Nouvelle journée, nouveaux défis, nouvelles claques auditives. Et un peu moins de chaleur.

Je démarre donc ma journée tôt avec un bon réveil : Kontrust
Ils arrivent en force devant un public déjà présent alors qu’il n’est que midi, d’ailleurs ils n’ont pas besoin de le chauffer apparemment le public du Hellfest ne refroidit pas, même après la nuit pluvieuse qu’on a eue.
Le groupe se régale autant que ses auditeurs, le duo de chanteur(euse) marche très bien et la voix aigüe et douce d’Agata se marie très bien à celle rocailleuse de Stefan. Tous en tenue atypique des montagnes autrichiennes interagissent avec le public, une journée qui démarre très bien !

Je pars en Warzone, le coin du Hellfest le mieux décoré à mon goût pour m’énerver un peu avec les Russes de Moscow Death Brigade. Il est encore tôt et pourtant la Warzone est complètement engorgée. J’arrive quand même à profiter un peu grâce aux écrans géants qui retranscrivent une bonne dose de pure violence. Le show est bon et malgré la chaleur ils envoient du lourd.

Pendant ce temps, en Mainstage c’est Lacuna Coil qui fait le travail. Toujours aussi efficace en live, les italiens ont un set court mais qui va droit au but. Énergiques, pêchus, le groupe se fait plaisir et régale la foule qui commence déjà a être assez nombreuse en ce début d’après-midi.

Les femmes sont à l’honneur aujourd’hui avec Doro et le groupe tant attendu Jinjer. Les ukrainiens sont accueillis en rois et on sent l’émotion que procure cet accueil au groupe qui revient de loin. On ne peut sortir d’un pays en guerre sans avoir la niaque, et l’envie de tout lâcher pour donner joie et bonheur aux fans tant de la première heure qu’aux nouveaux acquis à leur cause metal. La chanson ‘Call me a symbol’ a bien sûr été le moment phare du set vu les circonstances actuelles. Les drapeaux Ukrainiens étaient de sortie et on a senti une vraie communion entre le groupe et son auditoire.

Enchainement avec Maximum The Hormone pour réaliser un de mes rêves d’ado fan de Deathnote ! Les japonais sont très heureux d’être là, ils essayent de communiquer avec le public mais je dois avouer que l’anglais avec leur accent est assez difficile à comprendre. Malgré tout ils ont une énergie folle qu’ils partagent avec nous. Ils ont très bien compris à quoi s’attendait le public en faisant des références à Dragon Ball ou à la J-Pop, évidemment on a répondu présent. J’ai eu droit à mon « What’s up, People ! » je suis comblé.

Down a pris le relais sur scène et c’est un Phil Anselmo en forme qui a envouté le public toujours plus nombreux à venir voir cette légende du metal. Et Mr Anselmo aussi simple soit-il ce jour-là en impose. Cette voix grave, imposante, massive, prête à en découdre, relève le défi de scotcher le public. Les autres membres de ce supergroupe ne sont pas en reste et imposent leur style lourd et heavy comme des rois. Ça envoie du lourd, et personne ne restera insensible à ces poids lourds du style.

Un petit tour du côté de The Valley, une scène plus alternative pour Life Of Agony. Le groupe survolté surprend pas mal de monde aujourd’hui de par sa forme et sa présence scénique. La chanteuse paraît comme envoutée, transportée par sa musique et envoie un set pêchu. Pas mal de titres des albums précédents ‘Scars’, ‘Weeds’, ‘This Time’. Le groupe qui a subi pas mal de revers, de séparation, semble bien coordonné et en pleine forme.

Retour en Warzone devant While She Sleep. J’en profite pour constater que la Warzone est vraiment agréable quand on peut y circuler et que le soleil commence à se coucher. Mais sinon le groupe envoie vraiment du très lourd dès le début, du coup personne n’est trop déconcentré par Korn qu’on entend au loin. L’ambiance est dingue ici aussi, le chanteur fini même à chanter à genoux porté par la foule.

Et pendant ce temps, le tant attendu concert du jour pourrait être Korn au vu des nombreux tee-shirts qui se baladent sur le site aujourd’hui. Et les californiens envoient du lourd dès le début du set avec pas mal d’anciens tubes que tout le monde reprend en cœur. Les slams et pogos sont repartis et l’ambiance monte d’un sacré cran. Jonathan Davis, malgré une voix souvent à la limite, s’amuse, et sollicite souvent le public. ‘ADIDAS’, ‘Falling away from me’, ‘Got the life’, tout y passe pour le plus grand plaisir des fans de la première heure. La fameuse cornemuse est bien sûr de sortie, les musiciens s’en donnent à cœur joie. Ils nous ont d’ailleurs livrés pas mal de choses lors d’une conférence de presse que vous retrouverez prochainement sur Daily Rock. Un show qui a fait plaisir à beaucoup de festivaliers à coup sûr, de par son énergie et ses riffs lourds, sombres mais efficaces à souhait.

The Valley : Et c’est Perturbator qui récupère tous les fans d’électro, je trouve d’ailleurs qu’ils l’ont programmé très tôt même si le public est encore une fois bien présent et se donne à fond, certains dansent même à l’extérieur de la tente.

Judas Priest arrivent eux aussi sur scène en Mainstage. Les papys du rock sont dans la place. L’âge avance, les mouvements ne sont plus les mêmes mais la voix reste quasi intacte et fait toujours plaisir à entendre. Un concert de Judas Priest c’est toujours un show en soi avec un décor qui claque type usine et même l’arrivée de Rob en moto pendant le show. Un spectacle multigénérationnel qui mettra ce soir tout le monde d’accord.

Mais il est clair que ce soir, les stars ce sont les français. Une fois n’est pas coutume, des frenchy en tête d’affiche, plus attendus que les groupes américains qui leur ont même fait quelques clins d’œil durant leur show, à l’instar de Korn qui souhaitera un bon anniversaire à Mario pendant leur set.

Eh oui vous l’aurez compris c’est Gojira qui rend les gens impatients ce soir. Et le groupe va leur donner tout ce qu’ils attendent. Un show sobre, sombre parfois, mais tellement efficace et pêchu. Les titres s’enchainent parfaitement, quelques beaux jeux de lumières, fumée, flammes, tout y est. ‘Flying Whales’, ‘The chant’, ‘Another world’, ‘Amazonia’, tout est là pour enflammer Clisson ce soir. Un très beau show, une belle prestation livrée sur un plateau d’argent par Gojira. Ils ont très bien utilisé les écrans géants qui retransmettent à la fois le groupe, le public ou même des clips vidéo qui rajoutent une dimension visuelle dingue. Mention spéciale au batteur qui nous a bien régalé avec son show.

Encore une journée exceptionnellement riche au Hellfest. Une belle programmation et des concerts phénoménaux. La barre est toujours aussi haute en cette fin de premier week-end.

[Texte MD]
[Photos Chris Guillaudin – Sifaka Com]
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