Ne vous méprenez pas et ne soyez pas dyslexique. Ce n’était pas un spectacle équestre de Cavalia mais bien les deux frères brésiliens et membres fondateurs du groupe Sepultura qui ont rempli les Foufounes Électriques hier soir. J’aurais gagé un brun qu’en ce mercredi soir nous pouvions apercevoir davantage de tattoos de symbole tribal aux Foufounes qu’au Beach-Club de Pointe-Calumet.
Les deux frères Cavalera sont accompagnés de deux musiciens de grands talents, une chance parce qu’eux en ont un peu perdu. Surtout Max. L’homme qui a créé les hymnes trash les plus reconnus sur la planète est aujourd’hui pratiquement incapable de faire un seul accord. Il joue de la guitare à un doigt avec un volume si faible qu’on peut légitimement se demander s’il est branché. On comprend vite qu’il n’a plus la tête à jouer, probablement plus capable de garder le rythme ou de se souvenir de ses propres chansons. La guitare sur ses épaules tient le rôle de décoration, c’est pour le look qu’on lui apporte ses guitares, probablement parce qu’il ne sait pas où mettre ses mains et quoi faire de ses bras. Sans guitare le géant du métal a l’air d’un vieux monsieur à poil qui cherche à se terrer dans un coin ou à se cacher derrière son énorme dreadlock de 6 pouces carrés. Malgré tout, sa voix est toujours très en forme. Le piton du reverb l’aide évidemment à avoir l’air d’un chanteur qui a encore un peu de souffle, mais sinon le timbre et l’agressivité y sont toujours.
Le groupe enchaîne classique après classique. La pièce Roots a été interprétée avec encore plus de hargne et de rapidité que sur l’album. Il fallait bien aussi sortir la reprise que tous les groupes métal ont joué en 2016; Ace of Spade pour rendre hommage à Dieu…oups à Lemmy. Nous avons également eu droit à un duo de batterie entre Max et Igor. Un duo presque enfantin, Max ne joue pas de batterie plus qu’il joue de guitare. C’était plus cute que bon. Le public veut entendre Arise. Le groupe termine de jouer à 22h20. Il semble rester 10 minutes au concert. Le public veut vraiment entendre Arise, mais les lumières s’ouvrent et les haut-parleurs laisse entendre une musique poche d’un groupe nu-metal. Il n’y aura pas de Arise, juste une petite pluie fine de chou pour terminer la soirée.
Malgré tout ce fut un excellent concert et une soirée à guichets fermés avec une ambiance du tonnerre. J’aurais apprécié que le groupe mette l’accent un peu plus sur le côté tribal de leur musique, mais les fans de trash en ont amplement eu pour leur argent.
Texte: David Atman
Photos: Sébastien Jetté
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