Le soleil se lève et commence à taper fort, très fort. Ce dernier jour du festival est également le plus chaud, le plus sec. La poussière est soulevée par chacun des pas des festivaliers. L’ambiance est désertique, presque lunaire, mais elle n’empêche pas les adeptes de concerts en tous genres de se presser dans l’enceinte du festival, à son ouverture.


Cet environnement hostile est part intégrante des festivités. Comme dit dans les reviews des jours précédents, mieux vaut la poussière que la pluie. On se demande tout de même pourquoi un système d’arrosage n’est pas mis en place. Cela vient probablement du fait que le festival se veut écologiquement responsable, d’où les 90% de nourriture bio dans les stands de bouffe. Mais alors, il faudrait songer à trouver une solution pour la gestion des déchets, car même si l’enceinte du festival est nettoyée en continu par quelques uns des 30’000 bénévoles, les verres en plastiques, les canettes, les chaises de camping et autres objets fantasques jonchent le sol. C’est quand même étrange, quand on connait l’importance que les organisateurs accordent à l’environnement. Cela ne nous enlève toutefois pas de motivation, et nous sommes prêts pour entamer ce quatrième et dernier jour !

 

Photo ©Pauline Elmer

Albert Hammond Jr.

Le guitariste des Strokes a plusieurs cordes à son arc (ou plutôt à sa guitare …) et sait faire le show. En effet, on le découvre ici sous un autre jour, leader de son groupe plutôt sympathique. Au delà du fait qu’il se soit déjà fait un nom dans le milieu, sa participation au festival n’est pas volée, car sa musique est vraiment bonne. Le concert commence en début d’après-midi, il n’est donc pas facile de faire affluer le monde sous cet énorme chapiteau de l’Arena. Albert Hammond Jr. a toutefois réussi ce pari avec le sourire, envoyant plein d’ondes positives à ses spectateurs. Il dépasse le statut de guitariste lors de ce concert, s’exposant comme très bon artiste solo, complet et plein d’énergie qu’il ne se gêne pas de transmettre aux festivaliers participant à son show. Venu présenter son album ‘Francis Trouble’, il repart en ayant accompli sa mission, malgré un public clairsemé.

 

Photo ©Pauline Elmer

Gorillaz

Le festival touche à sa fin. L’Orange Feeling, cette ambiance si particulière qui règne dans le festival, est plus forte que jamais. Il ne reste plus qu’à la faire perdurer et la ramener à la maison, la perpétuer à notre retour du Danemark. Gorillaz est l’acte final de l’Orange Stage et clôture la programmation de cette scène emblématique.
Damon Albarn est un habitué du festival. Parmi ses différents projets, notamment Blur et Gorillaz, c’est aujourd’hui sa huitième prestation sur une scène du Roskilde. L’Anglais est un artiste complet qui ne cesse de développer ses idées. Gorillaz est son terrain de jeu et lui permet de faire ses expériences musicales et visuelles, car le spectacle se regarde autant avec les yeux qu’avec les oreilles. La chorale qui l’accompagne est au top, les musiciens aussi. Damon Albarn est affublé d’un maillot des ‘Three Lions’, suite à la victoire des Anglais à la coupe du monde. Le concert est génial, la qualité du groupe est assez incroyable, ce qui justifie sa présence sur la scène musicale depuis maintenant vingt ans. La setlist est bien garnie et après quelques titres de leur dernier album, ‘Humanz’, viennent les tubes de Gorillaz, comme ‘Feel Good Inc.’, ‘Stylo’, ‘On Melancholy Hill’ et ‘Kids with Guns’. Arrive alors la fin du concert avec le titre ‘Clint Eastwood’, la chanson qui a fait connaitre le groupe au début du XXIème siècle. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on s’en souviendra ! En effet, lors du premier couplet, Del the Funky Homosapien, le rappeur accompagnant Damon Albarn sur ce titre, fait une très brève apparition sur scène. Au beau milieu de son texte, pouf ! Plus rien. Del a disparu sans un bruit et le groupe est confus. Après une minute, Damon reprend : ‘Désolé, pour cette coupure, mais on a dû s’arrêter parce que … je ne sais pas.’ Nous apprenons ensuite que Del est tombé de la scène, et doit se rendre à l’hôpital. Heureusement pour lui, tout va bien et il sera bientôt sur pieds. La chute du festival prend donc une drôle de tournure.

 

Photo ©Pauline Elmer

Ces quatre jours vont rester gravés longtemps dans la mémoire des 130’000 spectateurs quotidiens. La programmation au top, le ciel bleu, la taille gigantesque du festival, la bonne humeur des gens, les kilomètres parcourus et les nouvelles rencontres participent au parfait déroulement du Roskilde Festival. Cette parenthèse hors normes permet de revenir en Suisse avec un regard moins critique, un esprit plus ouvert et des souvenirs fantastiques. Le retour à la réalité sera compliqué, mais il faut bien cela, pour mieux y retourner l’année prochaine.

 

Photo ©SH Luftfoto

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