« Le temps qui passe ne repasse plus, alors il faut vivre son temps. » C’est dans cette optique que les Californiens de Papa Roach, sur qui les années ne semblent avoir aucune prise, ont foulé la scène de la Place Bell dimanche soir dernier. L’occasion de venir présenter en avant-première leur tout nouvel album, Ego Trip, qui sortira le 8 avril prochain. Retour sur une soirée riche en émotions!
Histoire de bien régaler leurs fans, ce n’est pas un mais deux groupes qui accompagnent Papa Roach sur leur tournée Kill The Noise. Malgré quelques dizaines de sièges vides çà et là, l’ambiance est au rendez-vous: Bad Wolves délivre un set court mais efficace avec des titres bien rôdés, en particulier leur reprise de Zombie de The Cranberries, reprise qui les a d’ailleurs fait connaître. Le « California love » continue avec une prestation musclée d’Hollywood Undead qui surfe sur la vague montréalaise avec une aisance incroyable. Très réceptif, le public prend un plaisir indéniable à reprendre les paroles de chaque morceau, et ce, pendant près d’une heure. Malgré l’absence d’un des membres du groupe pour cause de covid, la forme est au rendez-vous et l‘énergie sera allée crescendo. Le meilleur pour la fin? Jacobby Shaddix (ndlr: chanteur de Papa Roach) se joint à Hollywood Undead sur Anthem.
Back to (old) school
De longues minutes d’attente s’ensuivent, l’occasion de perdre son regard dans la salle, de ressentir l‘énergie électrique autour de soi et d’apprécier ce moment de normalité qui fait tellement de bien au moral. Les lumières s’éteignent et une voix féminine résonne alors dans la salle: « Put your middle finger in the air and say f*ck you Papa Roach ». Le groupe arrive sur scène tout sourire et se jette dans la gueule du loup d’entrée de jeu avec un premier morceau inédit, Kill The Noise. Mais quand on s’appelle Papa Roach, on peut tout se permettre, même faire une reprise un peu plus hardcore de Song 2 du groupe Blur; l’occasion pour Shaddix de demander au public dans la fosse de se diviser en deux puis de se lancer dans un mosh pit géant; l’énergie était palpable aux quatre coins de la salle. Incapable de rester en place, Jacobby interagit constamment avec les gradins et les fans des premières rangées, lance quelques « happy birthday » de circonstance et prouve une fois de plus que son public, il l’aime et le respecte.
Le groupe sait exactement où il met les pieds. Que l’on soit fan de la première heure ou petit nouveau, il y en a pour tous les goûts. Côté old school, on retrouvera des morceaux comme Between Angels And Insects ou Last Resort – des classiques comme on les aime qui, même 22 ans (!) après leur sortie, vous prennent toujours autant aux tripes! C’est sûrement ça la recette du succès de Papa Roach, naviguer à travers le temps sans prendre une ride, innover sans trop s’écarter de son identité musicale et garder une authenticité et une simplicité qui font défaut à plus d’un.
L’amour toujours
Côté nouveautés, Swerve et Stand Up (titre chouchou du groupe) sont de la partie et font leur petit effet mais ce sont plus particulièrement certains morceaux de leur neuvième album, Crooked Teeth, qui échauffent les esprits; on pensera notamment à Get Away With Murder, American Dreams ou encore Born For Greatness. L’amour coule à flot et c’est à maintes reprises que le groupe remercie les Montréalais de leur présence ce soir-là. « It’s been two motherfuc*er years, we are so happy to be here. When we saw Montreal on our tour, we were so fuc*ing happy. Your guys’ energy is incredible. What a good night to be fuc*king alive! ». Enfin bon, vous avez compris quoi…Papa Roach est heureux, et nous aussi.
Personne n’aurait pu imaginer, il y a 2 ans de ça, que les concerts feraient partie des petits plaisirs simples, et pourtant. Un moment de bonheur partagé autant sur scène que dans la foule et qui vous rappellera que dans la vie, le plus important c’est de profiter au maximum de l’instant présent.
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SETLIST
Kill The Noise
Getting Away With Murder
Between Angels And Insects
Help
Song 2 (Blur cover)
Blood Brothers
Dead Cell
American Dreams
Face Everything And Rise
Forever
Scars
Born With Nothing, Die With Everything
Stand Up
…To Be Loved
RAPPEL
Last Resort Swerve
Born For Greatness
Photos: Helene Dickey