Le Powered Tour faisait escale au MTELUS ce mardi. Devin Townsend et TesseracT : tout un programme attendait le nombreux public présent.
En entrant dans la salle, un rapide coup d’œil aux stands de merch des deux groupes : vinyles, photos, t-shirts du côté de Tesseract ; un unique modèle de t-shirt et… des assiettes en carton signées (c’est de l’art !) du côté de Devin. Soit tout s’est vendu sur les dates précédentes, soit le stock n’a pas passé les douanes…
Ce sont les Anglais de TesseracT qui ont ouvert le bal. Les deux groupes avaient déjà tourné ensemble il y a 15 ans, avec un passage au Café Campus — un excellent souvenir pour moi, Devin étant descendu de scène pour me prendre dans ses bras…
Toujours en pleine promotion de l’excellent War of Being, paru en septembre 2023, ils ont logiquement mis l’album à l’honneur, avec entre autres Legion, Sacrifice ou encore The Grey. J’ai toujours trouvé que la musique de Tesseract était un peu trop « propre », sans doute à cause des pistes additionnelles utilisées pour restituer les chansons telles qu’en studio. C’est un choix de style — mais il faut dire que je viens d’une génération où basse, batterie, guitare et chanteur poussés à 11 font partie intégrante de ce que j’apprécie.
Musicalement, ça torche (désolé pour le terme). Le son était excellent, les jeux de lumière parfaits : ils bénéficiaient vraiment des conditions d’un groupe de tête d’affiche. Chaque morceau nous plonge dans un univers introspectif et spirituel, leur univers — que beaucoup essaient d’imiter sans jamais vraiment s’en approcher.
Cela dit, je reste plus fan de leurs titres les plus punchy, mais on a eu droit à une excellente première partie, n’en déplaise à un certain journaliste.
Place maintenant à Devin Townsend, qui a récemment annoncé une pause indéterminée afin de prendre soin de lui et de ses proches. Avec lui, on sait d’avance qu’on va passer une excellente soirée. Et pour cette « dernière », il a sorti le meilleur de sa discographie, incluant notamment des titres de sa période avec Strapping Young Lad.
Le show démarre en force avec Powernerd, suivi de Kingdom, avant de plonger rapidement dans la folie avec Love, de SYL. Devin est un artiste à la personnalité complexe. Ses albums explorent la psychologie humaine dans toute sa richesse : chaos, paix, absurdité… tout cela fait partie intégrante de son univers musical. Il suffit de le voir sur scène pour mieux comprendre le personnage.
Même s’il a avoué ne pas être au top vocalement ce soir-là, il donne absolument tout. Il parcourt la scène dans tous les sens, arborant tour à tour un large sourire et des grimaces démoniaques qui, en général, ravissent les photographes.
Pas au mieux de sa voix, certes, mais au sommet physiquement : il bouge partout, distribue des sourires à tout le monde et électrise littéralement la salle. Deux autres titres de Strapping Young Lad seront joués au cours de la soirée : Aftermath et Deadhead. Mention spéciale à Mike Keneally à la guitare, Darby Todd à la batterie et James Leach à la basse. Sans eux et sans leur talent, il serait difficile de rendre justice à la musique de Devin Townsend.
Devin Townsend est un frontman incroyable, un musicien fantastique à l’imagination débordante. S’il compte réellement faire une pause de quelques années, on peut se demander s’il sera capable de laisser ses instruments de côté bien longtemps.
