L’idée de dédier un festival à des groupes de reprises est une entreprise risquée, mais l’idée que des passionnés fassent un festival pour des passionnés nous plaît. Que s’est-il passé le 24 et 25 novembre du côté du CERM ? On vous le raconte en ces lignes.


 

Vendredi 24 novembre

C’est avec un poil de retard que Motörblast arrive sur scène, pour un set en l’honneur du regretté Lemmy et de son emblématique groupe Motörhead. Le ‘frontman’ ressemble à l’original, le kit de batterie à celui de Mikkey Dee. Donc la base est là. Musicalement, c’est une autre chanson, si vous me passez l’expression. Bien que le combo reprenne tous les titres mythiques du groupe d’origine, la sauce peine à prendre. La voix manque de puissance et de coffre. Le batteur ne déploie pas toute l’énergie voulue pour interpréter du Motörhead. Des doubles croches frappées de manière irrégulière à la double-pédale ne permettent pas de conserver le groove. L’ensemble rythmique ne tourne pas. Croisé après le concert, un ami me dit que pour lui ce soir, Motörhead est mort une deuxième fois. C’est sévère. Mais je ne peux pas lui donner entièrement tort. A l’exception près que les parties de guitare étaient très bien interprétées, le concert fut décevant.

Get On Funk surgit sur scène pour nous distiller les grooves des Red Hot Chili Peppers. Là, le niveau technique s’élève d’un échelon. C’est vraiment très ressemblant à l’original. Le batteur, casquette en arrière vissée sur le crâne, tient la baraque. Un détail le différencie de Chad Smith, il est gaucher… Passons, c’est du chipotage. Le groupe parvient à réchauffer l’ambiance, et la nombreuse foule présente se fait plus participative. Et quelle merveille d’entendre des titres des RHCP chantés juste de bout en bout. Joli ! Et le bassiste est tout aussi agressif que Flea dans ses ‘slap’. Beauté ! Une heure de concert qui passe vite où le public joua son rôle de cinquième homme. Bon moment.

Je ne vous le cache pas, j’attends avec impatience la prestation des Guns or Roses, groupe qui reprend… non, pas besoin de vous l’écrire. Ayant littéralement grandi avec ce groupe, je suis aussi excité qu’une vache sortant de son étable au printemps. L’intro démarre et c’est parti pour ‘It’s so easy’. Premier morceau not so easy, mais c’est le premier, donc attendons. Les hits de ma et de votre jeunesse sont interprétés. Malheureusement, l’enthousiasme nous habitant en début de concert déménagea je ne sais où. Les nombreux soucis techniques durant la prestation, et le manque de conviction des musiciens ont raison de nous. Il nous faut regarder le ‘backdrop’ à l’effigie de ‘Use your illusions’ et ‘Appetite for Destruction’ pour nous convaincre que nous écoutons du Guns’n’ Roses. Le titre ‘Patience’ est massacré. Voix et guitare ne sont pas en rythme, le solo final de ‘November Rain’ simplifié à son maximum. Le guitariste nous redonne le sourire durant ‘Sweet Child O Mine’. Que la déception fut immense durant ce concert.

Present Danger, ou comment rendre hommage à un membre du ‘Big Four’. Lequel ? Metallica, pardi ! Comme à l’accoutumée dans un show des ‘ Four Horsemen’, ‘The Ecstasy of Gold’ de Ennio Morricone résonne en façade. Puis on se prend une bonne claque avec ‘ Creeping Death ‘. Son clair, massif. C’est parfaitement interprété et l’énergie est là. Surprise, celui qui officie dans le rôle de James Hetfield ne s’occupe pas uniquement de la rythmique et du chant, mais aussi de tous les solos. Et quelle maîtrise ! ‘Master of Puppets’ puis ‘Blackened’ de l’album ‘And justice for All’. Et oui, on entend la basse ce soir ! Les premiers ‘pogos’ font leur apparition. Une belle interprétation de ‘Nothing else Matter’ nous tire presque les larmes. Le guitariste s’est vraiment approprié le solo de ce titre emblématique. ‘One’ est lui aussi très bon. Present Danger à la ferme intention de nous achever en finissant avec ‘Sick and Destroy`. Et ce sera fait. Très bonne reprise de ce titre. Cette soirée du vendredi fini donc à l’extrême opposé d’où elle avait commencé, c’est-à-dire en beauté.

Samedi 25 novembre

On commence notre soirée de concert avec les Fuzz Top. On se laisse facilement embarquer pour ce voyage d’une heure, accompagné des riffs endiablés façon ZZ Top. Tout est très ressemblant. Des costumes, au son, à la manière de reprendre les titres. C’est génial. Et ce qui ne gâche rien, c’est que les Français de Fuzz Top ne boudent pas leur plaisir à être là ce soir. Le public le lui rend bien. ‘Gimme All Your Lovin’ et son rythme introductif de batterie ultra connu remporte un superbe accueil. C’est franchement un bon moment. Une bien belle entame de soirée.

Nirvana by Nirvana UK. Un peu de grunge venu tout droit de Seattle dans les cages à miel, ça vous tente ? La sauvagerie sonore fera-t-elle trembler le CERM ? Le batteur, au style très proche de celui de Dave Grohl fait le job avec dévotion. Quant aux autres membres du combo, ils n’arrivent pas à faire transpirer la rage et l’énergie que pouvait avoir la formation d’origine.

C’est parti pour Rammstein ! Non pardon, Vannstein ! Mais vous me pardonnerez cette bévue, car disons-le d’entrée, afin d’ôter tout effet de surprise, c’est très, mais alors très ressemblant à l’original. Les Hollandais de Vannstein arrivent sur scène lampe frontale sur le front. Puis soudain des flammes, un son massif. Du vrai bon metal industriel en pleine figure. Le timbre de voix du chanteur est quasiment identique dans les graves. Mais lorsqu’il s’agit de monter un peu dans les aigus, l’homme chante faux. Dommage. Les rythmiques sont précises et le groove ‘ rammsteinien’ omniprésent. Un ‘Du hast’ puis un ‘Feuer frei’ rendent le public presque fou. ‘Amerika’ permet à la foule de chanter à l’unisson avec le groupe. ‘Amerika ist wunderbar’, mais Vannstein aussi. Respect messieurs.

Annoncé un peu comme le point d’orgue du Fo Festival, Barock et ses reprises d’AC/DC est clairement attendu. Sans surprise, c’est avec ‘Thunderstruck’ que les réjouissances débutent. Le guitariste sensé nous faire penser à Angus est à la peine dans le mondialement connu riff introductif. Pas vraiment dans le tempo, laissant au passage la fluidité de côté. D’ailleurs, le ‘faux  Angus’, de manière générale, simplifiera au maximum les parties solistiques, tout en conservant quand même leurs racines. La batterie est un peu faiblarde, mais le principal est là, le groove. La section rythmique dans son ensemble fait plutôt bien le travail. Le jeu de scène du ‘frontman’ demeure quand même bien éloigné de Brian Johnson. La signature vocale aussi. Nous avons droit à tout ce qu’AC/DC propose à l’accoutumée. Striptease du guitariste, le fameux ‘Duck Walk’, la cloche de ‘Hells Bells’ ! Et même aux canons. Bon, disons-le, canons au goût de pétards mouillés. Mais niveau décoration scénique, cela avait de la gueule. Un cover band qui était, à notre sens, meilleur scéniquement que musicalement. Un show au courant plus alternatif que continu.

Ce festival, une bonne idée ! Malgré certains concerts ratés, la qualité de l’ensemble a de quoi réjouir les organisateurs. Un festival dédié aux reprises verra-t-il le jour l’année prochaine du côté de Martigny ? Sous quelle forme ? Avec quel style musical ? Tout semble ouvert. En tout cas, on est déjà prêt pour un nouveau vrai Fo Festival.

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