Raging Planet Records
Tout a commencé en 2016 pour ce quartet de Lisbonne dans un long crissement de guitares distordues, gavées de wahwah. Le malström de leur EP « Hidden Mirage » dessinait les contours d’un mélange instrumental de stoner, de rock et de psychédélisme. Et « Mirage » le titre d’ouverture emmené par une rythmique aux muscles saillants racontait déjà presque tout de cette musique portée à bout de bras par deux six cordes. Quand l’une joue dans la rondeur, l’autre se faufile dans les espaces libres. Quand il est temps de gagner en puissance, de griffer les textures, c’est toujours main dans la main qu’elles se projettent vers l’avant. Et en support il y a cette rythmique basse-batterie qui jamais ne cherche l’esbrouffe, alors qu’elle assume l’entier des fondations.
Aujourd’hui on retrouve les musiciens avec un troisième EP sous le bras s’attachant à développer une recette simple, d’une base souvent ample et aérienne les compositions grimpent par étages successifs vers plus de densité, plus de hargne. La poisse et l’écho sont les ingrédients qui font de « Fuzzy Txitxu » une entrée en matière capiteuse, avant que le titre ne bascule d’une saillie métallique vers l’explosivité. Pour « Gravity Absence » ce sont ses riffs tonitruants qui forcent le tempo à bomber le torse alors que les guitares avaient osé se lancer dans une valse douce. De sa mélodie entre écho et réverbération « Blind Watcher » avance pendant plus de onze minutes dans cette presque nudité, tout en gagnant en température régulièrement. Pour finir si « 49th Steam Box » est vrombissant et pesant dès les mesures initiales, avec sa basse monolithique il ne va avoir cesse de s’enfoncer un peu plus à chaque instant vers des abysses ténébreuses. Le reste ce sera à découvrir sur scène à l’espace Noir de St-Imier le 22 mai. [YP]
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Note: 4/5