Formé dans le sud de la France, le quatuor Septaria mélange post-metal, metal progressif et death avec une vision moderne et engagée. Inspirés par des figures comme Gojira, Meshuggah ou Slift, les membres du groupe refusent de se cantonner à une seule étiquette. Au lendemain de leur passage sur la Hellstage, lors du Hellfest 2025, Hugo Leydet (batterie) et Baptiste Trébuchon (basse) reviennent sur la sortie de leur premier album, l’importance de rester hors des cases, et les coulisses de ce projet né avec passion et patience.
Salut Septaria, qui êtes-vous et que faites-vous ?
Baptiste : Nous sommes un groupe de metal qui s’identifie à du post mais on a pas mal d’influences : death, stoner notamment, mais on s’inspire de beaucoup de choses. On est basés dans le sud-est de la France et le projet s’est créé fin 2021.
Votre premier album est sorti fin 2024. Quel regard portez-vous aujourd’hui sur cette sortie, quelques mois après ?
Hugo : Globalement, les retours ont été très positifs. C’était notre tout premier album, donc on n’avait pas vraiment de point de repère, ni d’attente précise.
Finalement, que ce soit du côté du public ou de la presse, les retours ont été bons, et ça nous a vraiment touchés.
On a même organisé une tournée nous-mêmes, un peu à l’arrache, à travers la France. Et à chaque date, il y avait des gens, et ils étaient super réceptifs. Ça fait vraiment plaisir, surtout pour un premier disque. Et puis aujourd’hui, être programmés au Hellfest est une belle étape. On a une sacrée chance.
Que s’est-il passé entre 2021, année de formation du groupe, et 2024, année de sortie du premier album ?
Hugo : Le groupe s’est formé fin 2021, et dès juin 2022 on enregistrait déjà l’album. Tout s’est fait assez vite, finalement. Ensuite, on a autoproduit le disque, mais à ce moment-là, on n’avait aucun moyen de le sortir correctement : pas de label, pas de plateforme, pas de soutien. On ne voulait pas juste balancer l’album dans le vide, comme ça.
Il y a énormément de groupes qui sortent des projets sans accompagnement, et on ne voulait pas faire pareil. On a préféré attendre de trouver un label capable de nous épauler. Aujourd’hui, on travaille avec Klonosphere, qui nous soutient notamment sur toute la partie presse et médias. Et ça fait du bien !
Comment avez-vous été en contact avec eux ?
Baptiste : C’est Guillaume lui-même (ndlr. Guillaume Bernard, guitariste de Klone et responsable de Klonosphere), qui nous a contactés sur Instagram. Il a accroché, on a discuté et voilà !
Que retenez-vous de cette première grande étape ?
Hugo : Ça fait tellement de choses ! Cet album, on l’a vraiment vu naître étape par étape. Rien que de le voir sortir aujourd’hui, c’est déjà énorme pour nous. On est partis de rien, c’est nos proches, nos familles, qui nous ont soutenus au départ, notamment pour le financement. Donc le voir aboutir, c’est une vraie satisfaction personnelle.
On est avant tout des passionnés et on a tout fait nous-mêmes : la production, le mixage, même la pochette. Être au cœur d’un projet comme ça, c’est enrichissant à tout point de vue. Quand tu construis ton propre projet et que tu vois le résultat, c’est toujours satisfaisant.
Baptiste : C’est un peu comme notre petit bébé, on est super contents de le sortir parce qu’on a passé des mois dessus.
« Maman, je joue au Hellfest ! » C’est trop bien ! – Hugo Leydet (batterie), Septaria
Votre univers oscille entre metal progressif, post-metal et death metal. Comment réussissez-vous à fusionner toutes ces influences sans perdre en cohérence ?
Hugo : Se cantonner à un style, ce n’est pas vraiment notre truc et c’est peut-être justement là qu’on prend un contre-pied. Personnellement, les groupes qui se cataloguent trop vite en disant « on veut faire tel genre, on va coller à tel style« , ce n’est pas ce qui me touche le plus. Moi, ce que j’aime, c’est quand c’est difficile à étiqueter, quand ça sort des cadres, quand c’est pensé un peu « out of the box ».
Et puis notre album, on l’a fait très vite, il est encore jeune. On a du recul dessus, parce qu’on l’a enregistré il y a quasiment trois ans, mais il n’est sorti que récemment. Avec le temps, je pense vraiment que rester enfermé dans un genre, ce n’est pas forcément une bonne idée.
Le clip de ‘Psyché’, tourné dans un hôpital psychiatrique abandonné, est une véritable immersion. Qu’est-ce que cette expérience vous a appris ?
Baptiste : C’était très intéressant de se retrouver tous ensemble pour un moment aussi intense. On a filmé en trois jours et on a fait face à toutes les complications imaginables…
Du genre ?
Hugo : On a chopé des puces pendant le tournage… L’enfer ! (rires) Je crois même qu’on n’était pas censés en parler un jour, mais tu peux l’écrire !
C’était un véritable hôpital, immense, interminable, et on tournait de nuit, en pleine forêt, au milieu de nulle part. L’atmosphère était franchement lugubre… mais en même temps, c’est exactement ce qu’on cherchait.
Nous, on s’est concentrés sur la musique, mais on a, là aussi, tout fait nous-mêmes. On a écrit les plans, imaginé l’histoire, pour que le tout soit cohérent avec les images, les ambiances et les thématiques qu’on avait en tête, en lien avec la musique et le sujet. On ne voulait pas juste se filmer dans un hangar comme on le voit souvent. Et malgré un budget hyper serré de 300€ – c’est rien comparé à ce que certains groupes investissent – on l’a fait.

Où puisez-vous vos inspirations pour composer et écrire?
Baptiste : J’écoute beaucoup de death et de stoner, deux styles qui m’inspirent beaucoup. Gojira est aussi une grosse source d’inspiration, Slift et le bassiste de Tool.
Hugo : Moi c’est le bordel, il y a beaucoup trop de trucs ! Ça va du jazz expérimental, à la musique classique ! J’aime l’expérimental ambiant, basé sur des synthétiseurs modulaires. Tu sais, ces machines avec plein de câbles qu’on branche un peu partout. C’est assez complexe, et je me torture un peu l’esprit à essayer de comprendre comment en tirer quelque chose de cohérent, comment le relier aux sons que j’écoute. En réalité, ce n’est pas encore ce que je fais, mais plutôt ce vers quoi j’aimerais réussir à créer.
Que retenez-vous de votre passage sur la HellStage ?
Baptiste : Au niveau des conditions, assez difficile parce qu’il faisait très, très, très chaud. Moi j’étais du côté où le soleil tapait, j’avais 40 degrés dans la tête. Mais sinon, trop, trop cool de jouer sur la HellStage. C’est une petite fierté pour nous et le public était assez accueillant, il y avait une bonne énergie. Je pense qu’on a donné ce qu’on pouvait et on est contents.
D’ailleurs, lorsque vous avez reçu la nouvelle, que s’est-il passé dans vos têtes ?
Hugo : Tu sais qu’on ne réalise pas encore ? C’est comme si notre cerveau n’avait pas encore assimilé l’info. C’est un truc de fou… Sur le moment, tu sautes de joie, t’appelles tes potes, tu cries : « Maman, je joue au Hellfest ! » C’est trop bien !
Après le Hellfest, que va-t-il se passer ? Quels sont vos projets ?
Hugo : On va défendre l’album comme on peut encore, avec de la vidéo, des concerts, des festivals. On a quelques propositions de dates dont on ne peut pas encore trop parler. En tout cas, on est à dispo pour ça ! Puis composition à fond, mine de rien !
Baptiste : Ce projet, c’est notre objectif, le but de notre vie.
Est-ce que vous avez prévu de passer en Suisse y découvrir le public ?
Hugo : Si tu savais le temps que j’ai passé à essayer de booker des dates à Genève ou Lausanne ! On veut trop jouer en Suisse, le public à l’air super chaud !






