Nile + Suffo

Pour la première date d’une longue série de concerts lyonnais pour cette rentrée 2015-2016, c’est l’asso Sounds Like Hell qui ouvre le bal. Et SLH ne va pas faire les choses à moitié, puisque ce sont les américains de Nile pour la tournée Européenne de leur album « What Should not be Unearthed » accompagnés de Suffocation, des australiens de Truth Corroded, des Italiens de Bloodtruth et des français de Chabtan. Connaissant le CCO, la qualité monstre des têtes d’affiches et l’heure de départ des concerts, je savais qu’on allait avoir droit à une soirée à la précision chirurgicale … Mais aussi très réduite vu le peu de place sur la scène (place prise par l’immense kit de batterie du sieur George Kollias).

Ce sont les français de Chabtan qui vont ouvrir le bal, devant un public très clairsemé. Officiant dans un deathcore relativement simple, mais assez efficace, le groupe a sorti son premier album dans l’année 2015. Mais ils vont hélas me laisser de marbre, même si leurs parties thrash étaient bien plus efficaces que leurs parties core. Avec une basse et un chanteur inaudible, et parfois un tantinet casse pieds (que je n’aime pas ce mot « kiffer » quand il est employé sur scène …), ce n’était pas la meilleure des premières parties que j’ai eu à voir. Mais le batteur était plutôt bon, et ça, c’était cool.

C’est devant une salle un peu plus remplie (vous comprenez, il pleut) que les italiens de Bloodtruth vont délivrer un brutal death de bonne qualité. Side-project de deux membres de Fleshgod Apocalypse (mais qui ont quitté le groupe). Et c’est une chouette baffe qu’on a pris ! Le solo durant « Summoning the Heretics » est super bien joué par le guitariste du groupe (qui ressemble beaucoup à Ihshan), pendant que Luigi Valenti assure ses parties vocales. On va avoir droit à un petit temps-mort au milieu du set alors qu’ils lancent l’intro du titre « Obedience », éponyme de leur unique album. Côté public on se tape dessus gentillement et on finit même sur un wall of death sur leur dernière chanson « Forsworn ». On a eu droit à une demi-heure plutôt convaincante !

Dernière date dans la tournée pour Truth Corroded. Etre un groupe « Tour Support » n’est pas de tout repos, et une demi-heure pour convaincre c’est très court ! Et devinez quoi ? Bah ça ne m’a pas convaincu ! Du Thrash death australien (même si je cherche toujours le thrash) assez efficace. Le public est chaud et suit les invectives du chanteur Jason North. Même s’ils n’ont rien sorti depuis 2013, on sent le groupe heureux d’avoir participé à cette tournée, et preuve s’il en est, les coquins de Suffocation ne se sont pas privés pour venir distribuer bières et Jack.

Toujours réglée au poil de cul près, la soirée va laisser place aux patrons. Et c’est Suffocation, avec le batteur de Disgorge Ricky Mayers qui remplace ce cher Franck Mullen. Première constatation, le son n’est pas puissant, et la batterie sonne bizarrement, mais n’étant pas trigguée, ça explique pas mal de choses. Pour le reste, on a droit aux classiques baffes dans la figure, à la précision de Kevin Talley (Ex Dying Fetus, Misery Index entre autres), même s’il se loupe sur l’intro de « Mass Obliteration ». C’est ultra carré, bon, et brutal. Les passages lourds succèdent aux blasts et à la rapidité des riffs de chansons comme « Infecting the crypts », « Liege of inveracity », « As Grace Descends » ou « Thrones of Blood ». D’ailleurs, c’était rigolo les morceaux de Stitches avant et après le set ! Bref, les connaisseurs ont apprécié, on a eu ce qu’on voulait, les gens qui les voyaient pour la première fois ont pris leur pied, c’était le bordel dans le pit, c’était bien quoi. Pas nouveau, mais bien !

Il fait chaud dans le CCO, une chaleur moite et orientale comparée à la pluie et fraîcheur de la nuit lyonnaise. Après un changement de plateau un peu plus long que pour les autres groupes (il fallait tout virer de la scène) c’est au tour de Nile de se présenter devant un CCO quasi plein !

Je ne vais pas m’étaler sur la qualité technique des musiciens de Nile. Que ce soit Karl Sander, Dallas Toler-Wade ou même George Kollias, ces gars ont un talent monstre, et le prouvent ! On était plus proche d’une cérémonie que d’un concert, beaucoup de fans présents reprenaient les paroles presque en cœur des nombreux morceaux cultes de la discographie des américains. Bizarrement, sur la quinzaine de morceaux joués ce soir-là, seuls 3 sont tirés de leur dernier album « What Should Not Be Unearthed », morceaux qui passent parfaitement l’épreuve du live (le CD, très bon au demeurant, est taillé pour la scène) que sont « Call to destruction », « Evil to Cast out Evil » et « In the name of Amun ». Pour ce qui reste de la set-list, les américains piochent ci et là dans leur discographie et on peut dire qu’ils n’ont pas déçu avec leurs titres riches, leurs soli vraiment particuliers qui sont une véritable marque de fabrique de leur Death « pharaonique », même si cette touche égyptienne reste parfois discrète sachant que l’on est sur du brutal death !

C’est sur la classique « Black Seeds of Vengeance » que le concert se termine ce soir. Mais j’ai une réaction assez mitigée, le son parfois un peu trop massif dans la salle ne m’a pas permis de savourer pleinement le set. Malgré tout je reconnais que l’on a passé un sacré bon moment, malgré les deux futs de bière ambrée oxydée et rendant le liquide infect. En tout cas, si Karl Sanders lui-même a remercié l’orga pour la journée, on peut dire que ce fut un concert réussi pour tout le monde ! Des soirées comme celle-ci, j’en redemande, et espérons que SLH continue à en organiser ! Bravo !

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