Mercredi 8 juin 2022, le moment de revenir à la vie de festivalier après plus de deux longues années sans rien avoir à se mettre sous la dent.

Après être passé récupérer le précieux « pass presse » à la Gästeregistration (quel mot barbare, je sais), direction le camping VIP pour la 1ère fois, pas le premier Greenfield hein, c’est mon quatorzième, juste le premier en camping VIP.

Après avoir choisi notre place sous une petite pluie bien accueillante, qui s’est avérée être un choix plutôt moyen, pour cause : dormir à 30 mètres de la grande scène peut s’avérer moyennement agréable quand tu te fais réveiller à 9h du matin par un soundcheck, même si c’est celui de Korn. Après avoir installé le campement, direction la Partyzone, qui, pour notre plus grand bonheur, reste quasiment inchangée à quelques détails près, tout comme le reste du festival à l’exception de la zone VIP qui s’est déplacée et agrandie. Petite soirée bien arrosée entre potes en attendant le vrai début du festival, à savoir le lendemain : jeudi.

Réveil sous une pluie battante après s’être bien gelés tout ce qui dépassait du sac de couchage toute la nuit car la température avoisinait les 7 degrés, on se balade jusqu’à l’ouverture des festivités par les fameux Alphornbläser, à savoir : le groupe de cor des alpes local, qui a l’honneur d’ouvrir le festival depuis toujours. Ça met vite dans l’ambiance Greenfieldienne et qu’est-ce que c’est bon !
Premier groupe sur la grande scène : Skindred. Malgré une vilaine pluie, les anglais ne sont pas refroidis et le public non-plus. Une grosse demi-heure d’ambiance folle, un public bien compact et motivé qui fait tout de suite oublier le temps. Ne connaissant pas trop ce groupe, j’avoue avoir été très agréablement surpris par sa prestation et surtout par la voix de son charismatique chanteur.
Pour la suite de l’après-midi je vous passerai les détails des concerts que j’ai pu voir ou entrevoir car comme on dit : si tu n’as rien de constructif à dire, abstiens-toi. Quelques performances plutôt moyennes, voire pire, mais restons polis.
18h10, le rendez-vous avec les allemands de Electric Callboy sur la grande scène est pris, et on n’est pas déçus : un son énorme dès la première note, des gars déguisés en sportifs des années 80 avec mulets, bien-entendu, et déballant une énergie et une envie de s’amuser des plus communicatives, et ça fait mouche. Ça saute, ça danse, ça chante, ça pogote, … et ce des premiers rangs jusqu’au bar du fond… pure folie. EC est vraiment taillé pour les fests et ça se sent bien.
Un peu le temps de reprendre notre souffle et voilà que s’approche l’heure d’aller voir ce que Stick To Your Guns a à nous dire, depuis le temps, du côté de la petite scène : Je ne saurais pas vous traduire le contenu de leur message mais c’était très violent et énervé. Une énergie boostée par un pur son hardcore et un public très très réceptif, il faut dire que le hardcore et le metalcore prend une grande place sur l’affiche du Greenfield depuis toujours, ce qui n’est pas pour me déplaire.
Après avoir écourté ma présence au show de STYG pour ne pas louper le début de The Offspring, je me rends quasiment instantanément compte que c’était le mauvais choix…Les punks américains font très bien le job, qu’on soit d’accord. Mais ils font malheureusement que le job, ni plus ni moins. Peu d’énergie et de sympathie de leur part mais une setlist plus que rodée et efficace qui trouve quand-même le moyen de me faire apprécier ce live. Il faut dire que leur musique est tout de même faite pour s’amuser et le public l’a bien compris.

La soirée s’achève sur le concert de Korn. Par où commencer ? Les cinq américains ne sont pas là pour acheter du terrain et ça se sent direct : ils commencent par un « Falling away from me » interprété tellement violemment que ça met tout le monde d’accord. Ils sont en forme et comptent bien le montrer. Nous avons réellement eu droit à du GRAND Korn ce soir et qu’est-ce que c’était beau ! Mention spéciale à Jonathan Davis, plus en voix que jamais et à Ray Luzier à la batterie, qui est selon moi le meilleur batteur au monde et l’a encore prouvé ce soir. Définitivement le meilleur concert du festival et le meilleur concert de Korn auquel j’ai eu l’occasion d’assister.
Après une superbe première journée de concerts, bien qu’humide, très humide, pas de Partyzone pour moi. La bière attendra vendredi matin.

Vendredi : Ouverture de la grande scène à 13h10 déjà par les Suisse-allemands de Final Story. Le combo, peu habitué à jouer sur de si grandes scènes, s’en sort franchement bien et nous délivre un show de qualité.
S’en suit Gloryhammer… Là de nouveau je devrais m’abstenir, de peur de devenir méchant. Sans intérêt… Musique très moyenne et looks ridicules … pas pour moi. Heureusement que le ridicule ne tue pas.
En tout début de soirée, armés de leur plus beau et plus gros canari en plastique gonflable, Alestorm débarque sur la grande scène afin d’emmener le public venu en masse à bord de leur navire pirate pour partir à la chasse au trésor, ou à la chasse au rhum… je ne suis plus trop sûr… en tout cas leur bonne humeur a conquis le public et leur petite heure de concert est passée très vite. Alestorm est un groupe à voir à l’heure de l’apéro et se marie très bien avec une bonne bière fraiche.
C’est ensuite au tour de Jinjer d’enflammer la petite scène, et ce sera chose faite. En effet les Ukrainiens, qui ont finalement décidé de recommencer les tournées, malgré la guerre dans leur pays, sont en forme et ont clairement un message à faire passer. Une heure de concert comme on en voudrait tous les jours : gros son, bonne humeur, une voix inégalable, des musiciens hors-normes… Bref, je suis encore plus fan et je pense que ce n’est pas seulement mon cas… Incroyable.
Le reste de l’affiche du jour n’ayant pas trop d’intérêt pour moi, je suis ensuite parti visiter un peu la zone, il faut dire que même si le fest a peu changé, il est toujours aussi accueillant avec ses bars à cocktails, ses stands de nourriture aussi variés que nombreux et ses visiteurs toujours aussi sympathiques. Une soirée terminée tardivement et arrosée plus que copieusement pour clore une journée de concerts ensoleillée autant par des groupes rayonnant que par le soleil, qui a enfin fait son apparition dès vendredi matin et restera au rendez-vous le samedi.

Le samedi restera longtemps dans ma mémoire de par son enchaînement de concerts merveilleux, bien qu’ayant quitté le festival en début de soirée, manquant ainsi malheureusement Billy Talent et Bring Me The Horizon, que je voulais vraiment voir.

16h30 : Les tessinois de Dreamshade mettent tout le monde d’accord avec un show d’anthologie sur la petite scène. Le public est d’abord à l’écoute et plutôt calme, puis l’ambiance n’a cessé de chauffer jusqu’à la fin du set. Je me dis que le metal suisse a de beaux jours devant lui quand je vois ce genre de groupes incroyables.
Après la claque magistrale que je viens de prendre, direction la grande scène pour voir la fin du set de Skillet qui nous a délivré son lot de gros tubes dont seulement les groupes de rock américains ont le secret. Et ce fût très bon ! Mais pas le temps de respirer, direction petite scène.
Annisokay nous envoie une prestation exceptionnelle, malgré l’absence de leur chanteur habituel, remplacé pour l’occasion par une personnalité du metalcore allemand, à savoir : Andy de Caliban. Après quelques petites approximations dans les deux premières chansons du remplaçant précité (dans la joie et la bonne humeur, le groupe en rigolant à plusieurs reprises), le show part sur les chapeaux de roues. Il faut dire que Andy n’a eu que 48h pour apprendre une heure de set, ce qui relève presque de l’exploit, mais le groupe ne voulait absolument pas annuler sa première prestation au Greenfield, et on les comprend.

A peine le temps de se réhydrater (car il fait très chaud en ce samedi après-midi), que les anglais de Bury Tomorrow débarquent en force comme à leur habitude. Armés de deux nouvelles recrues dans leur line-up, suite au départ du guitariste/chanteur il y a quelques mois, le groupe est plus fort que jamais : refrains accrocheurs interprétés avec brio par le nouveau claviériste/chanteur clair, une énergie sans limite et très communicative tout au long de la petite heure de set qu’on aurait aimé être beaucoup plus longue et des musiciens heureux d’être de retour à Interlaken comme le dit à plusieurs reprises le hurleur de la bande, car ces messieurs sont des habitués maintenant. Une bonne humeur générale est présente entre le groupe et le public et c’est dans cette énergie là que je termine mon Greenfield 2022, ce qui ne le rend que plus beau.

Les points forts de cette édition :
– La bière est moins chère
– Les lives de Korn, Jinjer, Bury Tomorrow et beaucoup d’autres d’une qualité rarement vue
– Une bonne humeur générale très agréable, les gens en avaient vraiment besoin
– Des groupes chargés à bloc et donnant vraiment tout ce qu’ils ont

Les petits points faibles :
– Toujours autant de groupes «punk» de qualité médiocre en milieu de journée tous les jours
– Jolie hausse du prix de la nourriture

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