Il fait toujours aussi chaud en ce deuxième jour du Sylak Open Air lorsque les Suisses de Voice Of Ruin nous assènent une énorme mandale en ouverture de ce dimanche! On les retrouve donc après leur set pour une interview avec le groupe (presque) au complet!

DRF : Salut Voice Of Ruin! Alors first things first, comment s’est passé votre set?

Randy : Au Top!

Erwin : Incroyable! Tout s’est passé vraiment comme on avait prévu, c’était génial!

Randy : Erwin avait répété dans sa chambre tout nu pendant toute une semaine et c’était comme il imaginait! (Rires!)

DRF : Du coup comme vous l’avez annoncé sur scène vous avez du remplacer votre guitariste Nico, qu’est-ce qu’il lui est arrivé?

Erwin : Vendredi, 23h30, on reçoit un message sur What’s App « J’ai un problème, je vais aux urgences… »

Randy : Du coup il a dû passer la nuit là-bas. Le truc c’est que le lendemain on avait un festival en Allemagne, le Schlichtenfest, et c’était clair qu’il ne pouvait pas le faire.Du coup on a dû faire avec des samples, c’est Daryl notre autre guitariste et Erwin notre bassiste qui ont dû enregistrer dans le van pendant les 5h de route, et on a projeté ça durant le live, ça a plutôt bien marché. Et aujourd’hui on a un super bon pote qui est venu jouer avec nous, qui s’appelle Tony et qui est notre ancien guitariste.

Erwin : Il a joué déjà 4 ou 5 ans avec nous.

Randy : Il n’avait plus trop le temps de continuer avec nous mais quand on a besoin d’un dépannage c’est souvent lui qu’on appelle. Et là même 24h avant il connaissait déjà les morceaux à l’oreille, il y en a un ou deux qu’il avait déjà joué, mais il a tout drillé en 24h donc bravo à lui!

Tous : Merci Tony!

DRF : Le groupe a vu le jour en 2008, il vous a fallu 6 ans pour sortir un premier album, pourquoi si longtemps?

Erwin : Alors déjà on a mis du temps à bien établir le groupe, à trouver les bonnes personnes

Randy : Ca va faire 10 ans qu’on a lancé le projet, je suis le seul membre d’origine, Erwin est arrivé en 2010. A ce stade-là on avait 20 ans, on pensait  que si on faisait une démo 3 titres avec une qualité médiocre à envoyer à Metalblade c’était bon quoi! (Rires) Mais non! Du coup on a fait une première démo 3 titres, une démo 8 titres et après en 2014 on a sorti « Morning Wood » puis « Purge And Purify » en 2017 et le prochain devrait sortir normalement l’année prochaine.

DRF : Entre les deux premiers albums vous avez eu pas mal de départs de membres, est-ce que quelque part ça met pas un coup au moral, est-ce que ça vous a déstabilisé?

Randy : Un coup au moral c’est clair. Même après l’arrivée de Dario notre batteur actuel il y a eu quelques coups bas où ce n’était pas facile de trouver des personnes au pied levé…En fait la pire période c’était entre 2015 et 2016. parce qu’à ce moment-là on a perdu un guitariste et le batteur avec qui on a fondé le groupe pratiquement en même temps et a suivi Tony qui a joué avec nous tout à l’heure qui faisait partie du groupe depuis un bon moment. Du coup c’est clair que retrouver des personnes n’était pas simple, heureusement on a eu Dario , qu’on connaissait déjà depuis longtemps puisqu’il faisait notre son à l’époque…Il arrive et là on a un autre gratteux qui était arrivé quelque mois avant qui part. Et là c’était le coup bas parce qu’on avait le studio qui était booké, quelques grosses dates dont un Open Air avec Hatebreed donc des trucs qui pesaient un peu… Du coup on a appelé Tony, encore lui, qui est venu à la rescousse pour les concerts, pendant qu’on cherchait un nouveau guitariste et qu’on finissait de composer l’album donc ce n’était vraiment pas une période facile! Mais c’est à ce moment qu’on a trouvé Daryl qui a enregistré l’album avec nous deux mois après.

DRF : En a suivi du coup la sortie de « Purge And Purify », il y a des choses que vous retoucheriez sur cet album?

Randy : Personnellement rien!  Ce qui est bien c’est que Nico et Erwin font beaucoup niveau composition. Il ne font pas les parties de batterie ou le calage du chant mais en début de composition, au niveau des riffs, ils calent une batterie basique sur leur travail et ils nous envoient un truc qui est déjà pratiquement prêt et moi j’ai juste à écrire les paroles et à placer le chant. Les deux étaient là du début à la fin du processus de composition de l’album et c’est pour ça que ça ne part pas dans tout les sens.

DRF : Tu nous l’as dit tout à l’heure Randy, et on a pu voir sur Facebook des photos qui le laissait penser, il y a un nouvel album en gestation, vous en êtes où dans le processus?

Randy : Alors il y a dix titres de composés et maquettés, il y en a 5 qui tournent au local de répétition avec tout le monde, au niveau des textes j’ai pratiquement fini aussi. Là, il nous reste trois mois sans concert pour peaufiner tout ça et faire les arrangements.

DRF : Qu’est-ce qui fait qu’en deux albums vous partez en tournée au Japon et vous vous retrouvez à faire des grosses premières parties?

 Je pense que le Japon ça a déclenché pas mal de trucs déjà. Avant ça on avait déjà nos deux démos, dont la première qui était de bonne qualité , qu’on avait enregistré dans un studio correct avec des titres assez brutaux et un son très naturel. C’était une bonne première base. On peut presque dire que c’est un album mais c’est une démo dans le sens ou ça a été enregistré en 6 jours, en une prise pour chaque instrument, donc si quelqu’un faisait une faute il devait recommencer depuis le début! Donc condition live et c’est pour ça qu’on a décidé que c’était un démo. Et grâce au Japon il s’est passé pas mal de choses, notamment au niveau de la presse en Suisse, et parce que ça faisait aussi plus sérieux au niveau des salles. Pour revenir sur la tournée, à la base on a vu cette tournée au Japon, on a contacté le booker pour demander s’il restait une place, et on nous a répondu ‘pas de problème’, mais il fallait payer l’avion, le logement sur place, les déplacements…Donc des conditions un peu à la dure. On en a discuté et on s’est dit que c’était un bon investissement au niveau de l’image. On y est allé et les shows valaient 100% la peine, tout était complet. On a appris beaucoup de choses, et pour la promotion de l’album, qu’on avait sorti vraiment juste avant la tournée c’était parfait. Parce que quand t’as un album tout frais et qu’en plus tu peux dire que t’as tournée au Japon avec The Black Dahlia Murder et Fleshgod Apocalypse tu peux choper facilement des dates en plus grâce à ça. Après, il ne faut jamais rien lâcher. Une fois que ça part faut continuer et surtout toujours essayer de faire mieux. Et c’est pour ça qu’au fil des années on arrive à faire des plus grosses scènes, des plus beaux clips, des plus beaux albums…Il faut beaucoup de travail et beaucoup de passion!

DRF : Ca fait pas trop flipper cet engouement autour de votre groupe?

Il n’y a jamais eu de réels engouement d’un coup en fait, c’est vraiment venu progressivement. Tout ce qu’on a cette été on l’a déjà eu l’année d’avant mais un petit cran en dessous, et l’année d’avant un petit cran en dessous etc…C’est surtout l’été qu’il y a ces grosses dates importantes ou tu touches plus de personnes. L’an prochain on a déjà le Metaldays de confirmé, et le fait d’avoir cette confirmation déjà un an avant, pour démarcher les autres festivals ça aide beaucoup. Même pour les concerts de cet été , vu qu’on a aussi joué au Metaldays cette année, ça a aidé.

DRF : Vous êtes sur la scène Suisse depuis 10 ans , quel regard vous y portez?

Je trouve que c’est une scène où il y a toujours eu une volonté de faire les choses bien. Il y a beaucoup de groupes qui ne jouent pas souvent, qui font peu d’albums mais en concert c’est toujours nickel. Je ne sais pas si c’est le coté travailleur, l’application, ou si c’est des groupes comme Samael, Coroner qui ont amené les petits groupes à se dire que c’est le niveau à atteindre pour se présenter sur scène. Faut aussi savoir qu’en Suisse, quand tu es un petit groupe c’est assez difficile de trouver des concerts. Il n’y a pas beaucoup de bars ou de cafés concerts qui proposent des scènes, ça se passe assez vite dans des salles. Du coup, pour accéder à ces salles t’es obligé d’avoir déjà une démo de qualité. Du coup la qualité est peut-être plus là car tout simplement ceux qui ne travaillent pas ne jouent pas.

Dario : Ce qui caractérise les salles par contre c’est qu’il y a toujours un super accueil!

DRF : Noisey vous avait qualifié de groupe inventif et contemporain de Suisse…

Randy : Ça c’était vraiment une sacrée surprise!

Erwin : On n’était pas au courant, j’avais vu  le nom du groupe tagué sur une publication tout simplement.

Randy : Là on clique et on voit qu’on est dans les 15 groupes sur Noisey US à suivre dans les prochaines années! On ne s’y attendait pas du tout!

DRF : Vous avez choisi de clipper le titre « Blood Of Religion », pourquoi celui-là plutôt qu’un autre?

Dario : C’est vrai ça pourquoi? (Rires)

Randy : Quand on fait les clips on essaye de se baser sur les paroles, sinon ça n’a pas trop de sens. Mais on essaye aussi de le faire sur les titres qui tapent le plus, qui ont le plus d’impact. Du coup le premier c’était « Snakes In My Head », après on a fait « I Confess » en live, et après il fallait choisir un autre titre de l’album sur lequel on avait quelque chose à montrer par rapport aux paroles. On en a discuté et c’est « Blood Of Religion » qui l’a emporté. J’ai écrit ces textes parce qu’en réfléchissant j’ai remarqué qu’il y avait beaucoup de guerres qui étaient liées à la religion, puis tout les problèmes liés aux attentats de nos jours… et à travers les siècles ça a toujours été comme ça. Après des gens m’ont dit que non, ce n’est pas les religions qui avaient engendré les guerres les plus meurtrières puisque c’était les deux premières Guerres Mondiales. Seulement si tu compares le nombre d’habitants qu’il y avait sur terre pendant les croisades par exemple et au XXe siècle, si tu fais le ratio, ce n’est pas le cas… Du coup dans ces paroles je dis que c’est à toi de choisir ton dieu, qu’il n’y a pas de juste dieu et surtout qu’il n’y a pas à se battre pour ce genre de choses. Il y a aussi une petite influence « La Passion du Christ » pour le clip! (Rires)

DRF : Donc c’est quoi les projets pour le futur?

Erwin : Les derniers concerts à venir et après le futur album. On va continuer encore un peu les préproductions puisqu’on a la chance d’avoir une marge, d’avoir le luxe de choisir, car on a déjà fini dix morceaux mais il nous en reste encore quelques-uns à sélectionner.

Randy : On enregistre tout ça fin novembre début décembre, et le but c’est de sortir le premier clip autour de mai l’an prochain pour bien se lancer sur la saison des festivals!

DRF : Quel est votre album de chevet? Celui que vous choisiriez s’il ne devait en rester qu’un?

Dario : Lamb Of God  « Sacrament »

Randy : L’album éponyme de Slipknot

Erwin : Pour rester Metal Sylosis « Edge Of The Earth »

DRF : T’es pas obligé de rester Metal…

Erwin: Ah bah tous les albums des Red Hot Chili Peppers! Un best of! (Rires) Sauf les deux derniers!

Daryl : « A Sense Of Purpose » de In Flames

DRF : Quel est votre premier souvenir sonore?

Dario : Un jour j’étais gamin, j’écoutais Michael Jackson et mon père est arrivé et il m’a dit « Coupe-moi cette merde, tiens! » et il m’a filé « Reload » de Metallica.

Randy : « It’s My Life » de Bon Jovi! (Rires)

Daryl : Attends moi j’ai pire! Nightwish, avec « The Kingslayer »!

Erwin : Moi System Of A Down avec « Toxicity », ça a vraiment été le gros coup de cœur qui m’a donné envie de me lancer dans le Metal.

DRF : Le mot de la fin?

Randy : Merci a toi!

Erwin : Et merci au Sylak!

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