Ras le bol d’entendre Skip The Use ou Shaka Ponk vous casser les oreilles ? Un retour aux fondamentaux vous fera le plus grand bien ! En écho au terrible vendredi 13 Novembre 2015, les No One Is Innocent sortent le vendredi 13 mai (tout un symbole) un live faisant suite à l’énorme album Propaganda. Des mots contre les maux donc, et une vraie bouffée d’oxygène dans ce monde asphyxié, pour clarifier les choses et démontrer à certains que nous n’avons pas peur de ce que nous sommes.
Les parisiens restent droit dans leurs bottes lorsqu’il s’agit de dénoncer la folie du monde dans lequel nous vivons. Le mal est toujours le même, enraciné, mais cette fois-ci, il y a peut-être un autre chemin à emprunter que le fatalisme et à eux (et à nous) de mener une véritable croisade contre l’indifférence et la résignation. Fier d’être infidèle. Ni Dieu, ni maître. Après le deuil vient la rage.
Vingt ans que leur son mobilise notre inconscient et permet au groupe de manier son art avec brio. Comme à l’accoutumée, Kemar, au chant, est toujours en verve, devient acteur de ses propres textes et nous fait part de ses états d’âmes (il faut avouer que les événements tragiques que nous avons vécus l’année dernière sont une source d’inspiration intarissable). La voix des sans-grade et des marginaux de notre société foudroie l’auditeur avec une virulence musicale constante, et ce live touche nos points vitaux.
On se retrouve transporté et les paroles font mouche là où les riffs tapent dans le mille. Ils confirment ainsi leur regain de créativité et nous démontrent que le rock français peut sortir des stéréotypes et imposer un style bien à lui. Dix ans…il aura fallu dix ans à No One Is Innocent pour attirer à nouveau mon attention. Et de quelle manière ! Plus fort que jamais les No One ? J’ai tendance à le penser. Je ne les sentais pas capables d’aller aussi haut il y a quelques temps… Mea culpa les amis.
Ils semblent monter en puissance, enchainant les dates avec succès, et avec une longévité difficilement envisageable il y a vingt ans. Oui, vingt ans de bons et loyaux services, et toujours en lutte contre une société superficielle et gangrenée, qui ne laisse aucune chance à celui qui ne suit pas le droit chemin qu’on lui inculque. Les années n’ont pas eu raison d’eux, la machine est encore bien huilée et le tout pensé et conçu pour un rendu intelligemment engagé.
Efficacité serait le mot qui résumerait le mieux ce Barricades Live. No One est inspiré et le résultat implacable. Très bien produit, avec énormément de liberté, et avec des paroles qui retranscrivent à merveille l’actualité, ces musiciens devraient rentrer au gouvernement et botter le cul de ceux et celles qui s’y distinguent malgré eux, dans une médiocrité ambiante rarement vue dans notre pays. Imprégnez-vous de ce nouvel opus pour anticiper 2017 dans les urnes semblent dire ces militants de la vie. On va y réfléchir, c’est sûr.
Tout comme Mass Hysteria, Lofofora & Co, ils sont au sommet dans leurs revendications. 2015 fut si compliquée, et la musique encore une fois nous régénère et nous fait avancer. Ne nous laissons plus faire, il est grand temps de se révolter et de faire enfin du BRUIT dans l’hexagone !!! Accrocheur, dynamique et varié, un enregistrement COUP DE POING pour un objet indispensable dans leur discographie.
– Concert enregistré à la Cigale, Paris le 30 Novembre 2015 (2 CD + 1 DVD avec bonus « Dans la peau de Propaganda » + clips « Silencio » et « Charlie »)
un petit lien pour l’interview de Kemar réalisé à Marseille en décembre dernier : http://www.daily-rock.fr/no-one-is-innocent-kemar-chant
