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Landmvrks, un moment suspendu – 12.08.25 – Fri-Son

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Flo Landmvrks à Fri-Son, Floriane Piermay - 12 août 2025

Mardi 12 août, cap sur Fribourg. Landmvrks nous y attend pour son unique concert suisse de l’été, hors festival. Il est 18h45, nous faisons face à un incident technique, mais nous parvenons enfin à prendre la route en direction du centre culturel Fri-Son, depuis Genève. C’est avec un immense regret que nous arrivons légèrement trop tard pour voir le groupe d’ouverture, Resolve, que nous avions pourtant hâte de découvrir. À en croire les discussions à l’entrée, le groupe a véritablement assuré et conquis tout le public. On arrive pile à temps pour mouiller le maillot : on choppe notre badge et on court aux abords de la scène.

CHAUD DEVANT
À peine les portes de la salle passées, une vague de chaleur nous submerge. La salle est pleine à craquer. En nous faufilant tant bien que mal vers les crash barrières, la température grimpe encore. Le public suisse n’a pas manqué à l’appel : on est seulement en début de semaine et le concert affiche complet depuis plusieurs jours. Pour nous échauffer avant l’arrivée des Marseillais, on nous balance ‘Maniac’, accompagné d’un show lumineux arc-en-ciel. Même si c’est devenu une habitude, on ne se lasse jamais de voir une horde de métalleux vêtus de noir chanter et danser sur des classiques des années 80.

Puis la lumière s’estompe. Show time ! À peine arrivés sur scène, c’est l’hystérie dans la fosse : tout le monde se bouscule pour se rapprocher. Le public suisse, d’ordinaire sage et réservé, serait-il devenu fou ? N’allons pas jusque là. Pas de slam, quelques jumps tout au plus, mais beaucoup d’ambiance pour une foule visiblement fan de la formation marseillaise qui n’en finit plus d’élargir son public. Rapidement, on se retrouve serrés comme des sardines. On dégouline, on étouffe, et malgré les T-Shirts déjà collés à la peau, on se prépare à une heure de show mémorable.

MONSTRES DE SCÈNE
Dès les premières notes de ‘Creature’, on oublie tout pour se laisser happer par le show. La voix de Florent Salfati nous prend directement aux tripes. Elle est d’une justesse, d’une intensité et d’une sensibilité telles qu’il est impossible d’y rester insensibles. Ses différentes techniques de chant sont parfaitement maîtrisées, son articulation est parfaite et sa polyvalence déconcertante. Même si on a déjà eu la chance d’assister à l’une de ses précédentes performances (au Hellfest 2024 en remplacement de Bad Omens et au Greenfield 2025, notamment), on continue d’être admiratives devant tant de maîtrise en live. Par dessus le marché, sur scène, Flo est incontrôlable. Il saute comme un pantin désarticulé, déployant une énergie d’une intensité rare – d’autant plus impressionnante au regard de la longue série de concerts déjà enchaînés et de ceux qui restent à venir.

Affublé de son T-Shirt Slipknot, TN aux pieds (comme d’hab) et casquette à l’envers, le regard franc, il fédère en un seul geste toute la salle qui reprend en chœur les paroles des morceaux qui s’enchaînent. ‘Visages’, ‘A line in the Dust’, ‘Sulfur’. On comprend vite qu’il n’y aura pas une seule seconde de répit. Kévin à la batterie envoie la sauce sourire aux lèvres, tandis que Nicolas, Paul et Rudy restent concentrés pour assurer les arrières du chant. Landmvrks sait jouer avec nos émotions : on vagabonde entre douceur du chant clair, hargne des passages rapés et riffs survoltés, sans oublier les breakdowns ravageurs. Ce début de concert est une montagne russe émotionnelle.

FRIBOURG SOUS LES BOMBES MARSEILLAISES
Florent nous fait participer sur ‘Death’, transformant Fri-Son en un chœur puissant et dévoué. La chaleur continue de grimper, mais aucun malaise n’est à déplorer. Un chevalet fait son apparition sur scène, entouré d’une toile rouge. Sur ‘Sombre 16’, Flo, imprégné depuis toujours de la street culture, débarque avec ses sprays pour y apposer le V, logo emblématique du groupe. On en profite pour se rabattre à l’arrière de la salle et tenter de respirer. Depuis ce spot, même constat : tout est carré. Le groupe nous gratifie même d’un compliment en nous désignant comme étant « le concert le plus chaud de l’année ». Comme quoi, la Suisse sait parfois surprendre. Pour calmer la tension, ils nous arrachent une larme avec une version acoustique de ‘Suffocate’ là encore, sans fausse note.

La setlist est pertinente et variée. Les Marseillais nous régalent avec un mélange de titres issus de leurs deux derniers albums. Le temps file à une vitesse folle, et après avoir invité Antho, le chanteur de Resolve pour un ultime ‘Self-Made Black Hole’, voici venue la fin des festivités. Déjà. 1h05 de concert. On n’aurait pas craché sur quelques morceaux de plus. On entend résonner les notes de ‘Everytime We Touch’ de Cascade. It’s over, fin du game. Un dernier tour au merch nous arrache un sourire : en plus de la chaleur, les Marseillais de Landmvrks ont apporté une nappe ornée de cigales.

Texte : Hiromi Berridge & Floriane Piermay
Photos : Floriane Piermay

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