Ce qui avait commencé comme un travail de diplôme de Fabienne Erni, connue surtout comme chanteuse d’Eluveitie, est maintenant un groupe bien établi, qui sort son second album « Another Side Of You » précisément ces jours. Un bon prétexte pour organiser un double vernissage entre Zurich et Lausanne pour le public suisse. Et comme on s’amuse mieux en bonne compagnie, ce ne sont pas moins de trois autres groupes qui partagent l’affiche, les romands de Voice Of Ruin, le groupe polonais Lyrre (emmené par Michalina Malisz, ex-Eluveitie) et les allemands (mais ce soir ils étaient aussi romands que leur chanteuse) d’Ad Infinitum.

Grosse soirée avec une ouverture des portes à 18 heures et un premier concert à 18h30 déjà (enfin presque, le temps de laisser le public entrer). Un peu plus de 500 personnes, de quoi bien occuper le parterre, ce qui est pas si mal pour une telle affiche, même si on rêve toujours que ce soit sold out pour l’ambiance (et pour inspirer la programmatrice de salle).

Voice Of Ruin, c’était sans surprise le set le plus costaud de la soirée avec un Randy Schaller très en forme. Le groupe étant pratiquement à domicile et le premier à passer sur les planches, fallait bien évidemment mettre la barre aussi haut que possible. 30 minutes sans ralentir le tempo. Pour une fois, pas sous une avalanche de strobe pour le bien-être de nos rétines. Pas besoin de passer à l’hôpital ophtalmique Jules-Gonin, pourtant pas très loin, après le concert, juste l’osthéo pour remettre la nuque en état.

Lyrre, c’est forcément un peu spécial parce que le hurdy gurdy de Michalina est un élément clé des morceaux. Autant cela apportait une touche sympa aux titres d’Eluveitie, que c’est compliqué de bâtir là-dessus. Mais les chansons étaient bien variées et j’aurais de la peine à classifier leur musique. La bonne surprise, c’est de découvrir la voix de Michalina, qui s’en sort très bien derrière le micro. Ses musiciens ont l’air de bien se faire plaisir et l’accueil des lausannois est chaleureux. A noter que le show de Lyrre faisait partie de l’initiative Liveurope visant à soutenir les salles de concerts dans leurs efforts pour promouvoir les artistes européens émergents.

Très attendu à voir les nombreux t-shirts, Ad Infinitum revenait à Lausanne après un passage à la salle Métropole en octobre 2022, et aussi deux passages remarqués à Caribana et Rock The Lakes la même année. Là, pas de doute quant au style, c’est du metal symphonique très carré. Je trouve le set un peu moins pêchu que lors des concerts précités, moins de growls, moins d’agressivité. Pendant le set, je cherche un bon moment ce qui me semble bizarre. Je réalise que c’est le bassiste de Blackbriar (aussi vu à la deuxième édition du festival Rock The Lakes). A peine cela me fait tilt que Melissa confirme cela au micro, leur bassiste étant devenu papa ce weekend, c’est Siebe Sol Sijpkensqui qui fait l’intérim sur ces deux dates. Le gaillard est super à l’aise avec le répertoire d’Ad Infinitum et manifestement très content d’être là. Evidemment Melissa met le public dans sa poche en lui parlant en français et lui en rappelant qu’elle est de la région. Prestation super solide qui passe trop vite.

Illumishade n’a plus qu’à enfoncer le clou car la salle en a déjà eu pour son argent, surtout avec un prix d’entrée aussi modeste que ce samedi soir (25 frs en préloc). De nos jours, c’est suffisamment rare pour le souligner. Le guitariste Jonas Wolf assure le show tant à la guitare qu’aux intermèdes entre les morceaux en s’adressant au public lausannois en anglais et surtout avec humour. Fabi a clairement plus de place sur les chansons d’Illumishade pour mettre en avant tout son talent vocal. Les morceaux ne sont pas tous très metal, mais cette diversité dans le répertoire est bienvenue. La fin de set est vraiment excellente, d’abord avec Michalina en guest expresse sur « Riptide » (au moins 25 secondes de présence sur scène), puis un « Muse Of Unknown Forces » bien épique entre piano et solos de guitare inspirés. Sur le rappel, ce sera ensuite Melissa qui sera conviée à chanter les parties de Chrigel sur « Tales of Times » et elle a vraiment assuré. Presque de quoi trouver dommage qu’elle n’ai pas plus de parties vocales dans ce style avec Ad Infinitum.

Une soirée pratiquement entre amis avec quatre groupes contents d’être là et qui se respectaient et s’estimaient pour un prix modique, qui en valait 10x la peine. Une vraie réussite.

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