon de faire.

 Comment en êtes-vous arrivé à cette collaboration ?

Ben depuis la création du festival on expose au fest en vendant nos fringues. D’année en année, on a pris plus gros et encore plus gros jusqu’à ce stand sur la Hellstreet et finalement Guillaume, qui s’occupe de toute la partie merchandising et de l’Extremarket, nous a dit un jour « c’est bien ce que vous faites, pouvez-vous nous faire un visuel de T-shirt ? » On travaille dessus, on en propose deux pour lui laisser le choix, il nous dit « ça cartonne, je prends les deux. » Voilà, c’est venu aussi facilement que ça. Et puis d’une année à l’autre, ça a été reconduit. L’année suivante, ils nous en ont demandé deux, on en a fait trois et après, ils nous ont proposé de faire le gobelet, on leur a dit okey.

Je regardais, vous sponsorisez des groupes … bon les groupes portent vos t-shirt, mais j’ai du mal a voir ce que cela peut représenter en terme de retombée pour votre marque ?

 L’essence même de la marque c’est de travailler avec des artistes. On écoute de la musique tous les jours. Etant ancré là-dedans, on se revendique comme une marque centrée sur la musique tout comme « Sullen » se prétend du milieu du tatouage ; nous c’est la musique. Les autres se greffent à cela, ceux qui font du tatouage, ceux qui font de la glisse, car ils sont intéressé car y’a des gens fans de musique qui font de la glisse, du skate et out ça ensemble, ça devient une marque StreatWear et les artistes font partie intégralement de ce truc-là. Pourquoi eux ? Car c’est une vitrine, clairement. Ca nous permet d’être visible.

On se rend compte un peu de l’état du marché du disque et du film par exemple … est-ce que c’est plus viable de monter une boîte de fringues ?

 En terme de retombée économique, tu peux pas évaluer car tu sais jamais vraiment ce que ça te rapporte. Je te dit tu prends une page de pub dans un mag, tu sais pas ce que ça va donner. Comme je te le disais, c’est les gens qui décident tout, on sait que ça avance, on sait que ça développe, on a plein d’artistes qui nous appellent pour être endorcé, petits et gros, mais on peut pas prendre tout le monde, on essaye.

Comment vous prenez la décision d’endorcer un groupe ?

Ben déjà, on écoute le son, on regarde la dynamique du groupe, savoir si ils tournent, si ils sont actifs, on va dire. Après, on regarde l’esprit du groupe, le relationnel, voir si on s’entend bien avec eux et après, on préfère travailler avec des petits groupes qui ont envie, qui ont la gnaque plutôt qu’un gros groupe qui bouge pas. Après, on a plusieurs types d’endorsement.

 J’ai discuté de cette interview avec des gens qui me disaient que votre travail était très bien mais trop cher …comment vous justifiez les prix proposés ?

Après ce qu’il se passe, les gens sont habitués à acheter du merchandising de groupe. Ca coûte 15 ou 20 balles. Après, une marque de vêtements comme par exemple « Volcom », tu vas de suite payer ton T-shirt 30 euros parfois, minimum.Comparé à d’autres marques indépendantes, nous, on travaille avec un réseau de revendeurs, on doit en avoir une soixantaine dans toute l’Europe. Les mecs vendent le T-shirt en faisant une marge ; forcément, nous, on doit au moins s’aligner sur leur prix pour pas être en perte. Après, t’as la qualité et le travail effectué. Nous, on regarde aussi ce qui se fait ailleurs et on n’a pas l’impression d’être cher. Des lunettes à    100 euros, certes, mais c’est de la qualité, les verre sont de qualité 3, la marque qui les produit s’appelle …… voilà, le tout c’est ce qui justifie un prix.

Avec qui vous travaillez pour les photos ?

Ben à un moment, on faisait tout nous-même, mais maintenant, on a un peu plus de mal à tout faire. Un jour, on a décidé de travailler avec un professionnel qui s’appelle Fabou, un photographe de Metz spécialisé dans la photo de modèles tatoués. On a travaillé avec lui car on avait déjà collaboré avec sa copine qui était modèle. Elle nous l’a présenté. Lui a un réseau de connaissances dans ce milieu-là. Pour l’instant, on travaille avec lui. Demain, on travaillera avec quelqu’un d’autre. Là, on a des idées de photos que lui ne fait pas ; on va chercher. Mais pour l’instant, on travaille avec.

Est-ce qu’on trouve « Hyraw Clothing » partout ?

Ben non, y’a encore du chemin à faire au niveau national. On a une quarantaine de vendeurs point de vue national, c’est pas beaucoup. Mais maintenant avec internet, tout le monde peut commander, ça marche très bien.

Des projets ?

Là, on est en train de travailler sur la collection été 2015. On a de nouvelles pièces qui arrivent pour élargir la gamme. Pour l’été, on aura des shorts pour les hommes et des jupes pour les filles. On a aussi des vestes, des hauts. Avant, on faisait une collection par an ; maintenant, on en présente une en hiver et une en été. On a doublé la cadence, mais pas le personnel.

 Un dernier mot ?

 Merci à Daily Rock de s’intéresser à une marque comme « Hyraw » et merci à toi d’être venu.

1 COMMENTAIRE

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.