Samedi, le Paléo a fait la part belle au rock. Sous une pluie battante, les guitares ont résonné sur la Plaine de l’Asse. Un pari plus ou moins réussi.
On l’attendait avec impatience cette soirée du samedi. Si on avait déjà commencé la semaine dans les pogos avec Skunk Anansie, ce début de week-end s’annonçait mouvementé du début à la fin. Elle laissera toutefois un sentiment en demi-teinte.
Sur le site du festival, les rockeurs venus pour Queens of the Stone Age se mêlent aux familles venues applaudir Pierre Garnier. C’est vrai qu’on a pas arrêté de passer du coq à l’âne entre les scènes. Résultat: une jolie foule devant chaque scène, sans que ce soit pour autant blindé. C’est plutôt agréable quand on veut voir un maximum de concerts sans être trop dérangé dans ses déplacements. Mais il faut aussi se rendre à l’évidence. Contrairement à d’autres soirs, il n’y a pas 35’000 personnes qui ont fait le déplacement spécifiquement pour les groupes de rock.
Sur la scène Vega, Last Train ne laisseront pas un souvenir indélébile. Mais avec le ralentissement du rythme en deuxième partie de concert et leurs parties instrumentales, les Français auront peut-être été une porte d’entrée vers le rock pour certains non-initiés.
L’interrogation de la soirée, c’était Ultra Vomit. Très appréciés dans le monde du metal, ils étaient les premiers à passer sur la Grande Scène. Et même si la Plaine de l’Asse s’était relativement remplie, on peine à être totalement convaincu par ce choix de programmation. D’un côté, le côté parodique peut presque devenir pédagogique. De l’autre, on ne peut s’empêcher de se dire qu’il renforce l’image un peu ringarde que peut avoir le rock auprès des jeunes qui n’en écoutent pas.
Un peu plus tard, un choc de genres opposait Coilguns à Zhao de Sagazan. Proportionnellement à la taille des scènes, aucun doute que ce sont les Chaux-de-Fonniers qui s’imposent. Le Club Tent était déjà plein avant qu’ils ne commencent le concert. Les festivaliers ont ensuite trouvé le moyen d’augmenter la capacité du chapiteau au moment où la pluie a recommencé à tomber. Et ça, pour un groupe de rock, qui plus est suisse, ça fait plaisir.
Encore de l’espoir
Nouveau changement de décor à Vega. Toute la soirée, on s’est demandé qui allait être présent dans la foule pour les Sex Pistols. Réponse: un peu de tout. Des jeunes dont les légendes du punk ont fait partie de leur éducation musicale, d’autres fans de Frank Carter, et puis celles et ceux qui écoutaient Never Mind the Bollocks à la fin des années 70. Sur scène, le trio originel des Sex Pistols arrive, tiré à quatre épingles, petit coup de peigne avant de démarrer. Les trois papis laissent à Carter le soin d’apporter la folie. Passé le moment d’admiration, ça commence à pogoter. On est probablement à des années lumières de ce à quoi ressemblaient les concerts du groupe en 1977, mais le public est emporté. Un groupe qui se reforme, c’est toujours une prise de risque. Mais avec Carter aux manettes, celle-ci était limitée. On ne se déchaînera peut-être pas sur leur prochain passage, mais le résultat est plutôt réussi. Et quand, au moment où les lumières se rallument, des dizaines de personnes sondent la boue à la recherche de leurs téléphones et autres objets personnels, on sait qu’on a passé un bon moment. Dommage néanmoins que Carter se soit pris le bec (à juste titre) avec une ou deux personnes dans le pit. Le chanteur a alors eu quelques absences, laissant ses compères esseulés le temps d’aller dire ses quatre vérités aux fauteurs de troubles.
La soirée s’est terminée sur les notes de Queens of the Stone Age. Qu’on aime ou qu’on aime pas, ce choix-là était le bon. Car, outre les fans déjà amassés devant la Grande Scène, les festivaliers ont afflué. Petit à petit, ceux qui passaient par-là ont fini par s’arrêter, remplissant toujours plus la Plaine de l’Asse. Comme quoi, le rock n’est pas encore totalement mort.





