Après un âge d’or conclu avec le monumental ‘Pelagial’, The Ocean entamait une nouvelle ère en 2018 avec ‘Phanerozoic I’, se séparant de nos gaillards de Coilguns nationaux qui avaient accompagné la tête pensante du groupe, Robin Staps, pour trois albums. Malgré une barre placée haute, la nouvelle formule du groupe fut acclamée par la critique, et trouve assez naturellement sa confirmation ici, allant jusqu’à faire revenir Jonas Renkse, le chanteur de Katatonia, enrichir le titre ‘Jurassic | Cretaceous’ – probablement un des grands moments de cet album – de sa voix cristalline. Comme le suggère la numérotation, nous sommes dans le prolongement du premier Phanerozoic, explorant des territoires post-metal aux atmosphères denses, tantôt déferlantes, tantôt aériennes, mais dans l’ensemble moins abyssales que du temps de ‘Pelagial’. Il n’empêche que les racines hardcore restent évidentes et, la voix ne manquant pas de le rappeler, une affinité avec le genre restera sans doute nécessaire pour embrasser la richesse des compositions. Sur des morceaux comme ‘Jurassic | Cretaceous’ ou ‘Eocene’, de toute sa carrière, The Ocean n’aura jamais autant évoqué Tool. Dans le bon sens du terme : similitudes ne devenant pas plagiat grâce à des envolées de violence héritées du sludge que n’aurait pas risqué la bande à Maynard. La présence d’éléments électroniques et d’instruments classiques (les cuivres, en particulier, sont une réussite), atteste définitivement de la maturité d’un projet qui a renoncé à la violence pour la violence. Distillée avec parcimonie et pertinence, elle n’en devient que plus redoutable.

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Note : 4/5