garanti sans spoiler –

‘En fin de compte, les jeux vidéos n’ont comme but que de divertir le joueur et lui offrir une expérience plaisante. Lorsque tu élèves un jeu vidéo à un niveau émotionnel si élevé, comme The Last of Us 1 nous a offert, et que tu lui offres un successeur, tu mets la barre très, très haut.’

Les discussions sont longues après chaque partie de jeu de ce nouvel épisode de l’équipe de Naughty Dog, à qui l’on doit Crash Bandicoot pour les vieux de la vieille, et la franchise Uncharted pour les gamers aguerris.

Votre humble serviteur a eu un énorme coup de cœur pour The Last of Us lors de sa sortie en 2013. De par son histoire post-apocalyptique réaliste infestées de zombies, où l’on incarne Joel, veuf et venant de perdre sa fille, qui se retrouve à devoir emmener une gamine dans les quartiers généraux de la résistance. En effet, Ellie semble être immune aux morsures des ‘infectés’ : pourrait-elle devenir une antidote ?
En 2013, le monde fondait dans les histoires de zombies. C’était à la mode, et tout le monde y mettait la main à la pâte. Films, livres, séries, et les jeux vidéos n’étaient pas en reste. Mais la différence de The Last Of Us, c’est que l’ennemi n’était pas uniquement une bande d’infestés, dont les trois étapes de zombification étaient plus effrayantes les unes que les autres, mais une bande de rebelles psychopathes semblaient nous coller aux basques comme un chewing-gum sur du béton chaud.

Alors inutile de le dire, lorsque l’on a entendu parler d’un second volet, on s’est cloîtré bien loin des trailers, teasers, et autres reviews dithyrambiques pour garder une virginité totale et nous plonger la tête la première dans les nouvelles aventures d’Ellie et Joel.

La fin de Last Of Us 1 était extrêmement intense et satisfaisante pour la majorité des joueurs. Lorsque l’on commence The Last of Us 2, on ne sait pas vraiment ‘pourquoi’ nous voulons plus d’Ellie, car nous ne sommes pas dans cette noble quête d’amener un personnage du point A au point B. Les débuts se déroulent cinq ans après la fin du premier épisode dans le village de Jackson, rondement menée par Maria, et ses habitants mènent une vie sereine, leur seul travail étant de faire des rondes et d’annihiler les infectés régulièrement au moyen de patrouilles. Notre jeu passe de Joel à Abbie, nouveau personnage dont on ne connaît pas particulièrement les motifs, et Ellie. On passe de superbes moments à développer les personnages, avant que tout bascule et que la violence prenne le dessus, et que l’on doive faire face à la répercussion de nos actions.
On ne sait pas qui l’ennemi est, mais nous sommes happés par une soif de revanche, nous plongeant dans une hyper-violence digne d’un film d’horreur dans un univers hostile et pourtant si beau.
Des flashbacks viennent agrémenter l’histoire et nous nous retrouvons vite attachés aux protagonistes. Le storytelling est, comme toujours, absolument excellent. La finesse des détails nous fait nous pâmer devant les veines des mains des personnages, des bruissements de feuille, des expressions sur les visages, qui illustre si bien à quel point The Last Of Us est graphique, et qui préfère montrer que d’expliquer.


The Last of Us 2 étoffe le gaming en incluant un mode ‘infiltration’ plus évolué, qui doit nous faire changer notre manière de jouer constamment. Dans le premier épisode, la majorité de nos conflit pouvaient être résolus avec un bon gros cocktail Molotov des familles. Ici, notre armurerie est plus grandes, nos options plus larges, et le jeu ne cesse de nous envoyer de nouveaux ennemis à la gueule. Chiens qui peuvent renifler votre odeur et vous pister, des ‘shamblers’, sorte d’énorme clickers qui marchent très très vite et qui feraient penser à des ogres qui ont mangé trop de champignons, la route est semée d’embûches. On alterne gaiement entre moments hystériques où les attaques fusent, et les moments magnifiques et poétiques comme Naughty Dog sait si bien le faire. Vous vous rappelez des girafes du premier volet ? Ça vous tente une petite balade dans un musée d’histoire naturelle ici ?

Mais la perfection réside ici dans la façon dont Naughty Dog nous offre un récit irréprochable, avec une écriture poétique, terrifiante, qui nous fait nous questionner sur l’ultra-violence, la gratuité des meurtres dans les jeux vidéos, notre attachement à des personnages principaux qui, pourtant, n’ont pas grand chose d’attachant, et le plus important probablement est la possibilité de jouer de manière approfondie deux caractères ennemis. Ceci nous plonge dans la réflexion quant à nos actes, où l’on se retrouve parfois à ne pas vouloir appuyer sur ce satané bouton de manette par peur de blesser des innocents. L’histoire des deux héroïnes nous emmène dans un tourbillon d’émotions qui nous fait ralentir le pas et même devoir mettre le jeu en pause pour assimiler ce qu’il vient de se passer. Et il est rare de ne pas vouloir ‘binger’ un jeu au plus vite lorsqu’on l’aime. La maturité de la narration est sans précédent – on attend Cyberpunk 77 avec impatience pour que Xbox se lance sur ce chemin également – et pose une nouvelle pierre pour tous les aspirants développeurs. Certes, les mini-jeux sont peut-être un peu répétitifs – sauf si l’on est guitariste ou que l’on aime les batailles de boule de neige – , et les trente heures de jeu pourraient avoir été réduites d’une heure ou deux, mais la diversité du gameplay nous fait oublier toutes nos appréhensions.

La façon dont tous les personnages principaux sont narrés est probablement l’une des plus belles choses faite dans l’histoire du jeu vidéo, et PlayStation peut se vanter d’avoir à son actif l’un des jeux les plus graphiquement poussé pour la PS4, avant de sortir sa très attendue PlayStation 5 dans un futur proche. Et restez loin des trolls misogynes qui vous diront le contraire.

Note : 5/5

www.thelastofus.playstation.com