Home Divers Dossiers Plein le culte : Joy Division – Unknown Pleasures

Plein le culte : Joy Division – Unknown Pleasures

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Il y a trente-cinq ans, sortait un disque qui allait apporter sa petite révolution dans l’histoire musicale, tant au niveau sonore que sur le plan des textes. Cet album, c’est ‘Unknown Pleasures’ de Joy Division, formation précurseure du post-punk pour certains, de la mouvance new wave et l’un des initiateurs de la cold wave.

Dès la vision de sa pochette, conçue par Peter Saville, le ton est donné. Un fond noir ou des courbes simplistes et estampillées sont tracées, s’apparentant aux pointes émotionnelles et à une impulsion d’angoisse qui seraient produites par ces ‘plaisirs inconnus’.

Aussitôt après les premiers cognements de batterie et la rythmique de basse avec lesquels l’album débute, se profile cette voix grave, rocailleuse que l’on croirait venue d’outre-tombe. À peine ces quelques notes et paroles psalmodiées, on est saisi par une émotion profonde et d’une certaine manière, d’une indescriptible noirceur qui transpire la détresse et le mal-être de ces quatre membres heurtés par la dureté de la vie dans le Manchester en crise de la fin des 70’s.

Ce disque sera aussi annonciateur du destin tragique de son chanteur et fera entrer Joy Division dans la légende du rock. Cette tragédie a sanctifié l’image du défunt chanteur dans l’inconscient collectif et quelque peu occulté la réalité. Joy Division devait son succès à l’alchimie entre les personnalités aussi complexes qu’ambivalentes du quartet mancunien. Celle de Bernard Sumner guitariste propre sur lui, discret, jouant des riffs puissants et saccadés, aux solos martials, loin de toute virtuosité ostentatoire. Ou celle de Peter Hook, bassiste bourru et renfermé au jeu mélodique cherchant souvent les notes les plus aigues qu’il pouvait obtenir de son instrument et toujours partant lorsqu’il s’agit d’insulter un journaliste ou de se cogner avec un spectateur. Ou encore celle de Stephen Morris, batteur sous-estimé à la rythmique saccadée, ajoutant à celle-ci l’énergie punk et une froideur. Et puis, bien sûr, Ian Curtis, le chanteur à la voix sépulcrale, aux textes mélancoliques, tourmentés, envoûtés et hantés qui sera érigé en sombre héros romantique des temps modernes.

Mais une autre personne contribuera aussi au son de ce disque et de Joy Division, c’est Martin Hannet. Un ingénieur du son, expérimentateur et producteur de génie. Ce dernier parvient à sublimer l’inspiration du groupe par un traitement particulier du son en incorporant des filtres et des effets digitaux ainsi que l’écho et la réverbération, principalement sur la batterie et en faisant un mixage égalitaire de tous les instruments. Il contribue à apporter aux morceaux de Joy Division une atmosphère particulière et un son glacial.

Le premier disque de Joy Division est un album profond porté par les mélodies spectrales du groupe et la gravité lapidaire, tourmentée et hantée de Ian Curtis. Malgré qu’il soit dépourvu de véritable hit, ‘Unknown Pleasures’ s’écoute d’une traite et a des morceaux d’anthologie comme ‘Disorder’, ‘She’s Lost Control’, ‘Shadowplay’.

Au final, le rapport que chacun peut avoir avec cet album est très personnel. Il est susceptible de vous rappeler des blessures encore ouvertes ou à peine cicatrisées.

www.joydiv.org

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