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Recueillit par une famille, qui le traite comme un enfant, un jeune singe vit ses premiers jours d’écoles. Si le concept de cet opéra rock parait un brin ridicule, il n’est pas le premier disque à se baser sur un concept surréaliste. Le thème ressemble d’ailleurs à une réadaptation de « Tommy », premier opéra rock de l’histoire, censé influencer tous les autres.

On notera tous de même que, mis à part un passage sur le harcèlement, le parcours de ce jeune singe est bien moins glauque que celui de son grand frère aveugle, sourd et muet. Mais le plus important, c’est que ces concepts permettent souvent de donner une direction à l’album, une ambiance prompte à servir l’histoire inventée par le groupe.

Les Who avaient développé un décor mystique et rêveur, censé représenter les interrogations d’un enfant autiste, perdu dans des pensées qu’il ne peut exprimer. Les Lemon Twigs ont préféré une atmosphère légère, qui suit bien avec leurs mélodies glam rock.

D’un point de vue strictement musical, les frères américains se rapprochent plus de la classe mélodique de Marc Bolan et Bowie, que du pompiérisme assumé de la bande de Townshend. Servit par une production luxuriante, assuré par Todd Rundgren, et dont la richesse n’est pas sans rappeler les expérimentations mélodique des beach boys sur « Pet Sound », « Go To School » est surtout la parfaite antithèse d’un autre album glam sorti il y a quelques années.

Paru en 2014, « Manipulator » était un autre disque de glam surprenant. On saluait à l’époque l’énergie stoogienne, avec laquelle Ty Segall jouait ses mélodies Bowiesques. La formule obtenue avait réinventé une première fois le glam rock, en créant un son que Ty Seagall ne revisitera malheureusement pas par la suite.

« Go To School » , lui, s’acharne à sublimer les mélodies glam , en les dotant d’une sensibilité pop résolument moderne. Car n’allez pas croire que les références citées plus haut pour qualifier leurs musique condamne l’album à n’être qu’un hommage sympathique.

Si l’ombre de Bowie plane clairement sur les mélodies, et si les cœurs ne sont pas sans rappeler les Beatles, ces fantômes ne sont que de sympathiques souvenirs, subtilement proposés à l’auditeur. Pour le reste, le talent de composition du duo américain lui permet largement de proposer une version moderne et personnelle du glam et de la pop baroque qui l’a tant influencé.

Autant dire que des albums aussi ambitieux et, n’ayons pas peur des mots, révolutionnaire, on en trouve pas à chaque coin des rues. Espérons que les trouvailles mélodiques de ce disque servent de canevas, sur lequel d’autres groupes viendront tisser la grande fresque du rock moderne. Alors les Lemon Twigs graveront leurs noms à la suite des White Strippes, dans la liste de ceux qui ont sorti le rock des tréfonds de l’underground.

Dans tous les cas, on tient ici un album qui fera date, l’opéra rock d’une nouvelle génération.

https://www.thelemontwigs.com/

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