Le jour se lève sur Colombier-Saugnieu, et déjà la chaleur nous assomme. Pour ceux qui ont logé près de l’entrée du fest, la nuit a été courte entre le « crash poubelle » et le « Macumbé » (le Macumba version Plane’R). Heureusement, le stand petit déj’ n’est qu’à une minute de l’entrée du camping. Café, croissant, et c’est reparti !
Après un Jour 1 en fanfarre, on démarre le samedi avec un concept des plus originaux : le Diskopéro. Mais qu’est-ce que c’est ? Le Diskopéro, c’est un DJ complètement déjanté, des festivaliers surmotivés, et un max d’apérooooos ! Le soleil tape fort, mais ça n’empêche pas notre maître de cérémonie de se déchaîner sur ses platines et son micro, le tout en doudoune et chapka. Il nous donne littéralement chaud.
Perseide – Terminal 2
On se prépare pour le premier concert de la journée avec un groupe local : Perseide. Hyper motivés, passionnés et heureux d’être là, les Lyonnais donnent tout sur la scène du Terminal 2. Malgré la canicule, le quatuor enchaîne les acrobaties et donne vie à chacun de ses riffs. On peut compter sur la foule pour se masser devant la petite scène dès le début de la journée. On ne va pas se mentir, quelques petites fausses notes viennent titiller nos oreilles pointilleuses, mais elles sont vite oubliées grâce à l’énergie communicative et aux grands sourires de Perseide.
Amon Sethis – Terminal 1
Le show d’Amon Sethis démarre par un rituel de feu, grande capuche noire à l’appui. Forts de leur nouvel album ‘Part III – Dawn of an Apocalyptic World’, sorti en début d’année, les Français ne sont pas là pour plaisanter. Inspiré de l’époque des pharaons, leur univers nous plonge dans un hard rock aux accents d’Iron Maiden. Ce n’est pas forcément à notre goût, mais il faut reconnaître que ça joue très bien sur le Terminal 1. Au-delà de la musique, on profite aussi des costumes et des jongleurs de feu.
Eight Sins – Terminal 2
Ah Eight Sins ! On sait d’emblée qu’avec Loïc, Arno, Julien et Mike on va passer un bon moment. Et ça ne loupe pas ! Ça part direct en circle pit et ça soulève la poussière de Montcul. Ça bouge dans tous les sens, et les slams s’enchaînent. Le groupe incite au chaos et réveille enfin le fest, qui peinait jusque-là à décoller. Malgré leurs têtes innocentes et leurs blagues infinies, les Grenoblois balancent un son ultra vénère.
Les slameurs défilent les uns après les autres. Le crew, déjà bien sollicité par la quantité de crowdsurfers, tente tant bien que mal de faire redescendre la température à coups de lance à eau. On n’hésite pas à faire asseoir tout le monde… pour mieux les faire sauter ensuite. Loïc Pouillon ne laisse pas une seconde de répit à son public, enchaînant avec un circle pit 100 % féminin. Instant mims : c’est au tour des enfants de monter sur scène, avant qu’un duo avec Steeven Corsini, chanteur charismatique de Locomuerte, produise l’effet d’une bombe, histoire de bien nous achever.
L’ambiance reste bon enfant, avec distribution de frites, de bouées… et ça repart de plus belle, haut en couleur. Sur le Terminal 2, ça joue fort, très fort, et nous balance un raz-de-marée de riffs incisifs. Pour marquer le coup, Eight Sins demande une dernière fois à la foule de courir — mais cette fois, autour de la régie ! Le show passe en un clin d’œil et nous laisse complètement décoiffés.
Future Palace – Terminal 1
Après nous avoir convaincus au Hellfest, on a hâte de retrouver Future Palace sur la mainstage du Plane’R. Avec son post-hardcore explosif, le trio berlinois est là pour nous envoyer du lourd. Ça tabasse, ça hurle, et ça revendique ! Le soleil cogne fort lui aussi. Maria Lessing nous impressionne une fois de plus par son énergie et sa puissance, malgré la canicule.
Véritable frontwoman, elle n’hésite pas à partager avec le public des moments difficiles de sa vie, pour expliquer ses textes et faire passer des messages forts. Histoire d’éviter le coup de chaud, on alterne entre danse frénétique et passages sous les brumisateurs installés le long des barrières. La vibe colle parfaitement au début de soirée, et nous donne un vrai regain d’énergie pour la suite.
Planet of Zeus – Terminal 2
Groupe de heavy stoner d’Athènes, Planet of Zeus nous permet de faire redescendre un tout petit peu la pression. Dès les premières notes, les Grecs nous donnent envie de nous rapprocher du Terminal 2. Avec leurs riffs typiques du hard rock américain et la voix rauque, presque crooner, de Babis Papanikolaou, on se croirait transportés quelque part entre le désert californien et les plaines du Far West. C’est sincère, brut et sans chichis.
Une très belle découverte qui offre une parenthèse bienvenue dans le tumulte du festival. Leur groove chaud et bien dosé attrape autant les fans de stoner que les amateurs de rock sudiste. Pour tous ceux qui apprécient Black Stone Cherry, Clutch ou encore Monster Truck, on te recommande vivement de jeter une oreille à ce groupe grec au talent certain. Planet of Zeus a clairement sa place parmi les belles surprises de cette édition.
Feuerschwanz – Terminal 1
On le sait, Feuerschwanz, c’est avant tout des flammes et de la déconnade. On les avait d’ailleurs croisés un peu plus tôt dans la journée, en pleine séance de tournage de clip sur le site du festival, toujours dispos pour aller à la rencontre de leurs fans. Sourires aux lèvres et bonne humeur communicative, la formation allemande nous offre un spectacle des plus animés, dans un univers médiéval-fantastique aussi kitsch que fun, entre costumes d’époque revisités et décors délirants.
Ce qui frappe, au-delà du show millimétré et des pyros, c’est la sincérité de leur lien avec le public. On sent que le groupe aime vraiment échanger, plaisanter, partager – et ça fait un bien fou de vivre un concert sur un ton aussi festif et léger.
Feuerschwanz, c’est l’assurance d’un bon moment, entre metal, humour et esprit de fête.
Locomuerte – Terminal 2
Changement radical sur le Terminal 2 avec Locomuerte. On bascule dans un thrash punk crossover aux influences latines bien énervées. Sur scène comme dans la fosse, une seule consigne : foutre un maximum de bordel. Shorts, grands débardeurs de sport, bandanas et casquettes : le groupe est prêt à nous envoyer des dingueries, aussi bien sur scène que dans la foule. C’est le chaos total, et on s’en prend plein la figure ! Entre les slameurs chevauchant des crocodiles gonflables et les improbables combats de lucha libre entre nains, on ne sait plus trop où on est… mais une chose est sûre : on s’éclate comme jamais.
Les textes en espagnol, portés par la voix puissante de Steeven Corsini et ses longues tresses blanches iconiques, nous plongent dans un univers aussi fou qu’énergique. Pour ceux qui ne connaissaient pas encore Locomuerte, les Français ont laissé un souvenir brûlant. On a déjà hâte de les revoir car ce groupe est taillé pour la scène.
Gloryhammer – Terminal 1
On les a vus un nombre incalculable de fois, mais cela ne nous empêche pas d’être toujours aussi excités à l’idée de les revoir.
Gloryhammer, c’est un voyage galactique entre batailles épiques, laser, héros légendaires… et beaucoup (vraiment beaucoup) de licornes. Dit comme ça, c’est intriguant et c’est justement tout l’intérêt. Bien que leur univers soit complètement fantasque, leur talent de musiciens et la qualité de leur show ne sont jamais mis en doute. Et pour être honnête, on pense que c’est tout simplement le meilleur concert qu’on ait vu d’eux jusqu’à aujourd’hui. La voix de Sozos Michael est puissante, claire, maîtrisée de bout en bout, et il n’hésite pas à interagir avec le public avec aisance. Il se permet même une private joke bien sentie à propos… des toilettes du festival avec lesquelles ils ont eu un petit problème avant de monter sur scène. Nous n’en dirons pas plus : ce qui se passe à Montcul, reste à Montcul.
La nuit tombe, les slameurs s’enchaînent sans interruption, et l’ambiance devient complètement folle. On finit par craquer nous aussi, et on se jette dans la mêlée pour un slam totalement mémorable emmenant avec nous Serge le lama, fidèle mascotte de Daily Rock, qui n’a peur de rien.
Angelus Apatrida – Terminal 2
Alors, comment dire… Peut-être influencés par la vibe majoritairement power fantasy de la journée, on s’attendait, avec un nom pareil, à un autre groupe dans le même délire. Mais pas du tout !
C’est bien du bon vieux thrash metal bien bourrin qui se déverse sans pitié sur le Terminal 2. Dans la foule, la fatigue commence à se faire sentir, mais personne ne lâche l’affaire. On headbang, on se jette dans le pit, et on continue la bagarre.
Formé il y a 25 ans à Albacete, en Espagne, Angelus Apatrida montre qu’il est toujours aussi solide qu’un roc sur scène. Leur son est massif, précis, sans fioritures. La fin du festival approche, et on commence à le ressentir physiquement, mais on s’accroche, parce que chaque minute compte. Le jeu de lumières, sombre et chaleureux, installe une atmosphère presque pesante, mais parfaitement en phase avec l’univers du groupe. Un set intense, sans concession, qui nous rappelle pourquoi on aime tant ce genre de claque musicale.
Perturbator – Terminal 1
On termine en beauté sur la grande scène avec un artiste français en pleine ascension : Perturbator. Un peu d’audace, ça ne fait jamais de mal et pour clôturer cette douzième édition, le festival a fait un choix aussi inattendu que réussi. Exit les guitares saturées : place à la synthwave sombre et électrisante venue tout droit de Paris. Le show visuel est à la hauteur : lumières hypnotiques, stroboscopes en rafale, atmosphère futuriste… Le public se laisse happer par l’univers de Perturbator, entre danse frénétique et contemplation.
On bouge, on saute, on danse comme des fous jusqu’à la dernière note. Une clôture surprenante, élégante et parfaitement dosée, qui prouve que le Plane’R Fest sait aussi sortir des sentiers battus, tout en finesse, et on valide à 100 %.
On finit ce fest avec de très belles images, contentes de nos découvertes, et on peut déjà dire une chose à propos du Plane’R: on reviendra !
Texte : Hiromi Berridge, Floriane Piermay
Photos : Floriane Piermay
Merci Plane’R !

















