Par l’immédiateté de sa mélancolie, Long Tall Jefferson est de ces pépites qu’on s’empresse d’envoyer à son crush lorsqu’on tombe dessus au détour d’une suggestion YouTube à la sortie d’un titre de Cat Power ou Keaton Henson. Handicap national oblige, il est hélas peu probable que le Lucernois parvienne à se tailler une place dans ce circuit cloisonné derrière un algorithme à la logique incertaine, et se limitera, probablement sans regret, à l’intimité de ses « quelques » 40 000 vues. Petite injustice pour un artiste qui allie, c’est une évidence, une inspiration rafraîchissante, une sincérité et un soin mis dans les formes, autant de qualités qui ne sautent pas à l’esprit lorsqu’on entend « artiste suisse ». Par son émotion fédératrice, il rejoint Sophie Hunger et Stephan Eicher au rang de ces artistes suisses qui n’ont fait qu’une bouchée du Röstigraben – peut-être parce que leur musique les portait vers le ciel plutôt qu’en rase campagne où s’embourbent plus facilement les préjugés ? Aussi, si vous voulez partager un peu de l’air pur qu’on trouve au milieu des nuages, vous avez tout intérêt à venir découvrir Long Tall Jefferson mercredi soir au Bleu Lézard.

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