dossier_la.minute.suisse1Le rocker et la rockeuse lambda veulent leur dose de décibels, ça c’est bien connu ! Mais ils ont aussi besoin de se ‘culturer’ un peu, pour se sentir bien dans leur peau tatouée qui abrite le plus souvent un petit cœur délicat.

Un bouquin, que dis-je, une bible consacrée aux graphistes suisses qui ont donné vie à nos idoles et une identité au rock’n roll. Un livre très visuel donc, qui se feuillète comme une BD et qui met en avant ces travailleurs de l’ombre dont le boulot consiste à mettre les autres en lumière. Quinze graphistes et leur travail, dont le regretté Giger, y sont décortiqués.

Une chronologie des différents courants musicaux du beat pop des 60’s, en passant par le rock 70’s planant ou pas, les Stones, Jimi Hendrix, le punk, la new wave et des graphistes qui ouvrent la voie à un truc totalement débridé et, pour finir, la house, l’electro et les DJ’s settings.

C’est avec un brin de nostalgie qu’on feuillète les pages consacrées aux années soixante, ces lettres rondes, ces groupes rétro, les Sauterelles ou Krokodil, et puis ça s’emballe, les Stones à Zürich en ‘67, un concert mémorable, une photo de d’jeuns en train de tout casser après le concert. Des affiches annonçant Black Sabbath, Lou Reed, Deep Purple ou The Jimi Hendrix Experience.

Un p’tit voyage dans le temps avec Peter Blumer et ses affiches pour Good News (les trois petits singes), d’Herbie Hancock à Deep Purple, en passant par Alice Cooper, David Bowie, Steppenwolf, les Sparks, Roxy Music ou Suzi Quatro.

Un monde à part, complètement barré avec Giger, et ses pochettes de disques futuristes, reconnaissables au premier coup d’œil, les covers pour Emerson Lake & Palmer, Magma ou Debbie Harry, l’inoubliable poseuse de Blondie (‘Koo Koo’ 1981).

La période Peter Fischli, l’émergence du mouvement punk, par exemple la graveleuse affiche de ‘Liliput & Sperma’ 1980 design fin des années cinquante, on y voit un homme tendre, une invitation à un enfant d’un qu’on imagine concupiscent. Stephan Eicher lui aussi sorti d’une école d’art, son affiche pour Grauzone, son premier groupe. Et Urs Steiger, ses affiches façon fanzine, entre collage et photo, avec des groupes comme Mother’s Ruin, Sperma, et même les Genevois so british, Jack & The Rippers.

Peter Bäder et ses inoubliables affiches pour Sonic Youth, qui sentent la bière et la sueur. Dirk Bonsma et ses œuvres qui mixent pointillisme et graphisme à la Gilbert Shelton (les Freaks Brother’s) ou Crumb (Fritz le chat).

On ne va peut-être pas tous les citer, parlons tout de même du seul Romand y figurant, Cédric Magnin, qui a notamment travaillé pour le Bikini Test. Et aussi de l’excellent Michel Casarramona avec ces personnages underground dans la veine des comics américains. Sans oublier Cornell Windlin, qui réalise en 1995 une affiche pour DJ Goo, avec la piquante brunette des Mary Long (vieilles clopes suisses tombées dans l’oubli) sur fond jaune, tenant un gros spliff, barrée de l’inscription ‘Refeer Madness’ et plus bas, ‘enchanté’. Eric Andersen et son interprétation des bouquins Pannini avec la mention ‘Fuck Fifa’ ou cette affiche tout blanche qui dit ‘Silence is better than Bullshit’.

Tout un programme, presque cinq cent pages de bonheur intégral.

Éditions Patrick Frei et Lurker Grand

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