Cela faisait quelque temps, trop longtemps, que l’on n’avait pas vu et entendu Sophie Zelmani dans nos contrées. On se souvient de deux concerts genevois d’anthologie, l’un à l’Usine, éclairé par des bougies et l’autre dans le bijou du BFM, posé sur le Rhône. C’est dans l’une des plus jolies petites salles du pays, le Mühle Hunziken, que la belle et douce suédoise nous avait donné rendez-vous, avec ses fidèles musiciens depuis ses débuts, emmenés par le talentueux guitariste, claviériste et producteur, Lars Halapi. Le cadre feutré et original est idéal pour accueillir les chansons de Sophie Zelmani. Une œuvre discrète de songwriter à la croisée des mondes de Leonard Cohen, Bob Dylan et Suzanne Vega, inspirée de sa vie personnelle ou de ses réflexions sur notre monde. Quant à la musique, qui emprunte au folk, au pop et parfois au rock, elle est du miel pour nos oreilles, du baume sur les cicatrices de nos vies cabossées.
Le nouvel album, « The World Ain’t Pretty », paru en septembre 2022, se taille la part du lion, avec des titres plus enjoués et rythmés que les albums précédents qui portent à une douce mélancolie, comme une « saudade » scandinave. Nous applaudissons des deux mains aux réarrangements des classiques comme « Going Home », « Oh Dear » ou « Happier Man ».
En milieu de concert, Sophie et ses musiciens demandent au public quels titres il aimerait entendre. Un moment fort sympathique et amusant, l’artiste devant s’y reprendre parfois à plusieurs reprises pour retrouver les paroles. Le concert s’achève avec deux rappels, dont le magnifique « So Long » et son intro flamenco, un tout grand moment qui a ravi les fans.