AUX PORTES DE L’ENFER

A quelques jours de l’ouverture des portes du plus grand lieu de pèlerinage des métalleux de France et d’Europe, nous avons pris le temps de parler de tout et surtout du Hellfest 2023 et de ce qui gravite autour !!! Rencontre avec Eric Perrin, le chargé de com du Hellfest !!!

Quelle est la question à laquelle tu n’aimes pas répondre ?

(rires) Bonne question ! Je dirais que je n’en ai pas car je suis arrivé assez récemment dans l’aventure Hellfest. Mais par exemple, devoir expliquer ce qu’est le Hellfest reste compliqué car tu ne sais jamais par où commencer. Puis je crois que maintenant le festival est assez connu pour ne plus avoir besoin de répondre à cette question.

Raconte-nous commentse sont passés les Warmups ? Tu as des chiffres clefs à nous donner ?

Il y a eu une très belle affluence sur cette édition du Warmup 2023 avec plus de 11000 spectateurs sur l’ensemble des 19 dates et plus 4000 km parcourus. On est donc assez content du résultat.

On a pris le parti de proposer des groupes « jeunes », plus dans la mouvance des années 2010 avec Betraying The Martyr et Pogo Car Crash Control. Ce sont des groupes qui ont une dizaine d’année d’existence donc ça fait un peu de bien d’avoir un public un peu plus jeune dans l’assistance. Ce n’était pas un pari gagné d’avance, mais les scores sont assez similaires par rapport à l’année dernière. Le projet nous séduit toujours autant et on est toujours aussi content d’aller à la rencontre des festivaliers « chez eux ».

Pour rester dans les Warmups…Il a été question un temps de vous exporter au pays du soleil levant. Est-ce-que cela se produira un jour?

Pour l’instant c’est en standby, on devait s’associer avec un producteur là-bas et ça ne se fait pas malheureusement. Mais on garde un espoir !

En 2008, on lisait « open air édition ». Est-ce-que comme d’autres festivals le Hellfest pourrait se produire deux fois dans l’année en open air et en indoor ou en winter edition … ou même en metal cruise ?

(rires) Non, ce n’est pas du tout l’objectif. Je ne sais pas pourquoi « open air » avait été choisi. Je pense que ça venait du fait qu’à l’époque le format « outdoor » de ce genre de festival n’était pas courant.

Notre objectif est de proposer un festival sur quatres jours en extérieur et de rester sur ce modèle à Clisson. Mais nous ne pousserons pas le vice – si je puis dire, de faire comme certains de nos concurrents nationaux ou internationaux.

À côté, on a les Warmups qui ramènent un peu d’expérience au global, mais on ne fera pas comme le TomorrowLand et une croisière, niveau écologique, ce n’est pas pertinent.

Le Hellfest 2022 était dantesque l’an dernier. Vous optez désormais pour des éditions sur quatre jours : est ce qu’il n’aurait pas été plus facile en terme de lourdeur de travail de relouer les infrastructures comme pour le Knotfest ?

Non, à l’époque on a eu l’opportunité de faire le Knotfest, on l’a saisie.

Là, après la grosse édition de 2022, on a voulu, en interne, pousser un formule sur quatre jours. Le Knotfest a été un essai, qui a été validé avec la double édition. On s’est dit que le format sur quatre jours, c’était déjà pas mal en terme d’organisation. Puis, il faut quand même ménager les festivaliers qui font quatre jours de festival, voire cinq pour ceux qui arrivent dès le mercredi au camping. 

Nous souhaitons garder cette formule et ne pas nous associer à d’autres structures pour garder notre identité.

Louer le site à d’autres structures me parait compliqué. C’est tellement marqué Hellfest partout qu’il y aurait un travail de déco énorme pour cacher le tout.

Certains festivals, comme les Eurockéennes, proposent un format sur quatre jours, mais ils permettent de choisir entre un forfait trois ou quatre  jours et des paiements en trois fois pour le règlement. Est-ce une idée qui serait éventuellement étudiée pour les de futures éditions ?

Nous préférons proposer une expérience globale. La formule sur quatre jours est celle qui représente le plus l’expérience Hellfest, mais il y a toujours la possibilité de se procurer des pass un jour. Bien que d’autres festivals le fassent, nous préférons rester sur ces deux formats. C’est nettement plus visible pour le festivalier en termes de tarif.

Cependant, nous sommes toujours à l’écoute de notre public. Donc si un jour, on nous le demande on étudiera la possibilité. Mais je ne préfère pas trop m’avancer sur le sujet.

Le format de quatre jours implique donc – comme je te l’ai entendu dire dernièrement – plus de concert sur le Metalcorner la veille d’ouverture. Est-ce-que cela sera reporté sur la hellstreet ou sur un format en off en plus de celui du Leclerc ?

Comme tu le sais le festival est implanté dans une ville qui passe de 6000 à 70000 habitants, pendant quatre jours. Et cela implique beaucoup de nuisances… La journée de concerts supplémentaire impacte forcément les habitants alentours et les riverains. Donc ajouter à nouveau une soirée de concerts sur le Metalcorner, ça commence à faire beaucoup ! Nous avons donc décidé d’un commun accord avec la mairie de ne pas rajouter de concerts le mercredi soir.

On sait que ça va faire beaucoup de déçus, mais cela nous permet d’enchainer les quatre jours sereinement.

Parlons infrastructures. Avec cette nouvelle Valley nous supposons que le format de la scène va évoluer dans les années futures…Comment imaginez-vous la scénographie de cette scène ?

(rires) C’est bien tenté, mais tu n’auras pas d’exclusivité là-dessus ! 

Comme d’habitude, nous avons réfléchi avec nos décorateurs pour avoir une scénographie à l’image du festival et qui s’intègre avec tout le reste. Il y a aussi une nouvelle structure – La roue de Charon, créée au Burning Man en 2011, qui voyage dans le monde depuis plusieurs années. On a notamment pu l’apercevoir l’été dernier à Nantes, du côté du Hangar à Bananes.

Parlons un peu de ton job ! À un peu moins d’un mois du festival, comment s’organise ton travail à compter de ce jour ?

On vient de clôturer les demandes d’accréditations média et presse et c’est moi qui suis en charge de cette partie là depuis cette année.

Mais je suis un peu plus dans l’opérationnel. Je prépare l’arrivée des équipes sur le site et je gère notamment l’équipe LIVE MEDIA. Celle-ci s’occupe de la partie vidéos, photos et community managment. Ce sont eux qui quadrillent le festival en prenant photos et vidéos afin de les transmettre à l’équipe en charge du montage des réels, stories, etc.

Je coordonne toute cette équipe, travaille en collaboration avec le prestataire technique que l’on a choisi et je définis l’agenda de publication de communications.

Enfin, je coordonne l’équipe en charge de la chaine Twitch, lancée lors de la dernière édition.  La Hellfest TV, en direct du festival, est active tout au long du week-end. On y retrouve des interviews d’artistes, de membres de l’équipe etc…

Je m’assure donc que toutes les conditions soient réunies pour que tout se passe bien.

Côté communication, vous aviez fait fort l’an dernier – notamment dans le métro et j’en passe. Quelle est la limite que vous vous imposez?

Bonne question. On n’a pas vraiment de limites. Cela dépend de nos objectifs chaque année. En 2022 il y avait ce côté « on doit revenir ». Après deux ans d’absence, on devait marquer le coup et montrer que le festival revenait « en force » si je peux dire.

Sur cette édition on est revenu à une communication plus classique. On a voulu changer le format en annonçant notre programmation sur Twitch et changer le format réseaux sociaux, qui devenait assez redondant d’année en année.

Une application Hellfest + une application Hellwatch… On ne pourrait pas coupler les deux pour être encore plus réactif sur le sujet ?

Si, à la base ça devait être ça ! On aurait aimé intégrer l’application dans celle du Hellfest, mais ce n’était techniquement pas possible à l’époque. Cette année, on garde la brigade Hellwatch, mais on ne renouvelle pas avec le prestataire.

Après, dans un monde parfait, si je puis dire, on ne devrait pas avoir besoin de cette application… mais là on est complètement dans une impossibilité technique. À plus long terme, nous devrons réfléchir et trouver un autre moyen de signaler rapidement ces faits.

En 2024, il y a les Jeux Olympiques. Quel va être l’impact sur le festival quand on entend parler de réquisition de police?

On est assez serein, car on a l’avantage d’être assez tôt dans l’année. On est l’un des premiers festivals par rapport aux autres qui sont organisés en France ou en Europe. On a donc moins de problématique que nos collègues des Vieilles Charrues ou des Eurockéennes qui sont eux plus proche des dates de l’évènement.

Nous espérons que les choses ne changent pas trop mais on sait que pour certains collègues il y aura des impacts. Des discussions sont en cours avec le ministère de la culture notamment afin de trouver une solution et que le monde de la culture ne s’arrête pas au profit de celui du sport.

Quelle est la question que l’on ne te pose jamais et à laquelle tu aurais aimé répondre ?

(rires) Parfois, je trouve que dans les interviews on ne s’intéresse plus assez à la partie artistique. Quels sont les groupes que l’on est content d’accueillir ? Ou nos découvertes musicales ? Ce sont des choses sur lesquelles on essaie de creuser. On s’efforce vraiment de trouver les pépites de demain.

Hé bien vas-y: donne-nous tes 4, 5 artistes sur lesquels tu mises cette année s’il te plaît !

(rire) La journée du samedi est hyper intéressante avec Soul Glo, Zulu, Minforce, Spirit World. C’est la nouvelle génération du Hardcore qui joue sur la Warzone. Ce sont des groupes qu’on n’entend pas assez, mais qui arrivent doucement.

On se casse un peu la tête pour les groupes d’ouverture de la Valley, de la Altar… 

On a été chercher BlackBraid qui fait l’ouverture de la Temple le jeudi. C’est un gars qui fait du Black Metal en solo, il est amérindien, donc natif américain et il fait du blackmetal autour de ses origines, de sa culture. On est hyper content de recevoir ce genre de groupe.

Après, on fait totalement le grand écart avec des groupes comme Machine Gun Kelly. À mon avis ça va être un gros show !

On essaie aussi de mettre en avant la scène française avec notamment Rise Of The Northstar, le retour de ETHS, Scarlean aussi, qui est hyper cool.

Il y a la moitié de la programmation du Hellfest qui n’a jamais mis les pieds au Hellfest. C’est tous les ans le même challenge. On a souvent cette critique de récurrence de groupes, mais ce n’est pas le cas, peut-être au niveau des Headliners mais il y a quand même beaucoup de nouveautés là-dedans.

Je te laisse le dernier mot et je te remercie.

Merci à toi et au plaisir. On est dans les starting block donc on est impatient de retrouver tout le monde. Et on espère également que la météo sera clémente avec nous !

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