Pour cette date (la dernière dans l’Est de la France) de la tournée d’adieux du groupe The Arrs, au Woodstock Guitares, en plein centre de l’Alsace, Pierre et Nico, les deux membres originels du groupe nous gratifient d’une rare interview, car ils préfèrent s’exprimer sur scène que devant un micro en loge, surtout pour cette ultime tournée. Et cela pour le DRF et nous les en remercions.

 

Partir en tournée est généralement synonyme de bonne humeur, de joie, de fêtes, alors comment aborde-t-on une tournée d’adieux ?

Nico : En fait tout est décuplé ! Cela prend une dimension comme si chaque concert était le dernier. On a l’impression de revivre notre adolescence de groupe, l’excitation du premier camion ! Tout part en sucette !! Ce soir il y a Pascuale notre premier guitariste qui est avec nous pour le weekend ! Alek, en plus, filme tout ce « Crépuscule » tour, et donc ça nous excite à fond et on est en pleine forme.

Justement comment s’est fait le choix des salles où vous allez jouer ? En fonction des endroits où vous avez de bons souvenirs ou comme une tournée classique ?

 Nico : Alors depuis le début du groupe on a beaucoup tournée en France et dans divers endroits pour les précédentes tournées. Pour cette tournée, au delà des Smac qui nous ont donné la chance de jouer on a aussi pris des plans avec de jeunes asso car on avait aussi envie de développer de nouvelles associations, des premiers festivals et de vivre les premiers moments d’organisateurs et cela fait plaisir. Comme ce soir Cid (MOSP) organise sa 3 éme soirée et on sait que ça va être une bonne date car on arrive et tout est nickel. Cela nous est arrivé sur plusieurs dates et cela fait plaisir.

 Cela fait 20 ans que vous faites de la musique et quasiment autant d’années de carrière musicale, quel bilan en tirez-vous ?

 Nico : Que du bénéfice au final. Au départ The Arrs a été monté pour rencontrer du monde, parler de métal, boire des coups, voir des concerts, donc tout ce qui concerne le live musique et non pas la business musique. Donc du coup on est super fier de ne pas être intermittent du spectacle et d’avoir une vie à côté pour pouvoir vivre à 200 % cette passion sans que cela soit une obligation, et de prendre le temps de sortir les albums dont on avait envie. Au final on a vécu à fond notre passion pendant toutes ces années.

 Pierre : Avec le recul on ne changerait rien ! On a appris en se plantant, donc aucun regret. The Arrs c’est vraiment une aventure de potes.

 Nico : On a fait confiance à des gens, qui se sont plantés, on s’est parfois planté avec certains mais on a su rebondir. Humainement on a tous grandit ensemble, on est tous heureux, personne n’est en dépression. Tout va bien. A part notre premier bassiste qui est devenu fou (éclats de rires) !

 Restons dans les anecdotes, une plutôt à garder dans vos souvenirs et une à oublier ?

 Pierre : On en a mille. Mais dans les plus marquantes, il y a les Hellfest ou on a joué, la première date au nouveau Casino, notre premier camion.

 Nico : Après musicalement, il y a eu la tournée avec les Suicidal Tendencies en tourbus avec eux dans toute l’Europe, c’est un super souvenir.

 Pierre : Et dans les galères, un camion qui te claque en pleine tournée. Mis à part cela on n’a pas eu vraiment de galères. Et encore on l’a fait le concert.

 Nico : En fait une grosse frustration c’est qu’on n’a pas joué à Toulouse pendant 10 ans, car une fois la salle a fermé un mois avant notre passage et la seconde fois on a été bloqué par la neige et on a fini par se saouler sur l’autoroute. Et du coup on n’a pas joué à Toulouse pendant 10 ans jusqu’à il y a 2 ans.

 On a parlé du passé, maintenant parlons un peu de l’avenir, avec la fin de The Arrs, cela veut dire la fin d’une carrière musicale pour chacun d’entre vous, ou bien certains vont continuer dans d’autres projets, plus ou moins liés à la musique ?

 Nico : Certains vont continuer dans la musique dans d’autres groupes existants ou à venir, rien de concret mais pas mal de piste.

 Pierre : Nico et moi on va se laisser le temps de réfléchir mais clairement on va lever le pied car avec la vie de famille ce n’est plus évident.

 Nico : Oui tout a fait, mais garder un pied dans la musique pourquoi pas, peut-être via la programmation mais chaque chose en son temps. On en reparlera en temps et en heure. Mais voilà, jouer avec la vie de famille n’est plus compatible pour moi car je suis quelqu’un qui se donne à fond, et les deux ne sont plus compatibles si je veux faire les choses bien. Mais c’est clair que cela va me manquer.

 Un nouveau EP « Crépuscule » vient de sortir et en distribution gratuite sur votre site, est-ce un dernier cadeau aux fans ou bien peut on s’attendre à une sortie CD/DVD live de cette dernière tournée ou même du dernier concert au Trabendo à Paris?

 Pierre : On en parle.

 Nico : Oui on en parle. Pas de DVD car c’est une pression supplémentaire qu’on n’a pas franchement envie de se mettre. En plus on n’a pas envie que ce soit un report mais plutôt une fête entre potes et que ceux qui peuvent ou veulent venir, qu’on s’éclate une dernière fois. C’est sûr que si le Trabendo affiche complet avant juillet cela va nous pousser à réfléchir et nous organiser en fonction. Donc venez nombreux. C’est vrai que c’est plus facile à organiser si on sait que c’est plein longtemps à l’avance, cela permet de s’organiser avec la prod.

 Pierre : Et pour en revenir à l’EP, c’est vraiment cadeau. Et aussi pour Mike qui vient d’intégrer le groupe et pour qu’il puisse laisser une empreinte dans le groupe aussi.

 Ce sont vraiment les 3 derniers titres ou bien y en a-t-il encore dans les tiroirs ?

 Pierre : On a toujours des ébauches de chansons, toujours en construction mais là ce sont les 3 titres les plus aboutis. On ne sait pas si on va les exploiter ou pas, cela fait longtemps qu’on ne les a pas écouté car on s’est vraiment concentré sur ces 3 là.

 Dernière question, que souhaitez-vous qu’on retienne de la carrière de the Arrs ?

 Nico : Je pense que dans 10 ans plus personne ne se souviendra du nom du groupe. Mais si on peut retenir qu’on a été un groupe français qui sans vivre de la musique, l’a vécu à fond, c’est bien. Mais cela a demandé beaucoup de sacrifice à côté.

 Pierre : On n’est jamais parti dans cette optique là de toute façon. Je pense qu’on est perçu comme un groupe fidèle à ses valeurs et intègre, proche des amis et du public.

Eh bien merci à vous deux, bon concert et bon vent pour la suite !!

 

NK

 

 

 

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