La musique ne doit pas avoir de vocation élitiste, et ne doit en aucun cas tomber dans les dérives de l’intellectualité, le premier objectif étant celui de faire appel à l’affect de l’auditeur. En l’occurrence, ces musiciens originaires de St-Pétersbourg en Russie ont tapé dans le mille en n’ayant aucune prétention démesurée et témoignant d’une véritable honnêteté. Avec Hateful 10, Tornado Kid nous emmène dans un univers graisseux, malsain, direct, et prompt à l’imaginaire que l’artwork suscite.
Le combo joue sur ses forces en alternant influences heavy, metal et même ponctuellement au delà et le rythme est entraînant et bien soutenu par la voix de Dima The Dog (drôle de surnom n’est ce pas ?). En résultent des riffs qui fonctionnent et des refrains qui ne manquent pas de se faire remarquer à l’écoute. La structure des titres, bien que parfois similaire, est du genre efficace, et il n’est nul question ici de palabres philosophiques et autres prises de têtes en tous genres. Tornado Kid va droit au but en brandissant haut et fort un mode de vie bravant les interdits.
Sous l’impact d’une production spontanée et en totale adéquation avec le feeling dispensé par ce groupe, cette première offrande, bien remplie de décibels, tient donc toutes ses promesses. Les russes savent tenir leurs engagements initiaux, et se montrent même poignants, avec des mélodies parfaitement orchestrées, et ambitieux en apportant quelques sonorités métallisées. Ils ont le gabarit, la crédibilité et la légitimité pour combler les fans de southern metal, mais ce qui séduira davantage encore est l’authenticité du propos, et le côté anarchique.
Quelques surprises viendront également rompre l’équilibre architectural de l’ensemble (les chœurs notamment), et même si cet album souffre d’une certaine standardisation, ces dix titres se laissent apprivoiser, sans jamais véritablement lutter, et le quintet semble avoir adopté les bons gestes. Du début à la fin, il fait ce qu’il faut pour porter notre attention, délivrant une énergie transmissible.
En fait, Tornado Kid est un peu le groupe que l’on aimerait voir en première partie des texans de Texas Hippie Coalition, des suédois de Backyard Babies ou des anglais de Black Spiders. Est-ce un bon présage pour leur avenir ? Ce qui est certain, c’est qu’avec une entrée en matière aussi réussie, et qui suscite de gros espoirs pour la suite, ils ont de quoi vous botter les fesses en toute allégresse.
 

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.