Dès les premières minutes, la table est mise et voilà, on se laisse emporter par les rythmes séduisants de « Coucou ». Habillées de sons légèrement plus électros et d’arrangements plus sobres, moins orchestraux que « Roman-savon », son précédent opus de 2019, les chansons s’ornent d’une poésie toujours aussi littéraire. Bérubé maîtrise le lexique de ses thématiques pour y broder allitérations et rimes de façon astucieuse. De même, ce dernier touche à plusieurs instruments, tels que le piano, les synthétiseurs et la guitare classique. L’Eustachois d’origine partage la réalisation avec Jesse Mac Cormack et confie le mixage au réputé Philippe Brault. On sent des inspirations de Serge Gainsbourg et de Jean-Pierre Ferland, entre autres. Il suffit d’entendre la pièce-titre pour y déceler la comparaison, notamment par son allure suave.
Doté d’une voix au timbre à la fois triste et cajoleur, parfois nasillard, il y a un certain aspect crooner chez Bérubé qui séduit, perceptible avec la langoureuse « Tennis ». On y entend des échos de Rufus Wainwright. Les arrangements de cuivre (trompette, cor et trombone), confectionnés et interprétés par Jérôme Dupuis-Cloutier, accentuent la morosité des paroles et du chant. Une chanson apportant la touche sensible et orchestrale, idéal pour clore ces trente-cinq minutes de musique.
L’expérience envoûtante de « Coucou » peut allumer une lascivité désarmante à qui s’y prête l’oreille. Un nouveau chapitre discographique ravissant qui s’harmonise aux nuits particulièrement trop courtes.
4/5