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Avec le temps et l’expérience, j’ai appris à jauger la valeur intrinsèque d’un album assez rapidement, mon avis n’évoluant que très peu une fois franchi le cap des deux premières écoutes. Loin de moi l’idée de donner des leçons à qui que ce soit mais la précision me semblait importante surtout lorsque j’emploie des adjectifs que certain(e)s trouveraient exagérés. Ceci étant dit, passons à ce qui nous intéresse aujourd’hui.

N’ayant pas cédé aux sirènes Bandcamp pour conserver l’effet de surprise, j’ai donc découvert « Those Winds », la première offrande de Stonebringer une fois effectué la mise à mort du papier blister recouvrant ce disque. Et si vous êtes parfois comme moi, moins attiré par le côté métallique de la force, leur stoner progressif devrait vous plaire.

L’écoute de cet album donne tout simplement le sentiment de tomber sur une pépite d’or au gré d’une fouille musicale que l’on n’imaginait pas aussi fructueuse et ils réussissent une performance rare en ces temps formatés, c’est d’avoir d’emblée un style bien caractéristique et s’y tenir sans forcément se répéter à l’infini. Stonebringer nous présente ainsi neuf titres ambitieux guidés par leurs instincts, démonstrateurs d’un talent qui ne trompe pas.

Relativement technique sans être déstructuré, solidement charpenté, « Those Winds » regorge de passages progressifs où guitare et basse alimente l’espace sonore, tissant la trame d’un univers où se cohabitent riffs stoner et passages planants façon Pink Floyd. Les guitares parfois rampantes, parfois légères dialoguent avec justesse tout au long des morceaux, le batteur maitrise ses fûts avec bienveillance et le chant est juste dantesque.

L’étiquette stoner progressif restant pour l’heure bien trop sage pour eux, les grecs nous proposent en supplément tout ce qu’il faut sur cette galette pour évoluer en haute altitude et il y règne une atmosphère électrique franchement hors normes. Magistralement orchestré, ce qui séduit le plus dans cet opus, c’est la capacité qu’ils ont de nous faire voyager sans escale et de ne jamais sacrifier leur fond de jeu. L’équilibre entre musicalité et spiritualité est parfaite et ce groupe au sommet de sa forme (déjà) peut devenir à coup sur très rapidement une référence. Ces quatre musiciens en quête de faire un bon disque et de marquer les esprits s’en sortent divinement bien et atteignent directement le podium de la catégorie.

Revivre pareils instants de grâce fait le même effet que de recroiser une vieille connaissance perdue de vue depuis une décennie. « Those Winds » s’achève logiquement comme il avait commencé, dans une ambiance faussement calme laissant mourir une poignée d’accords restants en suspend dans votre tête encore quelques instants après la fin du CD.

Aucune faute de goût n’est à déplorer et mes conduits auditifs leur disent merci. Un premier album majestueux !

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